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Title: Mémoires de Miss Coote - Exploits d'une fouetteuse britannique racontés par elle-même
Author: Coote, Rosa Belinda
Language: French
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*** Start of this LibraryBlog Digital Book "Mémoires de Miss Coote - Exploits d'une fouetteuse britannique racontés par elle-même" ***


  Collection Cressida

  Mémoires
  de Miss Coote

  EXPLOITS
  d'une Fouetteuse britannique
  racontés par elle-même

  Traduits pour la première fois
  de l'anglais en français

  BIBLIOTHÈQUE DES DEUX HÉMISPHÈRES
  PARIS



LETTRE I


Ma chère Amie,

Il y a longtemps, je le sais, que je vous ai promis de vous expliquer
l'origine de ma prédilection pour la fessée, cette passion qui est,
selon moi, une des plus délicieuses et des plus voluptueuses de la vie
privée, spécialement pour une vieille fille de respectabilité aussi
apparente que votre honorable amie. Les engagements doivent être
exécutés et les promesses tenues, sans quoi, je ne pourrais guère
espérer vous faire tâter à nouveau de ma jolie petite verge. Décrire,
ou, plutôt, confesser mon voluptueux travers est pour moi une tâche très
déplaisante et je me sens aussi honteuse en relatant ces choses par
écrit que je le fus la première fois que la gouvernante de mon
grand-père mit à nu mon petit postérieur empourpré pour le cingler sans
pitié. Je me résigne toutefois à commencer, à l'idée que c'est pour
votre satisfaction que je vais travailler, et parce que, mon sujet
m'échauffant, je réussirai, sans trop de peine, je l'espère, à vous
décrire quelques-uns des lascifs épisodes de ma jeunesse.

Mon grand-père, comme vous le savez, d'ailleurs, était le général Sir
Eyre Coote, qui se rendit célèbre dans les Indes. C'était un flagellant
endurci et il n'était jamais plus heureux que quand une bonne occasion
de se servir du martinet s'offrait à lui. Je ne puis parler, bien
entendu, de tout ce qui dut, sans nul doute, précéder mes constatations
personnelles.

Le premier souvenir que j'aie de lui remonte à l'époque où il dut se
retirer de la vie publique à la suite d'un scandale auquel il fut mêlé
et qui le fit tomber en disgrâce. Mes parents moururent tous deux alors
que j'entrais dans ma treizième année, et le vieux général, qui n'avait
d'autre famille, les remplaça auprès de moi, et, à sa mort, me légua
toute sa fortune, environ soixante-quinze mille francs de rente.

Il résidait dans une jolie maison de campagne distante d'environ vingt
milles de Londres. C'est là que je passai les premiers mois de ma vie
d'orpheline en compagnie de sa gouvernante, Mme Mansell et des deux
servantes Jane et Jemima. Le vieux général était alors en Hollande,
recherchant, comme je l'appris plus tard, toutes les éditions originales
ayant trait aux pratiques de Cornelius Hadrien, ce père confesseur qui
flagellait les religieuses en punition de leurs péchés.

Nous étions au milieu de l'été lorsqu'il revint, et, tout aussitôt, on
me restreignit considérablement les libertés dont je jouissais. Défense
de cueillir les fleurs ou les fruits du jardin, tous les jours une leçon
sous la direction du vieil autocrate lui-même. Ces leçons, assez simples
au début, devinrent bien vite beaucoup plus difficiles, et, maintenant
que bien des années ont passé là-dessus, il est évident pour moi qu'il
employait la tactique du loup envers l'agneau pour me mettre en défaut
et posséder un grief apparent contre moi.

Ce qui me fit plaisir, à cette époque, ce fut sa répugnance à me voir
porter plus longtemps des vêtements sombres. Il prétendit qu'un deuil de
plusieurs mois était un témoignage de respect suffisant à la mémoire de
mes parents et que je devais être habillée dorénavant comme une jeune
fille du rang que je devais occuper.

Bien que nous n'eussions guère de visiteurs, à part quelques vieux
compagnons d'armes du général, je fus pourvue à profusion de luxueuses
toilettes, d'élégantes chaussures, de jolies pantoufles; mes pantalons
et toute ma lingerie étaient ornés de dentelles. J'avais de superbes
jarretières, une paire entre autres avec des boucles d'or et mon
grand-père insistait pour me les mettre lui-même; il ne prenait pas
garde à la rougeur qui m'empourprait lorsqu'il feignait d'arranger en
même temps mon pantalon et ma chemise, et ne se gênait pas pour dire que
je ferais un joli morceau le jour où on me déshabillerait pour me
corriger.

Peu à peu, mes leçons devinrent si difficiles que je n'y compris plus
rien. Un jour, mon grand-père me dit: «Rosa, Rosa, pourquoi ne vous
efforcez-vous pas de mieux faire? Je voudrais pourtant bien ne pas être
obligé de vous punir!»

--Mais, grand-père, répondis-je, comment voulez-vous que j'apprenne
chaque jour une aussi longue leçon de cet horrible français! Je suis
sûre que personne n'en serait capable.

--Tenez votre langue, petite impertinente, je suis, je crois, meilleur
juge qu'une gamine comme vous.

--Mais bon papa, vous savez bien que je vous aime et que je fais de mon
mieux.

--Eh bien! prouvez-moi votre affection en vous montrant plus diligente,
ou vos fesses feront connaissance avec une jolie petite verge que je
garde à leur intention, répondit-il sévèrement.

Une autre semaine s'écoula, au cours de laquelle je constatai plusieurs
fois qu'il jetait sur moi des regards ardents, lorsque je paraissais au
dîner en robe de soirée (nous dînions toujours en toilette) et il me
conseilla de porter à mon corsage un petit bouquet de fleurs assorties à
ma carnation.

Mais la tempête approchait, je ne devais plus longtemps échapper au
péril qui me menaçait. Il me trouva de nouveau en faute et me donna ce
qu'il appelait avec gravité un dernier avertissement. Mes yeux se
remplirent de larmes, je tremblai en regardant le froncement sévère de
sa vieille figure, et je compris que toute observation de ma part serait
inutile.

La perspective de la punition me troubla si bien que je ne pus suivre
mes leçons qu'avec la plus grande difficulté, et, le surlendemain, j'y
renonçai complètement.

--Oh! oh! fit alors le vieux général, puisqu'il en est ainsi, ma petite
Rosa, il faut en arriver à une bonne punition!

Sonnant alors Mme Mansell, il lui ordonna de préparer la chambre de
punition et d'avertir les servantes de venir lorsqu'il les appellerait.
«Je suis, ajouta-t-il, peiné de le dire, Mlle Rosa est si paresseuse et
devient de jour en jour si inattentive à ses leçons, qu'elle doit être
sévèrement réprimée dans son propre intérêt.»

--Et vous, méchante fille, me dit-il lorsque la gouvernante se fut
retirée, allez dans votre chambre et réfléchissez aux conséquences de
votre paresse.

Rouge d'indignation, de confusion et de honte, je courus à ma chambre où
je m'enfermai au verrou, bien décidée à leur laisser enfoncer la porte
avant de me soumettre à cette humiliation publique, devant les deux
servantes. Je me jetai sur le lit et donnai libre cours à mes larmes,
pendant deux heures au moins, croyant, de minute en minute, le moment
fatal arrivé. Pourtant, comme personne ne venait me déranger, je conclus
que mon grand-père avait simplement voulu m'effrayer et, sur cette idée,
je tombai dans un sommeil réparateur. Je ne me réveillai qu'en entendant
à travers la porte la voix de Jane qui me criait: «Mademoiselle Rosa!
Mademoiselle Rosa! vous allez être en retard pour le dîner!»

--Je ne veux pas dîner, Jane, si je dois être punie; allez-vous-en,
laissez-moi, balbutiai-je à travers la serrure.

--Oh! mademoiselle Rosa, le général est resté au jardin tout
l'après-midi, il a l'air de très bonne humeur, peut-être a-t-il tout
oublié, ne le mettez pas en colère en n'étant pas prête pour le dîner,
vite, laissez-moi entrer.

Alors, je tirai le verrou et me laissai habiller par elle.

--Allons, mademoiselle Rosa, souriez, n'ayez pas l'air triste, descendez
comme si de rien n'était et tout sera probablement oublié, spécialement
si, pour faire plaisir à votre grand-père, vous mettez à votre corsage
ce joli petit bouquet, car vous ne l'avez jamais fait depuis le jour où
il a dit que cela ferait ressortir votre teint.

Ainsi encouragée, j'affrontai mon grand-père et mangeai d'assez bon
appétit, ne supposant guère que l'heure fatale allait bientôt sonner!

Le dîner se passa fort agréablement; en prévision sans doute du drame
qui allait se passer, mon grand-père prit coup sur coup plusieurs verres
de bordeaux; au milieu du dessert, comme il semblait m'examiner avec
encore plus d'attention que d'habitude, il remarqua soudain le petit
bouquet de roses blanches et s'écria: «Très bien, Rosa, je vois que vous
avez suivi mon conseil et que vous portez un bouquet, cela vous avantage
beaucoup, mais ce n'est rien en comparaison de l'effet que va produire
ma verge sur votre méchant derrière, qui va bientôt ressembler à ces
jolies pêches roses qui sont devant nous. Allons! le moment est venu.»
Et, sur ces mots, il tira la sonnette.

Je crus que le sol allait s'effondrer sous moi; je bondis vers la porte,
mais ce ne fut que pour tomber entre les bras vigoureux de Jemima.

--Allons, en route, Jemima, avec cette péronnelle que vous tenez si
bien, et vous, madame Mansell et Jane, suivez-nous, dit-il à celles-ci,
qui étaient arrivées au coup de sonnette.

Toute résistance était inutile; je me trouvai bientôt dans une chambre
privée où je n'avais jamais pénétré; elle ne contenait que très peu de
meubles, à part le tapis et un confortable fauteuil, mais, au mur,
pendaient plusieurs poignées de verges et dans un angle, se trouvait un
instrument de la forme d'un marche-pied, couvert de serge rouge et
pourvu de six anneaux, deux en haut et en bas, et deux au milieu.

--Attachez-la au cheval et préparez-la pour l'opération, dit le général,
en s'installant dans le fauteuil pour contempler le spectacle à son
aise.

--Allons, Rosa, tenez-vous tranquille, et n'irritez pas davantage votre
grand-père, dit Mme Mansell, en m'enlevant ma ceinture; défaites votre
robe pendant que les bonnes vont disposer le cheval au milieu de la
pièce.

--Oh! non! non! je ne veux pas être fouettée! oh! monsieur! oh!
grand-père! ayez pitié de moi! m'écriai-je en me jetant aux genoux du
vieillard.

--Allons! allons! pas tant de grimaces, Rosa, c'est pour votre bien.
Madame Mansell, faites votre devoir et qu'on en finisse bien vite avec
cette pénible corvée. Elle ne serait pas de ma race si elle ne montrait
pas son courage au moment décisif.

Les trois femmes essayèrent de me relever, mais je ruai, les égratignai
et les mordis, et, pendant quelques instants, réussis à les tenir en
échec, mais je fus vite à bout de forces, et Jemima, que j'avais
gratifiée d'une morsure à la main, prit sa revanche en me portant sur la
terrible machine. En un clin d'oeil, mes mains et mes pieds furent fixés
aux anneaux, supérieurs et inférieurs, et, comme le cheval allait en
s'élargissant vers le bas, mes jambes se trouvèrent maintenues,
largement écartées, par les chevilles.

Je pus entendre Sir Eyre s'esclaffant joyeusement: «Parbleu! c'est une
gaillarde, et il nous faudra la mater, elle est bien de sa famille.
Bravo! Rosie! Et maintenant, préparez-la vivement.

Je m'abandonnai à un sombre désespoir, tandis que mes vêtements déchirés
et mes jupons étaient retroussés et épinglés à mes épaules; mais
lorsqu'elles commencèrent à dénouer mon pantalon, ma rage éclata de
nouveau. Tournant la tête, je vis le vieillard dont la face rayonnait de
satisfaction, brandissant dans la main droite une poignée de verges
fraîchement coupées. Mon sang bouillait et mes fesses frémissaient par
anticipation, surtout quand Jemima rabattant mon pantalon au dessous de
mes genoux, m'eut administré une petite tape sur le derrière comme pour
me donner un avant-goût de ce qui m'attendait. Alors, je hurlai
littéralement: «Il faut que vous soyez une vieille sale bête pour leur
permettre de me traiter ainsi!»

--Une vieille sale bête! ah! vraiment! s'écria-t-il, bondissant de
fureur; nous allons voir cela, mademoiselle, peut-être serez-vous
heureuse de faire des excuses avant longtemps.

Je le vis s'avancer vers moi.

--Oh! grâce! grâce! monsieur! criai-je alors; je ne le pensais pas,
elles m'ont fait tant de mal que je ne savais plus ce que je disais.

--C'est un cas très grave, répondit-il, en s'adressant sans doute aux
autres. Elle est paresseuse, vicieuse, violente, et elle ose m'insulter,
moi, son seul protecteur naturel, au lieu de me témoigner le respect
qu'elle me doit. Il n'y a pas à hésiter, le seul remède, quelque pénible
qu'il puisse être pour nous de l'appliquer, c'est d'extirper à jamais
ces mauvais germes, et si nous faiblissons dans notre tâche, c'est une
enfant perdue. Jusqu'à présent, elle n'a pour ainsi dire jamais été
dressée.

--Oh! grand-père, punissez-moi, mais pas ainsi, je sens que je ne
pourrai pas l'endurer, c'est si terrible, si cruel! sanglotais-je
éperdument.

--Mon enfant, vos larmes de crocodile n'ont aucun effet sur moi,
prenez-en votre parti. Si nous vous pardonnions aujourd'hui, vous ne
feriez qu'en rire et deviendriez pire que jamais. A votre place, Jane,
assez de temps perdu comme ça! Et ce disant, il brandit la verge qui
siffla dans l'air. Je suppose que c'était en matière de préambule, car
je ne fus pas touchée; en réalité, il m'avait jusqu'alors traitée comme
le chat qui sait que la souris avec laquelle il joue ne peut lui
échapper.

Je pus voir, dans les yeux de Jane, des larmes de compassion; Jemima
souriait malicieusement; Mme Mansell paraissait très grave, mais je
n'eus guère le temps de me livrer à mes observations; un coup piquant,
mais pas trop brutal, me cingla bien en travers des deux fesses, puis un
second, puis un troisième, se succédant assez lentement pour que je
puisse espérer que le châtiment ne serait peut-être pas aussi terrible
que je l'avais craint; aussi, serrant les dents, réprimant mes plaintes,
je résolus de dissimuler de mon mieux mes impressions. Ces réflexions,
et bien d'autres encore, je les fis avant que le sixième coup m'eût
cinglé les fesses; mon derrière me picotait sur toute la surface, à
chaque coup le sang me bouillonnait dans les veines et je devais avoir
la figure aussi rouge que l'envers de ma personne.

--Eh bien, paresseuse, cria le général, commencez-vous à goûter les
fruits de votre conduite, dites? M'appellerez-vous encore vieille bête?
Et il scanda chaque question d'une cinglade plus violente.

Je puisai dans ma résolution l'énergie nécessaire pour ne pas crier, ce
qui sembla l'irriter davantage.

--Aussi boudeuse qu'obstinée, sacrebleu! continua-t-il, mais nous vous
guérirons de cela! Ne supposez pas, mademoiselle, qu'une gamine comme
vous aura le dernier avec moi; tenez! tenez! tenez! A chaque mot, il me
fouettait de plus en plus fort, et au dernier, il me frappa si
furieusement que ma peau me sembla devoir éclater; je sentis qu'un autre
coup semblable allait faire jaillir le sang, heureusement il
s'interrompit comme s'il eût été hors d'haleine, mais simplement, je le
compris plus tard, pour prolonger le plaisir exquis qu'il savourait.

Pensant que tout était fini, je les suppliai de me laisser aller; j'eus
la douleur de voir que je me trompais.

--Pas encore, pas encore, mauvaise gamine, vous n'avez pas eu la moitié
de ce qui vous est dû pour vos égratignures, vos morsures et vos
impertinences! s'écria Sir Eyre.

De nouveau, la verge abhorrée siffla dans l'air et vint s'abattre sur ma
chair endolorie, meurtrissant à la fois mes fesses et mes cuisses. Bien
qu'il semblât désireux d'éviter le sang, je ne devais pas en être quitte
à si bon compte; il entrait simplement dans le plan qu'il avait médité
de ne pas épuiser trop vite sa pauvre victime.

--Mordez, égratignez, révoltez-vous contre mes ordres, allez,
mademoiselle, vous saurez maintenant ce que cela vous vaudra. Vous ne
méritez aucune pitié. Passe encore pour la paresse, mais pour une
conduite aussi indigne, jamais! Je crois ma foi que, si vous aviez pu,
vous auriez tué n'importe qui dans votre fureur. Mordez, égratignez,
révoltez-vous, allons... mais mordez donc? Et tout en me morigénant, le
vieillard s'acharnait de plus en plus sur mes fesses, si bien que des
gouttelettes de sang commencèrent à se montrer sur mes rotondités
meurtries.

Chaque coup me faisait un mal affreux, et je me serais évanouie, si ses
remontrances ne m'avaient soutenue comme un cordial, et, d'autre part,
en même temps que la souffrance, j'éprouvai une chaleur des plus
agréables et une sorte d'excitation impossible à définir, mais que vous
avez sans doute, ma chère amie, éprouvée vous-même quand je vous ai
tenue sous ma discipline.

Mais malgré toute ma résolution, je ne pus refréner plus longtemps mes
soupirs et mes plaintes; je crus bientôt que j'allais succomber sous
cette torture, en dépit de l'exquise sensation qui s'y mêlait.
Néanmoins, malgré mes «oh!» mes «ah!» mes cris perçants, je ne demandai
pas grâce de nouveau; des idées de vengeance me soutinrent, et je me
représentai combien il me serait doux de les fouetter à mon tour
jusqu'au sang, de leur lacérer la chair, spécialement au général et à
Jemima et même à la pauvre Jane toute larmoyante.

Sir Eyre, qui semblait oublier son âge, se démenait avec frénésie.

--Par l'enfer! allez-vous demander pardon! N'allez-vous pas nous faire
des excuses, petite entêtée! sifflait-il entre ses dents. C'est la plus
tenace et la plus obstinée de toute la famille. Sacredieu! elle est bien
de sa race. Mais il ne sera pas dit, madame Mansell, que cette petite
drogue aura raison de moi. Tenez! tenez! tenez! cria-t-il en frappant
encore plus fort, et, à la fin, la verge dont il ne restait plus que le
tronçon, s'échappa de sa main, tandis qu'il s'affaissait hors d'haleine
dans son fauteuil.

--Madame Mansell, articula-t-il, donnez-lui une demi-douzaine de bonnes
cinglées avec une verge neuve pour la finir et lui apprendre que, si
elle peut épuiser un vieil homme comme moi, il reste dans la maison
assez de bras solides pour mettre à la raison son impudent postérieur.

Obéissant à cet ordre, la gouvernante prit en main une verge fraîche et
m'en donna délibérément sur les fesses en comptant d'une voix claire:
Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Quoique rudement appliqués, ses
coups ne me meurtrirent pas aussi cruellement que ceux de Sir Eyre. «Là!
me dit-elle, lorsqu'elle eut terminé, j'aurais pu frapper plus fort,
mais j'ai eu pitié de vous, pour la première fois.»

Affreusement meurtrie, presque inanimée, il fallut que l'on me portât
dans ma chambre. J'étais victorieuse, mais quelle victoire! Tout
écorchée, toute saignante, j'avais en outre la certitude que le vieux
général recommencerait à la première occasion favorable.

La pauvre Jane riait et pleurait à la fois au spectacle de mes fesses
lacérées, qu'elle lavait tendrement avec de l'arnica et de l'eau
fraîche; elle semblait si accoutumée à ce travail que quand nous fûmes
sur le point de nous coucher--je l'avais décidée à rester auprès de
moi--je lui demandai si elle n'avait pas déjà souvent soigné des
postérieurs fouettés.

--Oui, mademoiselle Rosa, répliqua-t-elle, mais vous me garderez le
secret et aurez l'air de ne rien savoir. J'ai été fouettée moi-même et
bien fort, quoique pas aussi cruellement que vous. Au bout d'une ou deux
fois, on aime assez cela, surtout si l'on n'est pas trop durement
cinglée. La prochaine fois, il faudra demander grâce de toutes vos
forces, cela fait plaisir au général et apaise sa colère. Il était si
épuisé de vous avoir fouettée que Mme Mansell voulait envoyer chercher
le médecin, mais Jemima lui ayant dit qu'une bonne fessée lui vaudrait
mieux et lui ferait descendre le sang de la tête, elles l'ont fustigé de
bonne façon si bien qu'il est tout à fait revenu à lui, et a ordonné
qu'on le laisse tranquille.

Ainsi se termina ma première leçon; dans mes lettres suivantes, vous
saurez ce qui m'arriva avec Jane, comment je continuai la lutte avec le
général, mes aventures au pensionnat Flaybum et mes propres exploits
depuis le jour où je devins ma maîtresse.



LETTRE II


Le lendemain matin, Jane et moi reprîmes notre conversation et en voici
à peu près les termes:

_Rosa._--Alors, Jane, vous avez été fouettée? Et pour quel motif?

_Jane._--La première fois, ce fut pour avoir été vue marchant à côté
d'un jeune homme en revenant de l'église. Le général prétendit que je
n'étais pas du tout pieuse et que ma dévotion n'était qu'un prétexte à
me promener avec des jeunes gens et qu'il fallait me guérir de cela sous
peine de perdition.

_Rosa._--Eh bien! N'avez-vous éprouvé aucune idée de vengeance après
avoir été fouettée pour ce motif?

_Jane._--Oh! si! Mais j'oubliai tout après avoir eu la joie de voir
Jemima bien fessée à son tour. Elle en eut son compte, je vous le
garantis; mais elle est solide et dure comme du cuir!

_Rosa._--Peut-être pourrais-je oublier de même si j'avais le plaisir de
vous voir toutes solidement fouettées, et j'ai grande envie de commencer
par vous, Jane, dès que je ne serai plus aussi meurtrie.

_Jane._--Mais puisque vous haïssez Jemima, je le sais, n'auriez-vous pas
plus de plaisir à la voir juchée sur le cheval? Peut-être
pourrions-nous, en nous entendant bien, la faire tomber dans un piège?

_Rosa._--Voyez-vous la bonne pièce? Pensez-vous que je vous tienne
quitte jusqu'à temps que je me sois vengée des autres? Attendez que je
me sente suffisamment bien et vous verrez si je ne règle pas votre
compte en premier! Je ne manquerai pas d'occasions puisque vous devez
coucher toutes les nuits dans ma chambre. Je n'ai pas oublié que vous
m'avez persuadée de m'habiller pour le dîner alors que vous saviez
parfaitement ce qui m'attendait.

_Jane._--Mlle Rosa, je ne pouvais pas faire autrement; Mme Mansell
m'avait envoyée pour vous habiller. Le vieux général avait remis la
chose après le dîner, car il aime voir les pénitentes en grande
toilette. Lorsqu'il corrige l'une de nous, il faut qu'elle soit habillée
de son mieux, et si pendant la correction un vêtement se trouve abîmé,
Mme Mansell nous le remplace; si bien qu'une bonne fessée ne nous cause
pas grand dommage. Jemima a même fait plusieurs fois exprès d'abîmer ses
affaires. Il est vrai que si on les lui a payées, le général s'est bien
remboursé sur ses fesses.

Je fus encore bien endolorie durant plusieurs jours pendant lesquels je
confectionnai une jolie verge que je dissimulai pour en faire tâter à
Jane quand elle s'y attendrait le moins. Elle ne savait pas, d'ailleurs,
si j'étais allée dans le jardin ou hors de la maison. Comme elle était
naturellement plus âgée et beaucoup plus forte que moi, il me fallait la
maîtriser par quelque stratagème. Je lui laissai croire que j'avais
complètement oublié mes griefs, mais un soir, comme nous étions
déshabillées pour nous mettre au lit, je lui dis: «Jane, est-ce que Mme
Mansell ou Jemima vous ont déjà fouettée sans que Grand-Père le sache?

_Jane._--Oh! oui! mademoiselle, plus d'une fois, et elles m'ont même
rudement étrillée.

_Rosa._--Comment ont-elles fait?

_Jane._--Parbleu, j'étais attachée par les mains aux montants du lit.

_Rosa._--Oh! montrez-moi cela, et laissez-moi vous attacher pour que je
me rende compte.

_Jane._--Volontiers, si cela peut vous faire plaisir, mademoiselle.

_Rosa._--Avec quoi pourrai-je bien vous attacher, vous êtes forte comme
Samson?

_Jane._--Une paire de mouchoirs fera très bien l'affaire et voici des
serviettes pour me ficeler les jambes.

Selon ses indications, je lui eus vite ficelé les poignets aux deux
pommeaux du pied du lit, puis je fixai ses jambes largement écartées aux
pieds de la table.

--Oh! sapristi, fit alors Jane, vous avez rudement serré! Pourquoi
diable m'attacher de la sorte, je ne pourrai plus m'en aller si vous ne
me délivrez pas vous-même.

--Restez, ne bougez pas! criai-je, je veux vous voir tout à fait en
tenue, à présent que vous voilà bien attachée,--et rapidement je
retroussai sa chemise de nuit bien au-dessus de sa taille, de façon à
exposer son postérieur joufflu et son ventre joliment ombragé à mes
regards surpris.

--Oh! comme vous êtes belle, Jane, dis-je en l'embrassant, vous savez
que je vous aime bien, seulement votre gros cucul a mérité d'être puni.
C'est un devoir pénible pour moi, mais vous allez voir que ce n'est pas
pour rire, mademoiselle, regardez quelle bonne grosse verge je vous
destine, fis-je en lui montrant l'instrument.

--Grâce! Grâce! Mlle Rosa, s'écria-t-elle, vous ne voudrez pas me faire
de mal, j'ai toujours été si bonne pour vous!

--Ce n'est pas par plaisir, Jane, c'est par devoir. Vous étiez avec les
autres contre moi, vous êtes la première que j'attrape, tant pis pour
vous. Je ne pourrai peut-être pas me venger des autres d'ici longtemps.

La vue de ses fesses rebondies me transportait du désir d'exercer mon
habileté sur elle et de contempler ce spectacle que j'avais offert
moi-même. Saisissant nerveusement la verge, sans plus tarder, je
commençai l'attaque par quelques coups cinglants qui changèrent en rouge
foncé la teinte rose des deux globes.

--Ah! Ah! C'est une honte! Vous êtes aussi méchante que le vieux
général, petite sournoise! Vous m'avez tendu un piège!

--Vous n'en avez pas l'air bien fâchée, mademoiselle, lui criai-je, mais
je vais faire en sorte de vous rabattre le caquet; d'ailleurs, je
commence à croire que vous êtes la pire du quatuor et que votre
prétendue compassion n'était que pure hypocrisie. Mais, c'est mon tour à
présent. Bien entendu, vous étiez trop forte pour moi, si je n'avais pas
agi de ruse avec vous! Que dites-vous de cela, mademoiselle Jane? Et
tout en parlant, Vzz, Vzz, Vzz, je cinglais de la verge son gros
postérieur qui prit bientôt un aspect fort curieux.

--Petite scélérate! Petite vipère! criait Jane. Votre grand-père saura
tout cela.

--C'est votre intention, mademoiselle la rapporteuse. Eh bien! alors je
vais vous faire payer cela d'avance, répliquai-je. La vue de sa croupe
ne faisait qu'accentuer mon excitation, et ce fut avec un frisson de
plaisir que j'aperçus de petites gouttes de sang. Elle se démenait et se
tortillait avec des cris et des soupirs étouffés, mais chaque fois
qu'elle prononçait quelques mots il semblait que c'était dans le dessein
de m'irriter davantage. Ma surexcitation croissait en intensité; ce
sauvage exercice me causait un immense plaisir, et dans ma fureur
irréfléchie, je mis réellement ses fesses en piteux état. A la fin,
essoufflée, épuisée, je dus laisser tomber la verge et ma frénésie se
changea en compassion lorsque je vis qu'elle paraissait inanimée,
inerte, la tête renversée, les yeux fermés, les doigts crispés.

L'embrassant tendrement: «Jane, Jane!», lui criai-je d'une voix émue, je
vous aime et vous pardonne, et maintenant, je veux être aussi bonne pour
vous que vous l'avez été pour moi après ma punition.

Ses mains et ses pieds furent bientôt déliés; alors, à mon vif
étonnement, elle jeta ses deux bras autour de mon cou, et, m'embrassant
passionnément, elle me dit, les yeux brillants: «Et moi aussi, je vous
pardonne, mademoiselle Rosa, car vous ne vous imaginez pas quel plaisir
vous m'avez procuré, les derniers instants, surtout, ont été exquis.

Sur le moment, tout cela était pour moi une énigme que je ne compris que
plus tard. Elle ne se préoccupa guère de son postérieur marbré. «Ce qui
a été terrible pour vous, mademoiselle Rosa, me dit-elle, n'a rien été
pour moi, je suis plus âgée et plus endurcie que vous, en outre, c'est
toujours la première fois qui est la plus pénible. Sir Eyre a été
réellement barbare de vous écorcher comme il l'a fait, mais c'est votre
obstination qui l'y a conduit. Vous verrez que vous aimerez bientôt cela
ainsi que moi.»

Nous continuâmes à bavarder ainsi pendant que je baignais et pansais les
parties meurtries, et finalement nous nous endormîmes après qu'il eut
été convenu entre nous qu'elle me donnerait, dans un jour ou deux, une
agréable leçon.

Quelques jours se passèrent tranquillement; mon châtiment avait été trop
sévère pour que je risquasse à la légère un nouveau conflit avec le
général. Cependant j'attendais avec impatience l'occasion de me venger
de toute la bande, excepté de Jane qui était devenue mon amie de coeur.
Nous examinions, sans succès, d'ailleurs, toutes sortes de plans pour
faire mettre soit l'une soit l'autre dans un mauvais cas. Le vieux
général me conseillait souvent de prendre garde à moi, car il ne
manquerait pas la première occasion de me faire danser sans musique.

Un jour, cependant, étant dans le jardin avec la gouvernante, je lui fis
remarquer que le général était réellement bizarre de laisser les
brugnons tomber et se perdre plutôt que de nous les laisser manger.

--Ma chérie, dit Mme Mansell, si vous en prenez deux ou trois, il ne le
remarquera pas, en tous cas, ne dites pas que je vous l'ai conseillé,
c'est, en effet, absurde de les laisser pourrir.

--Mais, mademoiselle Mansell, répliquai-je, ce serait un vol?

--Ce n'est pas un vol de prendre ce qui aurait été perdu, répondit-elle,
vous n'avez pas la notion exacte de l'honnêteté, d'ailleurs n'êtes-vous
pas un peu la maîtresse de la maison.

--Vous me faites l'effet du serpent et moi d'Ève; c'est vrai qu'ils ont
l'air délicieux; vous ne me trahirez pas, au moins? lui dis-je avec
candeur. Sur ce je cueillis un des fruits et Mme Mansell le partagea
avec moi, ce qui me mit tout à fait à l'aise.

Le lendemain, juste avant le dîner, nous entendîmes la voix du général
nous appelant tous brusquement dans sa chambre. «Comment se fait-il, Mme
Mansell, dit-il, l'air furibond, que je ne puisse laisser mes clés dans
la serrure de cette étagère sans que quelqu'un goûte à mon rhum? Comme
je soupçonnais depuis longtemps qu'il y avait dans mon entourage un
dégustateur trop rusé, j'ai usé de ruse à mon tour. Voyant que le rhum
semblait à son goût, la dernière fois que le flacon a été rempli, j'ai
fait une petite raie avec mon diamant pour marquer la hauteur du liquide
dans la bouteille, et depuis, je me suis contenté de boire du brandy. Eh
bien! regardez! En trois ou quatre jours, il n'en a pas filé moins d'une
demi-pinte. Venez ici, Rosa... et vous Mme Mansell... à votre tour,
Jemima!» et ce disant, il sentit notre haleine à tour de rôle.

--Femme, dit-il à celle-ci comme elle se troublait et hésitait à se
soumettre à cette épreuve, je n'aurais pas cru que vous étiez une
sournoise et une voleuse; si vous avez réellement besoin d'un peu
d'alcool, Mme Mansell, j'en suis certain, vous eût permis d'en prendre.
Comme vous êtes ici depuis plusieurs années et que nous n'aimons pas le
changement, on ne vous mettra pas à la porte, mais on vous guérira
demain de l'envie de voler; vous auriez dû être fouettée sur le champ,
mais comme j'ai un ami à dîner ce soir, cela vous fera du bien
d'attendre et de réfléchir à ce que vous allez recevoir. Filez,
maintenant, et que le dîner soit servi correctement, ou je vous réserve
quelque chose à la mode hindoue dont vous me direz des nouvelles.

Nôtre visiteur était notre plus proche voisin, ancien colonel et grand
chasseur de renards, et pourtant mes idées étaient si surexcitées par la
perspective du châtiment de Jemima que la soirée me parut fort agréable.

Le lendemain, grand-père passa toute la journée à inspecter le jardin et
j'eus le pressentiment qu'il remarquerait la disparition des brugnons.
Ayant été si méfiant pour le rhum, il pourrait l'être de même pour les
fruits.

Mes craintes n'étaient que trop fondées, m'ayant aperçue avec Mme
Mansell cueillant un gros bouquet pour mettre à la coupable, il s'écria:
«Mme Mansell pendant que vous y êtes, faites donc un second bouquet,
quelqu'un a rendu visite aux brugnons. Ne sauriez-vous pas qui, Rosa?»

--Oh! grand-père, vous savez bien qu'on m'a formellement défendu de
toucher aux fruits, dis-je, l'air aussi innocent que possible.

--Et vous, madame Mansell, savez-vous quelque chose à ce sujet? Rosa me
répond à côté de la question, reprit-il en me regardant sévèrement.

J'étais très embarrassée, et, pour comble, Mme Mansell, affectant une
profonde répugnance à dire un mensonge confessa toute la vérité.

--Ma parole, j'ai affaire à une jolie bande, car Jane ne vaut pas mieux
que les autres. Madame Mansell, votre conduite m'étonne et vous serez
assez punie en considérant quelle gravité j'attache à ce cas, et quant à
Rosa, une telle duplicité, chez une enfant si jeune, me fait frémir;
mais occupons-nous d'abord de Jemima, et nous verrons ensuite ce qu'il y
aura lieu de faire.

Dans l'état d'incertitude où j'étais, je courus vers Jane pour lui
confier mes angoisses; c'était, selon elle, une heureuse circonstance
que Jemima passât la première, car le vieillard serait fatigué, et, sans
doute, me tiendrait quitte à bon compte, surtout si je criais et
implorais grâce.

Ainsi réconfortée, je m'arrangeai pour dîner copieusement et pris un
verre de vin en plus (j'étais supposée n'en prendre qu'un) puis, je me
rendis à la salle des corrections, à peu près rassurée, d'autant plus
que j'étais fort désireuse de voir Jemima bien fouettée.

Quand je jetai les yeux sur elle, elle faisait une révérence au général,
assis dans son fauteuil, verge en main. Son apparence me frappa
d'admiration. Sa taille était au-dessus de la moyenne, elle avait de
beaux cheveux châtains, un teint éclatant, de grands yeux bleus très
vifs, elle portait une robe de soie bleus échancrée très bas, qui
révélait les trésors de sa poitrine bombée, son gros bouquet était fixé
de côté, elle avait des souliers de satin rose à hauts talons avec des
boucles d'argent; son corsage était à manches courtes, mais des gants de
chevreau de couleur fauve montant au-dessus du coude dissimulaient la
rudesse de sa peau et la rougeur de ses mains.

--Préparez-la immédiatement, dit le général, elle sait trop bien ce qui
l'amène ici pour qu'il soit utile de le lui dire. Tenez, Rosa,
passez-moi cette grosse poignée de verges, la petite ne serait qu'un
joujou pour son gros cul, Ha! Ha! celle-ci fera bien l'affaire!
ajouta-t-il en la faisant siffler dans l'air.

Jane et la gouvernante l'avaient déjà dépouillée de la robe bleue, et
étaient en train de lui enlever le jupon blanc bordé de dentelle; le
bouquet, tombé sur le parquet, la victime se trouva en chemise et
pantalon, et je pus admirer sa poitrine bien prise, son cou harmonieux
et surtout ses jambes pleines et rondes dans leurs bas de soie rouge,
retenus par d'élégantes jarretières (le général était très exigeant sur
la toilette de ses pénitentes).

J'aidai à l'attacher et à dénouer son pantalon que Jane rabattit
complètement, tandis que Mme Mansell retroussait et épinglait sa
chemise, étalant dans leur magnifique plénitude ses fesses glorieusement
charnues, dont la peau blanche resplendissait sous la clarté des
flambeaux.

Je lui donnai quelques bonnes tapes pour lui montrer que je n'avais pas
oublié celles qu'elle m'avait données, puis je m'écartai pour laisser la
place à Sir Eyre.

J'étais si absorbée par ce fascinant spectacle que j'en oubliai
totalement ce qui m'attendait moi-même.

Flac! La grosse verge s'abattit avec une violence qui l'eût fait bondir
si elle n'eût été attachée. Elle poussa un «Ahhh!» étouffé et un large
sillon rouge apparut sur la chair. A chaque coup qui suivit, sa figure
s'empourpra davantage et elle sembla suffoquer, tout en s'efforçant de
ne pas hurler, mais la verge était si cinglante et le général frappait
si fort qu'en moins d'une douzaine de coups, les fesses blanches furent
tachées de sang et la verge volait dans toutes les directions. «Ah! Ah!
Oh!» hurla-t-elle enfin. «Assez! pitié, monsieur, je n'en puis plus,
c'est trop, je vous le jure!»

--Abominable voleuse, je vais vous fesser jusqu'à ce que mort s'ensuive;
si je ne vous guéris pas aujourd'hui à tout jamais, c'est une bonne
domestique que je perdrai, riposta Sir Eyre en la fouaillant de plus
belle.

Mon sang bouillait sous l'excitation voluptueuse, à laquelle j'étais en
proie, et jeune comme je l'étais, barbare comme je savais être la
correction, je n'éprouvais pas la moindre pitié pour la victime. C'est
un sentiment que, seuls, peuvent comprendre les fervents adorateurs de
la verge.

--Vous aimez le rhum, je crois mademoiselle, faisait le général, mais
c'est le payer un peu cher, n'est-ce pas, n'est-ce pas... n'est-ce
pas?...

Le pauvre vieux, hors d'haleine, ayant été obligé de s'asseoir, Mme
Mansell, devançant son désir, prit une verge neuve et, sans laisser
souffler la victime, se mit à la fouetter à son tour.

--Elle n'a pas volé sa punition, monsieur, car je ne lui refuse jamais
rien pourvu qu'elle se conduise bien, dit-elle, prenant son air le plus
pincé. Dans son ardeur à fouetter, sa coiffure s'étant dérangée et sa
physionomie s'animant, elle me fit l'effet de la déesse de la vengeance.
«Recommencerez-vous... dites... répondez... ingrate... voleuse...»
criait-elle, ponctuant chaque mot d'un furieux coup de verge.

La pauvre Jemima sanglotait et implorait grâce d'une voix brisée, tandis
que des gouttes de sang coulaient le long de ses cuisses, mais la
gouvernante semblait sourde et Sir Eyre paraissait en extase. Quelque
résistante que fût la victime, cela ne pouvait plus, néanmoins, durer
bien longtemps. Terrassée par l'acuité de ses souffrances, Jemima
s'évanouit et il nous fallut lui asperger la figure d'eau fraîche pour
la ranimer. On la couvrit d'un manteau et on la conduisit dans sa
chambre où on la laissa seule.

--A votre tour, Rosa, me dit alors le général tenant en mains une verge
fraîche et souple; embrassez la verge et apprêtez-vous.

Sachant à peine ce que je faisais, je m'inclinai et donnai le baiser
ordonné. En un rien de temps, Mme Mansell et Jane m'eurent préparée, car
je demeurais passive, et dès que je fus exposée en plein, les membres
bien écartés, le général reprit son rôle.

--Vous avez pu voir, me dit-il, par l'exemple de Jemima, comme je suis
sévère à l'occasion, peut-être n'avez-vous pas compris la gravité de la
réponse que vous m'avez faite aujourd'hui, aussi, suis-je enclin à être
indulgent pour cette fois; mais, souvenez-vous, pour l'avenir, si vous
vous en tirez à bon compte aujourd'hui, qu'un mensonge est préférable à
une réponse évasive. Je crois que la dernière fessée a produit son
effet, car vous vous comportez ce soir tout autrement. Ainsi,
souvenez-vous... souvenez-vous... Souvenez-vous...

Il me cinglait le derrière à chaque mot. J'implorais grâce, promettant
d'être sincère à l'avenir. Après une vingtaine de coups qui me mirent
les fesses en feu: «Je vous tiens quitte pour aujourd'hui, fit-il en
m'octroyant une dernière cinglade, mais si violente que, cette fois, le
sang se montra sur mes fesses déjà empourprées.

Je termine ici ma seconde lettre.

Croyez-moi votre amie dévouée.

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE III


Ma chère Nelly,

Je vous ai dit, dans ma dernière lettre, comment je me tirai sans grand
dommage de l'affaire des brugnons; mais je n'avais reculé que pour mieux
sauter, et le général s'était évidemment promis de m'accommoder de bonne
façon à la première occasion favorable.

Chose bizarre, ma première punition, pourtant corsée, et la terrible
fessée que j'avais vu administrer à Jemima ne n'avaient produit d'autre
effet que de me rendre, si possible, plus audacieuse. J'aurais voulu me
venger de Sir Eyre et de Mme Mansell, mais aucun de mes plans de
vengeance ne me donnait satisfaction. Si j'avais pu arriver à mes fins,
peu m'eût importé ce qui en serait résulté pour moi.

Jane ne pouvant me suggérer aucune idée, je résolus d'agir seule, tout
en affectant d'y renoncer; mais diverses mésaventures arrivèrent dès
lors à tous les hôtes de la maison, y compris moi-même. Le général entra
en fureur, lorsqu'un beau jour il trouva plusieurs de ses livres de
flagellation abîmés ou déchirés, mais il ne put fixer ses soupçons sur
personne, bien qu'il suspectât fort Jemima d'être, par vengeance,
l'auteur de ce délit. Peu de temps après, Mme Mansell se piqua les pieds
à des orties cachées dans ses draps. Sir Eyre et elle étaient surtout
les victimes; mais le méfait suivant fit déborder le vase. Quelques
jours plus tard, en se mettant au lit, le général fut soudain
cruellement piqué et égratigné par des branches de ronces habilement
dissimulées dans son lit. Comme il avait l'habitude de rabattre
complètement le drap de dessus avant d'entrer au lit, puis de le ramener
sur lui après s'être allongé, les épines avaient été placées entre le
matelas et le drap du dessous de sorte qu'il ne pût les voir; mais il
les sentit bien vite. Le dos écorché, il fit un bond violent, se
retourna à quatre pattes, et bondit de nouveau, affreusement piqué aux
genoux et aux mains. Bref, lorsqu'il put s'échapper du lit il avait été
écorché un peu partout, quelques épines étaient restées piquées dans ses
chairs et je pus voir, le lendemain, des taches de sang sur ses draps.

Il fallut que Mme Mansell sautât de son lit en toute hâte, pour soigner
le pauvre bonhomme. Cela lui prit une bonne heure, au bout de laquelle,
elle se recoucha avec délices pensant rattraper le sommeil perdu. A
peine était-elle remise au lit qu'elle poussa des «Aïe! Aïe! Hola!» de
souffrance, et s'écria: «Ah! c'est trop fort! les coquins sont venus
dans ma chambre pendant mon absence!» Jemima, Jane et moi étant
accourues à ses cris, nous la trouvâmes affreusement écorchée, surtout
aux genoux, nous réprimâmes un sourire de satisfaction; Jemima surtout
avait l'air radieuse.

_Mme Mansell._--Vous n'avez pas honte de me traiter ainsi; c'est une de
vous trois et je soupçonne fortement Jemima.

_Jemima._--Je n'ai pu m'empêcher de sourire en vous entendant crier,
madame, mais je croyais que vous n'aviez pas grand'chose.

_Mme Mansell._--Effrontée, coquine, je le dirai au général.

Jemima, Jane et moi protestâmes de notre innocence, mais en vain; il
devait évidemment en cuire à l'une de nous, peut-être à toutes les
trois.

La gouvernante et le général se ressentirent plus d'une semaine de cette
alerte, plusieurs épines leur étant restées dans les chairs, une entre
autres dans le genou de Mme Mansell. Sir Eyre dut attendre en
conséquence dix jours avant de mettre l'affaire sur le tapis.

L'heure fatale sonna enfin; nous comparûmes toutes dans la salle de
punition devant le général, trônant dans son fauteuil; ce fut comme
d'habitude après le dîner, et nous étions en tenue de soir.

_Sir Eyre._--Vous n'ignorez pas pourquoi je vous ai fait venir ensemble.
Un outrage comme celui que nous avons subi, Mme Mansell et moi, ne peut
rester impuni; donc, si aucune de vous trois n'avoue en être l'auteur,
je suis décidé à vous punir toutes les trois et sévèrement pour que la
coupable n'échappe pas à son sort. Allons Rosa, est-ce vous? Si ce n'est
vous, c'est une des deux autres.

_Rosa._--Moi grand-père! Vous savez bien du reste, qu'on m'a fait à
moi-même toutes sortes de farces.

_Sir Eyre._--Et vous, Jemima. Est-ce vous?

_Jemima._--Oh! mon Dieu! monsieur! Mais je n'ai même jamais touché de
ronces de ma vie!

_Sir Eyre._--Jane, êtes-vous coupable ou non, ou soupçonnez-vous
quelqu'un?

_Jane._--Oh! non! monsieur, je vous l'affirme.

_Sir Eyre._--Donc il y a parmi vous une fieffée menteuse. Rosa, comme
vous êtes la plus jeune, je vous punirai en premier, peut-être en
attendant, déciderez-vous la coupable, si ce n'est vous, à se dénoncer.

Puis, se tournant vers Mme Mansell: «Préparez-la, dit-il, elle n'a pas
reçu la fessée telle qu'elle la méritait, l'autre jour. Mais
aujourd'hui, elles auront toutes les trois leur compte, quand je devrais
y passer toute la nuit. Jane et Jemima aidez Mme Mansell.»

Mes idées étaient moins tournées vers ce que j'allais recevoir que vers
le tableau qu'allaient m'offrir les autres et dont je me réjouissais par
anticipation, j'escomptais les sensations que j'avais déjà éprouvées
quand Jemima avait été si sévèrement punie. Elles m'eurent bientôt
enlevé ma robe de soie bleue et elles m'attachaient sur le cheval, quand
le général les arrêta, pris d'une autre idée.

--Halte! Halte! cria-t-il. Jemima va la mettre sur son dos.

Je fus alors relâchée, et, mes jupons ayant été bien retroussés par
dessus mes épaules, je fus hissée à califourchon sur le large dos de
Jemima; mes bras entourant son cou furent solidement ficelés par les
poignets et mes jambes attachées de même sous la taille; j'étais ainsi
splendidement exposée et ma posture faisait tendre ma peau. Comme Mme
Mansell allait ouvrir mon pantalon, Sir Eyre s'écria: «Non! Non! Je vais
me servir de ce fouet... Jemima, trottez tout autour de la chambre pour
que je sois à bonne distance.»

Ces mots furent accompagnés d'un claquement sec du fouet, dont la
lanière s'abattit sur ma croupe.

--Eh bien, mademoiselle! allez-vous nous avouer quelque chose? Je suis
sûr que vous êtes bien au courant de ce qui s'est passé. Clac! Clac!
Clac! Clac! le fouet me cinglait en même temps les fesses, et Jemima
ravie trottait allègrement tandis que chaque coup causait à mon pauvre
derrière une affreuse cuisson.

--Oh! Oh! Ah! Grand-père! criai-je, c'est indigne de me punir quand vous
savez que je suis innocente. Oh! Oh! Ohhhr! Sourd à mes cris, il me
fouaillait sans pitié. Je sentais ma peau se boursouffler, mais la mince
étoffe l'empêchait de s'écorcher.

A un moment, il interrompit la course en disant: «Mme Mansell, regardons
un peu son impudent derrière pour voir ce que mon fouet y a marqué.»

Mme Mansell écarta soigneusement la fente de mon pantalon et s'écria:
«Regardez, monsieur, comme vous l'avez bien cinglée! Quelles belles
zébrures et comme son cul est rouge!»

_Sir Eyre._--Peuh! Cela n'est pas mal, en effet, mais je suis resté à
moitié chemin; Mme Mansell voulez-vous le mettre au point avec la verge?

Je pouvais dès lors être sûre d'avoir une bonne mesure. Le général
alluma un cigare et s'installa confortablement dans son fauteuil pour
jouir du spectacle. Mme Mansell choisit une belle verge faite de brins
longs et flexibles, et laissant mon pantalon largement ouvert, ordonna à
Jemima de se poser devant elle.

Brandissant la verge, la gouvernante s'écria: «Je suis sûre que cette
demoiselle est dans le secret, mais elle est si entêtée que nous ne
tirerons sans doute rien d'elle. Néanmoins, Monsieur, je vais faire de
mon mieux. Allons, Mlle Rosa, dites-nous la vérité si vous voulez
préserver votre cul; êtes-vous toujours aussi sûre de votre propre
innocence? Et elle me cingla méthodiquement et vigoureusement les fesses
en tous sens; les coups s'abattirent dans ma chair avec un son mat et
mon derrière déjà brûlant des coups de fouet de tout à l'heure fut
bientôt en proie à une intolérable cuisson.

--Oh! Oh! C'est une injustice! hurlai-je pour me soulager le plus
possible. Oh! Ah! Même si je savais quelque chose je ne le dirai pas! On
ne doit pas trahir un secret. Oh! Pitié! Pitié!

En parlant ainsi, j'avais un double but, d'abord, d'être traitée avec
une indulgence relative en leur faisant croire qu'une des deux autres
était la coupable, ensuite, faire dériver leur fureur sur celles-ci et
corser, en même temps que leur punition, le plaisir que je m'en
promettais.

_Mme Mansell._--Ha! Ha! C'est curieux comme la verge vous a amendée, ma
chère mademoiselle Rosa; vous n'êtes plus, à beaucoup près, aussi
obstinée qu'avant. Mais puisque vous ne voulez rien nous raconter, vous
serez fouettée comme complice, j'en suis bien fâchée pour vous. Du
reste, cela ne vous fait pas tant de mal que vous voudriez le faire
croire.» Et vzz! vzz! vzz! la verge s'abattait sans répit sur mon
postérieur qui commençait à saigner.

--Arrêtez, Mme Mansell! cria enfin le général, ce doit être cette
drôlesse de Jemima. Rosa est assez punie. Au tour de Jane, maintenant;
si elle sait quelque chose il faudra bien qu'elle nous le dise, et alors
nous aurons nos coudées franches avec Jemima. N'importe comment, Mme
Mansell, nous saurons la vérité!

On me repose à terre et le général ordonne à Jane de prendre la place
que je viens de quitter. Mes vêtements retombent et, frémissante d'une
émotion anticipée, remerciant Sir Eyre de son indulgence, je m'occupe
fébrilement pour ma part à disposer le postérieur de Jane pour
l'exécution. J'épingle sa chemise à ses épaules, j'expose à nu son
postérieur joufflu, ses cuisses et ses mollets, ceux-ci gainés de soie
rose, maintenus par d'élégantes jarretières à boucles d'argent, et
rehaussés par des pantoufles grenat.

_Sir Eyre._--Comment, Jane, avez-vous l'impudence de vous présenter
devant moi sans pantalon? C'est une indécence inouïe! Autant m'offrir
tout de suite de me faire voir votre derrière; tenez, effrontée, voilà
pour la peine! Il lui donna alors un coup si formidable que la verge
sillonna la chair jusqu'à la fente ombragée. Autre chose est de faire
voir son derrière lorsque l'on reçoit le fouet que de l'étaler
cyniquement comme vous le faites. Et il continue à manifester sa feinte
indignation par de solides coups de verges.

_Jane._--Ah! Ah! Ahhhr! Pitié! Monsieur! Pitié! Mme Mansell ne nous a
pas donné le temps de nous habiller, et dans ma précipitation, je n'ai
pu trouver mon pantalon. Elle m'appelait immédiatement et je n'ai pas
voulu la faire attendre. J'ai cru que l'obéissance était plus urgente
que la décence. Oh! Oh! Oh! Monsieur! Grâce! Pas si fort! Quelle
cruauté. Je suis bien innocente!

Sous le stimulant des cinglades furieuses qu'il lui applique sans répit
de bas en haut et qui amènent le sang à la peau, elle se démène et
bondit si fort que Jemima a grand peine à la maintenir à califourchon.

_Sir Eyre._--C'est bon! C'est bon! Je suis assez disposé à vous
pardonner pour le pantalon, car j'aime que l'on fasse passer le devoir
avant tout, mais en ce qui concerne les épines qu'on a fourrées dans nos
lits, vous devez savoir quelque chose et c'est votre devoir de nous le
confesser.

_Jane._--Oh! Oh! Hola! Ah!!! Je ne sais rien! Je ne puis rien vous dire
sinon que je suis innocente; mais je ne peux pas en accuser une autre!
Hola! Oh! Vous allez me tuer, Monsieur! J'en ai pour des semaines à
rester au lit si vous me lacérez de cette façon!

_Sir Eyre._--Des fesses en compote se rétablissent bien plus vite que
cela, Jane, ne vous inquiétez pas! Mais vous allez être fessée encore
plus fort si vous n'avouez pas que c'est Jemima la coupable. Est-ce
Jemima? Parlerez-vous? Est-ce Jemima? Est-ce Jemima?

Il hurle ces questions d'une voix de tonnerre et sa verge s'abat sans
répit et avec fureur sur le derrière de la malheureuse. Le sang suinte
et coule sur la chair à vif. Elle semble sur le point de s'évanouir,
toutefois je crois distinguer sur son visage les indices habituels de la
jouissance; puis cessant de se débattre et de bondir, elle se laisse
aller, inerte, comme si sa chair était devenue insensible aux coups; ses
hurlements cessent et comme dans un râle elle balbutie: Oui! Oui! Oh
oui!

Sir Eyre pousse un éclat de rire de triomphe à l'idée de connaître enfin
la vraie coupable. «Ah! Ah! Elle a enfin avoué! Oui, oui,» crie-t-il,
«descendez-la maintenant, la pauvre fille, cela a été dur pour la
décider à parler, mais j'ai tout de même réussi.» Et il jette au loin le
tronçon de verge qui lui restait en mains. Tandis que la pauvre Jane
descend de sa monture dans un état pitoyable, Jemima marmotte entre ses
dents quelque chose comme «damnée menteuse!» J'aide Mme Mansell à la
ligoter sur le cheval, et, lui ayant retroussé ses jupes, j'écarte
l'ouverture de son pantalon de façon à exposer dans toute leur ampleur
les beautés laiteuses de son magnifique derrière.

_Sir Eyre._--Écartez, écartez le plus que vous pourrez, Rosa. La
gredine! Laisser les autres souffrir pour son propre crime! Elle
prenait, je crois, plaisir à participer à leur correction!

_Jemima._--Ce sont des mensonges, Sir Eyre, je ne suis nullement
coupable et elles m'ont tout mis sur le dos pour se repaître au
spectacle de ma punition. Oh! Oh! Quelle abominable maison! Réglez-moi
mes gages, je veux m'en aller de suite!

_Sir Eyre_ ricanant.--Vous allez les avoir, vos gages, ou du moins, ce
que vous avez mérité hypocrite, scélérate!

_Jemima_ (pourpre de honte et de fureur).--Je ne suis pas aussi
hypocrite qu'une autre que je connais bien! Vous me couperez en morceaux
avant de me faire avouer ce que je n'ai pas fait.

_Sir Eyre._--Ne perdons pas notre temps avec cette tête de mulet.
Essayons plutôt l'effet d'une bonne verge.

Joignant l'action à la parole, le général lui gratifie les fesses de
quelques coups sévèrement appliqués qui changent en rose les lys de son
énorme postérieur.

--Regardez comme son cul rougit pour elle, s'esclaffe le général, en
attendant qu'il pleure des larmes de sang. Et il accentue la rigueur de
ses coups, qui tracent dans la chair de larges boursouflures.

_Jemima._--Oh! Oh! Sir Eyre comment pouvez-vous croire une menteuse
comme Jane. Quelle raclée je lui flanquerai, quand je serai délivrée, à
cette fieffée gredine, pour lui apprendre à m'accuser.

_Sir Eyre._--C'est vous la gredine! Vous lui donnerez des claques?
Dites? Vous en avez l'intention? Répondez, grosse bourrique! La verge
est trop bénigne pour vous! Je m'en vais essayer autre chose de
meilleur, mais, avant, vous allez demander pardon à Jane! Vous avez beau
être grosse et forte, nous vous maîtriserons quand même! Qu'est-ce que
vous dites de cela? Je crois que vous ne sentez rien, Jemima, je le
suppose ou vous seriez moins arrogante! Je voudrais avoir une poignée de
ronces sous la main pour vous déchirer les fesses! Peut-être les
sentiriez-vous mieux que la verge!

Et pendant ce discours, la verge continuait impitoyablement son travail.

_Jemima._--Oh! Non! Pas cela! Je ne suis pas coupable et n'aurais pas
voulu faire pareille chose à mon plus grand ennemi! Oh monsieur!
Monsieur! Pitié! Vous m'assassinez! Vous me torturez! Voyez! le sang
ruisselle le long de mes cuisses!

_Sir Eyre._--On ne tue pas si aisément une graine de votre espèce.
Pourquoi vous obstinez-vous à ne pas avouer, coquine!

Et se tournant vers Mme Mansell: «Ne trouvez-vous pas», lui dit-il,
«qu'elle a trop de choses sur elle; je ne suis pas enclin à la cruauté,
mais ceci est un cas qui mérite plus de sévérité que d'habitude?

_Mme Mansell._--Si nous la réduisions à sa chemise et à son pantalon,
vous pourriez ainsi lui appliquer l'extrême pénalité?

_Sir Eyre._--Parfaitement. Et cela me permettra de respirer un peu. Elle
m'a mis à bout de force!

Nous dépouillons alors Jemima de sa jupe et de ses jupons, nous
défaisons son corset, mettant en liberté les globes bien fermes de sa
splendide poitrine, puis elle est ligotée de nouveau et reste avec les
poignets ficelés bien au-dessus de sa tête. Elle a des gants de chevreau
fauve qui font ressortir la nudité de ses bras. Elle n'a pour dissimuler
ses formes opulentes que sa chemise et son pantalon, mais, avant de
recommencer la danse, le Général donne l'ordre de lui retirer
tout-à-fait celui-ci et d'épingler la chemise à ses épaules. Puis, se
tournant vers moi, il me dit:

--Rosa, ma chérie, si vous avez été punie, c'est de la faute à cette
méchante fille: je ne conseille à personne de se charger lui-même de sa
vengeance, mais comme Mme Mansell n'est pas très bien et que j'ai encore
besoin d'un peu de repos, j'espère que vous voudrez bien prendre ce
fouet; vous savez comment l'on s'en sert, ne ménagez aucune parcelle de
son cul et de ses cuisses.

Et il me tendit une jolie cravache de dame, qui se terminait en une
lanière de cuir tressé.

Aucune proposition ne pouvait m'être plus agréable, bien que je n'aurais
pas osé me proposer moi-même. Je jetai un coup d'oeil triomphal à la
pauvre Jane qui se remettait peu à peu de sa terrible correction et
commençait à s'intéresser à ce qui se passait autour d'elle. Je pris la
cravache et me mis en bonne posture pour commencer. Ma victime
présentait un magnifique tableau: cambrées, ses fesses puissantes,
boursouflées, meurtries, teintées de sang formaient un curieux contraste
avec son ventre d'un blanc neigeux, couvert à l'endroit du mont de Vénus
d'une forêt bouclée du plus joli blond vénitien, ses cuisses très
écartées, permettant de voir le mignon trou de son derrière et un peu
au-dessous le bord vermeil des lèvres de son conin. Un peu plus loin
s'étalaient ses cuisses robustes aussi blanches que son ventre. Elle
portait également de bas de soie rouge, de jolies jarretières et des
pantoufles assorties à ses gants. Mon sang bouillait à la vue de ces
jolies choses et j'avais hâte de lacérer à mon tour cette chair déjà
meurtrie et tachée de sang.

_Sir Eyre._--Eh bien, Rosa, qu'attendez-vous pour commencer? Vous n'avez
pas à ménager une pareille entêtée. Allez, et essayez de lui faire
demander pardon à Jane.

_Rosa._--J'ai peur, Grand-Père, que la cravache ne lui déchire la peau!
Allons, Jemima, je commence. Est-ce que cela vous fait très mal? Et je
ponctuai ma question d'un léger coup entre les cuisses où la pointe de
la cravache marqua son passage de rouge.

_Jemima._--Oh! Oh! Miss Rosa, ayez compassion de moi! Je n'ai jamais été
malveillante pour vous; je vous ai portée bien doucement sur mon dos
quand vous avez été fouettée.

_Rosa._--Oui! Et cela vous a joliment amusée, gredine! Vous saviez
quelle fessée l'on m'appliquait et vous étiez ravie de me servir de
monture.

Je lui appliquai trois ou quatre coups qui imprimèrent sur ses reins une
belle marque rouge: Tenez! Tenez! Tenez! Demandez-moi pardon, et à Jane
aussi, pour vos menaces? La souffletterez-vous? Dites, dites, dites?
Chaque mot était accompagné d'un coup de cravache et jamais deux fois de
suite au même endroit.

_Jemima._--Ah! Ahrr! Grâce! Pitié! J'ai été bien peinée pour vous, miss
Rosa! Oh! Oh! vous êtes aussi cruelle que Sir Eyre. Vous me déchiquetez
avec cette cravache, sanglote-t-elle, la figure cramoisie de souffrance,
de rage et d'obstination.

_Rosa._--Allons, Jemima, ce que vous avez de mieux à faire, c'est de
nous demander pardon et de confesser votre crime, vous savez que vous
êtes coupable, coupable, coupable, entêtée que vous êtes.

A coups multipliés, la cravache meurtrit les fesses en tous sens, tirant
le sang qui coule sur les cuisses et sur les bas. La victime se démène
et hurle de souffrance à chaque coup, mais refuse d'avouer sa faute et
de demander pardon. La vue de ses tortures semble décupler ma vigueur et
ma surexcitation; je me délecte de la vue du sang et je me sens en proie
à une étrange mais douce émotion. Épuisée, je laisse échapper la
cravache, et m'affale sur un siège, en proie à une sorte d'abandon
léthargique, tout en ne perdant rien de ce qui se passe autour de moi.

_Sir Eyre._--Vraiment, Rosa, je vous croyais plus énergique que cela.
Pauvre petite, votre châtiment a été trop dur pour vous. Je vais en
finir avec la coupable; si elle ne veut pas avouer, je l'exécuterai,
voilà tout.

Et il va chercher une autre cravache plus forte que celle dont je
m'étais servie et avec trois lanières de cuir à l'extrémité: «Allez-vous
enfin avouer? Dites! Misérable créature! hurle-t-il, le sang me bout
quand je songe à la façon dont j'ai corrigé deux innocentes!»

Cette fois, c'est sur les cuisses et les mollets qu'il frappe, lacérant
les bas de soie et sillonnant les chairs de marques profondes. La
victime ne peut se débattre, car ses chevilles sont attachées, mais la
souffrance lui arrache des sanglots nerveux et des cris suraigus. Le
Général semble fou de fureur, car il s'attaque maintenant aux épaules
indemnes jusqu'alors et teinte la cravache du sang qu'il en fait couler.

_Sir Eyre._--Ah! Je vais la tuer! C'est plus fort que moi! Elle me
rendra fou! Et l'instrument s'enroulant autour de ses côtes vient
atteindre jusqu'aux globes de sa superbe poitrine et en arrache des
gouttes de sang qui tachent son ventre blanc.

_Jemima._--Oh! Pitié! Laissez-moi mourir! Ne torturez pas plus longtemps
une pauvre fille innocente.

Elle ne peut en dire plus long et les mots ne sortent plus de ses
lèvres. Mme Mansell s'interpose alors en disant: «Assez comme cela,
davantage pourrait être dangereux.»

_Sir Eyre_ suffoquant.--Vous avez raison de me retenir, je l'aurais
tuée.

La pauvre victime est retirée du cheval dans un état pitoyable; elle ne
peut pas se tenir debout; son sang a coulé jusqu'à ses pantoufles; on la
ranime tant bien que mal en lui faisant prendre un cordial et on la
ramène à sa chambre où elle dut garder le lit pendant plusieurs jours.

J'avais eu la revanche que j'étais si anxieuse de prendre. Mais le grand
vengeur, à mon profond chagrin, enleva bientôt de ce monde mon pauvre
grand-père et je demeurai tout à fait orpheline. Comme j'étais encore
bien jeune, mes gardiens, conformément au testament de mon grand-père,
me placèrent à l'Académie de Miss Flaybum pour achever mon éducation; le
vieux foyer fut abandonné et ses hôtes dispersés.

Je vous enverrai, dans une prochaine lettre, quelques-uns de mes
souvenirs de classe et je reste, ma chère Nelly,

Votre affectionnée,

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE IV


Ma chère Nelly,

Je vous ai promis, dans ma dernière lettre, de vous relater
quelques-unes de mes expériences scolaires et je viens tenir ma
promesse.

La pension où je fus mise était située à Edmonton. C'était une maison
spacieuse qui avait été la propriété d'un gentilhomme et était enclavée
dans ses terres. Ce que nous appelions les jardins privés, près de la
maison était entouré de hautes murailles pour empêcher toute possibilité
d'évasion.

Derrière ces jardins, et limités par un fossé, étaient plusieurs
pâturages où l'on mettait les vaches de Miss Flaybum et les chevaux, les
jours où ils ne travaillaient pas, c'est-à-dire toute la semaine, car
nous ne prenions guère les voitures que le dimanche pour nous rendre le
matin et l'après-midi à l'église du village, distante d'environ un mille
et demi. Il nous était interdit d'y aller à pied, même par le plus beau
soleil. Nous n'occupions pas moins de trois voitures, car la pension
comptait à peu près trois douzaines d'élèves et nous formions une vraie
procession quand nous franchissions le portail de l'église; il y avait
généralement une certaine affluence pour nous voir arriver et partir.
Les plus grandes d'entre nous assuraient que c'était pour voir nos
jambes lorsque nous descendions de voiture. Nous ne portions que des bas
de soie et de très élégantes bottines pour bien faire valoir nos mollets
et, par les temps de pluie, quand nous étions obligées de nous
retrousser un peu plus, je perçus plus d'une fois un murmure
d'admiration parmi nos spectateurs. Chose qui nous surprenait, ceux-ci
étaient surtout des messieurs âgés évidemment désireux de tenir leurs
fils hors de la vue de nos charmes, selon le désir, sans doute, de Miss
Flaybum.

Il nous était strictement défendu de nous promener sur les routes du
village, mais les jours de congés ou de fêtes, ou à certaines occasions,
lorsque le temps était beau, nos gouvernantes nous escortaient dans les
pâturages ou dans un petit bois de trois ou quatre acres, enfermé dans
la propriété, Là, à l'abri de tous regards, nous nous amusions à toutes
sortes de jeux.

L'école était très select. On n'y admettait que les filles de
l'aristocratie, d'officiers des armées de terre ou de mer. Miss Flaybum
était une vieille fille entre deux âges et un martinet réputé. Avant mon
entrée dans ce pensionnat, je m'étais imaginé que les moeurs étaient
très rigides dans les établissements de ce genre; mais je vis bientôt
que ce n'était vrai qu'en façade, et qu'à l'intérieur, il s'y passait
des choses peu rassurantes pour la future moralité des élèves. S'il en
était de même dans les autres écoles aristocratiques, je m'explique la
décadence de la vertu dans le grand monde à l'époque de ma jeunesse.

La première nuit que je passai dans cette maison (nous couchions par
groupe de six dans une belle et large pièce), il n'y avait pas une heure
que j'étais au lit avec ma compagne que notre dortoir fut envahi par une
douzaine d'élèves qui me tirèrent du lit sous prétexte de me
familiariser avec l'établissement.

Elles me jetèrent en travers d'un des lits, me bâillonnèrent avec un
mouchoir pour m'empêcher de crier, et chacune m'administra à tour de
rôle trois claques sur les fesses nues; quelques-unes me cinglèrent si
bien qu'il me sembla que j'avais reçu la verge.

Laura Sandon, ma compagne de lit, jeune fille de seize ans, très douce
et très jolie, me consola et m'assura que toutes les élèves subissaient
la même épreuve en entrant. Je lui demandai si la verge était en usage
dans l'établissement.

--Ah! je vous crois, répliqua-t-elle, vous êtes mignonne comme un amour
et je serais bien fâchée de vous la voir donner. Elle m'embrassa et me
caressa le derrière qui me cuisait quelque peu: «Comme il est chaud,
tirez les draps pour le rafraîchir», ajouta-t-elle.

--Voyons-le ce pauvre cucul, dit miss Louise Van Tromp, une plantureuse
allemande. Si nous jouions au fouet, avant que Mlle Fosse
(l'institutrice française), vienne se coucher.

--Oui, venez, Rosa, ma chérie, vous aimerez bien cela et cela vous fera
oublier votre petite fessée; levez-vous, Cécile et Clara, on va
s'amuser, fit Laura en s'adressant à l'honorable miss Cécile Deben et à
lady Clara Wawering, qui avec l'institutrice française, complétaient les
six occupantes de notre dortoir. «Vous savez, mademoiselle ne dira rien
si elle nous surprend».

Nous fûmes bientôt debout, nos chemises de nuit volèrent en l'air, et je
pus examiner mes compagnes dans la plus absolue nudité. Laura était
mince, gracieuse, avec de grands yeux bleus, indices d'un tempérament
aimant. Cécile, qui paraissait avoir quinze ans, était une petite bonne
femme dodue aux cheveux châtain et aux yeux bleus. Lady Clara avait
dix-huit ans; elle était brune, d'une taille au-dessus de la moyenne,
bien proportionnée, avec de grands yeux languissants, tandis que Louise
Van Tromp était une belle allemande de dix-sept ans, aux yeux gris et
aux formes opulentes.

C'était un ravissant ensemble, car toutes étaient jolies et aucune ne
manifestait la moindre honte, étant évidemment bien accoutumées à ce
jeu; elles m'avaient entourée, pelotaient mon derrière et
l'embrassaient. Cécile me dit: «Rosa, je suis bien contente que vous
n'ayez pas encore de poils à votre petit bijou; c'est bien plus gentil.
Laura, vous avez maintenant une belle fourrure», ajouta-t-elle en
fourrageant avec ses doigts la petite toison de miss Sandon.

_Laura._--Petite effrontée, ne me chatouillez pas ainsi; vous serez
assez fière quand vous en aurez autant.

_Lady Clara._--Cécile, ma chérie, vous n'avez qu'à frotter votre ventre
au mien un peu plus souvent que vous ne le faites; c'est ainsi que Laura
a fait pousser ses poils.

_Louise._--Rosa, si vous voulez, c'est sur le mien que vous frotterez
votre ventre. Clara est trop amoureuse de Cécile; c'est moi qui veut
faire pousser votre poil. En disant cela, elle embrassait et caressait
ma petite fente de la façon la plus exquise.

_Laura._--Écoutez-moi cette grosse gourmande, on dirait à l'entendre
qu'aucune de nous ne s'est amusée avec elle. C'est à moi que vous
appartenez, Rosa.

Nous commençâmes alors le jeu des claques qui n'était qu'une variété du
jeu de «chat perché» si en faveur chez les enfants. Notre dortoir était
très large: les trois lits, les tables, les toilettes, les chaises,
etc., rangés contre le mur laissaient un grand espace libre au milieu.

«C'est moi qui commence», fit lady Clara en se plaçant au milieu de la
pièce.

Chaque demoiselle s'installa alors, touchant d'une main un lit ou tout
autre meuble et comme Clara tournait le dos, tantôt d'un côté, tantôt de
l'autre, celles qui étaient placées favorablement s'approchaient avec
précaution d'elle et lui donnaient une bonne claque sur les fesses,
s'empressant aussitôt de regagner leurs postes. A ce jeu, le derrière de
Clara prit bien vite une jolie teinte rose. Si elle réussissait à rendre
la claque à celle qui lui avait donnée avant que celle-ci eût remis la
main sur son meuble, c'est cette dernière qui prenait à son tour la
place de la fouettée.

Nous nous en donnâmes à coeur joie, le bruit des claques dominait nos
joyeuses exclamations; on s'élançait, on s'échappait; on glissait
quelquefois, et, alors, pour varier le divertissement, la maladroite
recevait de toutes les joueuses une fessée générale, jusqu'à ce qu'elle
se fût relevée. On pourra s'étonner que de tels jeux ne fussent pas
interdits par la maîtresse, mais il était de règle de laisser les élèves
s'amuser comme elles l'entendaient dans leur dortoir. Au plus fort de
nos ébats, la porte s'ouvrit soudain et Mlle Fosse entra en s'écriant:
«Ah! les polissonnes, je vous y prends, hors du lit, la lampe allumée,
en train de vous fouetter réciproquement et nues comme des vers encore!
Miss Flaybum tolère cela, je n'ai rien à dire, mais vous méritez une
bonne fessée; voyons, mademoiselle Coote, que diriez-vous d'une
correction avec ceci? Et elle me montra une jolie petite verge faite de
longues et fines brindilles, réunies par un ruban bleu. «Cela vous
cinglera sans doute plus qu'une fessée à la main?

--Ah mademoiselle, j'en ai tâté d'autres que celle-ci, trois fois plus
fortes, au moins; mon pauvre grand-père était un rude fouetteur,
répliquai-je.

_Mademoiselle._--Je croyais que les filles n'étaient fouettées qu'à
l'école; vous me raconterez cela tout au long, n'est-ce pas, miss Rosa.

--Bien volontiers, répondis-je, je ne crois pas qu'aucune de vous ait
été témoin de pareilles corrections, répondis-je.

Pendant que nous parlions, la belle française s'était rapidement
déshabillée; elle était très brune, avait des cheveux d'ébène, le front
assez bas, de grands yeux étincelants, magnifiquement ombragés d'épais
sourcils; sa physionomie avait une expression délicieuse; elle délaça
son corset, exposant dans sa plénitude sa poitrine de neige, ses deux
globes fermes avec leur petite pointe brune. Quoique très blanche, sa
peau contrastait avec notre carnation rose.

_Mademoiselle._--Où est ma robe de chambre? Voyons, Van Tromp, vous avez
dû la cacher.

_Louise._--Oh! je vous en prie, déshabillez-vous et jouez avec nous.
Vous n'aurez pas tout de suite votre robe de chambre.

_Mademoiselle._--Si vous me faites jouer avec vous, tant pis pour vos
fesses.

Nous l'entourâmes toutes, et bien qu'elle nous opposât un semblant de
résistance, elle fut bientôt dépouillée de tous ses vêtements. Nous lui
tirâmes même ses bottines et ses bas. Elle était admirablement faite;
âgée d'environ vingt-six ans, potelée à souhait, elle possédait une
merveilleuse chevelure qui, flottant maintenant en liberté, tombait en
une épaisse cascade plus bas que le dos, lui couvrant complètement le
derrière, si bien qu'elle eût pu s'asseoir dessus. Et quant à celle qui
ornait son ventre, il est impossible de l'appeler autrement qu'une
«forêt noire». Ce noir buisson frisé s'étendait sur tout son monticule,
jusqu'au nombril et pendait de plusieurs pouces entre ses cuisses.

--Eh bien, mademoiselle Rosa, s'écria-t-elle, en s'asseyant sur le bord
de son lit, avez-vous jamais vu une dame plus poilue que moi? Vous
savez, mon trésor, c'est le signe d'une nature passionnée.

Elle m'avait attirée sur elle, et, m'étreignant par les fesses,
m'embrassait en plaquant ma nudité contre la sienne. «J'adore caresser
les petits oiseaux sans plumes comme vous; vous coucherez quelquefois
avec moi; Van Tromp sera heureuse de m'échanger pour Laura»,
ajouta-t-elle.

--Nous ne pouvons tolérer cela, crièrent deux ou trois des autres, en
nous étreignant et en nous embrassant. Allons, mademoiselle, prenez
votre verge et mettez-vous au milieu.

--Très bien, dit l'aimable française, mais il en cuira à celle que
j'attraperai.

Nous recommençâmes alors notre jeu et, toutes les fois qu'elle
réussissait une prise, elle nous cinglait vertement, dessinant sur nos
derrières de longues marques rouges. Sous nos claques multiples, son
propre derrière devait joliment lui cuire, mais le jeu semblait tant lui
plaire et l'exciter qu'elle s'écria soudain: «Oh! je veux avoir la
verge, maintenant, qui va être la maîtresse d'école?

_Laura._--Ce sera Rosa! Elle vous chapitrera comme si vous étiez
coupable et nous donnera une idée d'une punition dans les règles.
Voulez-vous Rosa? Cela nous amusera tant! Essayez et obligez
mademoiselle à vous demander pardon de toutes les libertés qu'elle a
prises sur vous. Faites, vous serez bien gentille!!

--Oui! Oui! Ce sera très drôle! s'écrièrent les autres, spécialement
lady Clara qui s'était déjà assise sur le lit avec Cécile comme
partenaire.

_Louise._--Mademoiselle veut Rosa pour compagne de lit, cette nuit; pour
la punir, elle va tâter de la verge. Ne l'épargnez pas, Rosa, elle a la
peau dure; venez, Laura, nous passerons la nuit ensemble.

Ainsi sollicitée, je pris la verge et la fit siffler dans l'air en
m'écriant: «Je sais m'en servir de la bonne façon, spécialement sur les
imprudents postérieurs qui osent me mettre au défi; allons,
mademoiselle, présentez vos fesses sur le bord du lit, écartez bien les
cuisses... laissez vos pieds à terre... mais je ferai mieux de vous
faire tenir par deux de ces demoiselles; venez, Laura et Louise,
prenez-lui chacune un bras et maintenez-la le nez sur le lit... là...
comme ça, c'est parfait, tenez-la ferme, et surtout, ne la laissez pas
se relever avant qu'elle ait été bien servie.

_Rosa._--Mademoiselle Fosse, vous êtes une personne très dévergondée;
vous vous êtes conduite vis-à-vis de moi de façon cynique; voulez-vous
me demander pardon et me promettre de ne plus recommencer? Tenez! Que
dites-vous de ceci... et de cela? Et je lui appliquai deux bons coups au
bas du dos.

_Mademoiselle._--Oh! Non! Je ne demanderai pas pardon. J'aime bien trop
les petits conins sans barbe comme le vôtre.

_Rosa._--Qu'osez-vous dire? Je vous apprendrai à être plus respectueuse
envers votre maîtresse d'école! Comme cela, est-ce assez fort? Et cette
fois-ci? Deux coups vertement appliqués en pleines fesses marquèrent
leur trace en rouge et lui arrachèrent une exclamation de souffrance.

_Mademoiselle._--Ah! Ah! Ah! trop fort! Oh! Oh! Vous n'y allez pas de
main morte, petit démon! Loin de m'arrêter, je frappai de plus belle, si
bien qu'elle gigota et se débattit sous les touches sanglantes qui
marquèrent sa chair en tous sens.

_Rosa._--Petit démon! Ah vraiment. Eh bien! je crois que vous allez me
demander aussi pardon pour cela! Malhonnête! Comment osez-vous traiter
ainsi votre gouvernante? Mais je vous rabattrai le caquet, quitte à vous
mettre le derrière en charpie. Tenez! Tenez! Tenez! Cette fois, ce fut
sur la partie sensible des cuisses que je dirigeai mes coups.
«Serez-vous encore malhonnête... dites... m'insulterez-vous encore?
Hein? Hein? Vous savez... si... si... si je vous cingle... trop fort...
vous... vous pouvez me le dire... Ah! Ah! je vois par les contorsions de
votre gros cul que cela n'est pas de votre goût.

Tout le temps que je parlais, la verge faisait son office et je la
maniais avec discernement, cinglant à chaque fois un endroit différent à
coups, tantôt espacés, tantôt précipités. A la fin son postérieur était
devenu tout rouge et marbré de boursouflures. Elle faisait des efforts
désespérés pour se dégager, mais lady Clara et Cécile vinrent à la
rescousse pour la maintenir; la vue du postérieur rouge et à vif les
excitait prodigieusement et elles me criaient: «Bravo! Bravo! Rosa, elle
ne pensait pas que vous lui en donneriez de cette façon; comme c'est
amusant de la voir gigoter et se débattre, de l'entendre crier, d'aider
à la maintenir», etc., etc.

Enfin, la victime surprise se décida à implorer pardon et à supplier,
les larmes dans les yeux, qu'on la lâchât.

Ce fut la fin de ce nocturne divertissement. Nous reprîmes toutes nos
chemises de nuit et nous glissâmes dans nos lits, moi en compagnie de
Mademoiselle.

--Ah! ma chérie, murmura-t-elle, une fois la lampe éteinte, quand je me
trouvai blottie peau à peau contre elle, vous avez rudement réchauffé
mon pauvre cul; avez-vous réellement vu pire que cela, Rosa?

--Oh bien, bien pire! Mademoiselle, j'ai vu le sang ruisseler des fesses
à vif.

Tout en parlant, je lui rendais ses caresses, ma main errait dans son
buisson touffu, pendant qu'elle chatouillait ma petite fente: «Là, là,
bégaya-t-elle, secouez, pincez ce petit morceau de chair», tandis que ma
main errait entre les lèvres du réduit moussu, «chatouillez-moi comme je
vous chatouille». Ses attouchements me causaient une sensation que je
n'avais jamais éprouvée jusque-là, excepté, peut-être, à la fin de ma
dernière fessée.

Ce petit tripotage se prolongea pendant plusieurs minutes et je montrai
bien vite une véritable adresse dans ces lascifs amusements, enhardie
par ses manières et excitée par mon désir d'explorer avec mes doigts
l'intérieur de ce paradis frisotté. Pendant ce temps, elle chatouillait
et frottait le portail de ma fente de la façon la plus exquise; puis
soudain, elle m'étreignit contre elle (nos chemises étaient retroussées
et nous étions pour ainsi dire nues) et elle m'embrassa sur les lèvres
avec une ardeur si voluptueuse qu'un frisson d'extase me secoua des
pieds à la tête; ses doigts frottèrent si savamment l'intérieur de ma
petite grotte que je sentis soudain quelque chose s'échapper de ma
fente, mouillant ses doigts et mes parties secrètes. Me pressant de plus
en plus fort, soupirant et se trémoussant elle s'écriait: «Oh! Oh! Oh!
Rosa! allez toujours! frottez, frottez! puis, soudain, elle s'allongea
toute, se raidit, et je sentis ma main inondée d'un liquide chaud épais
et visqueux.

Après quelques moments de repos elle revint à elle et me dit: «Écoutez,
écoutez! Les autres sont en train de faire comme nous; entendez-vous
leurs soupirs? Oh! n'est-ce pas exquis, ma petite Rosa?

--Oui! Oui! murmurai-je d'une voix hésitante, car il me semblait que
nous avions commis un acte répréhensible. Oh mademoiselle, est-ce vrai,
elles font comme nous? Vous êtes bien gentille de jouer ainsi avec moi.

_Mademoiselle._--Bien sûr! Elles font comme nous. C'est le seul plaisir
qu'on puisse avoir dans une école. Ah! si vous étiez avec lady Clara ou
Van Tromp, vous verriez comme elles déchargent quand elles jouissent!

--Qu'est-ce que c'est, murmurai-je? Est-ce ce que j'ai senti de mouillé
sur mes doigts quand vous vous êtes raidie?

_Mademoiselle._--Mais oui! Et vous aussi vous êtes mouillée, petite
polissonne. Est-ce que la verge ne vous a pas drôlement émoustillée?

_Rosa_ (à voix très basse).--Même quand j'ai été fouettée à en faire
couler le sang sur mes cuisses, je devenais à la fin insensible à la
souffrance et éprouvais une sensation chaude, délicieuse, qui faisait
disparaître toutes les autres.

_Mademoiselle._--Rosa, vous êtes un amour! Voudriez-vous éprouver de
nouveau la même chose? Je connais un autre moyen et vous n'aurez qu'à
répéter sur moi ce que je ferai sur vous; voulez-vous?

J'accédai volontiers aux désirs de la voluptueuse française qui,
renversant nos positions, s'allongea sur le dos et me fit coucher
tête-bêche sur elle. Nous retroussâmes nos chemises sous nos aisselles
pour mieux jouir du contact de notre nudité et ma figure se trouva
enfouie dans la forêt poilue qui ornait le ventre de ma partenaire.
Mademoiselle, la figure serrée entre mes cuisses, chatouillait ma petite
fente avec quelque chose de doux et de chaud que je reconnus bientôt
pour être sa langue. Elle la promenait gentiment tout du long, et, à
l'intérieur, aussi loin qu'elle pouvait atteindre; en même temps un de
ses doigts s'était glissé dans le trou de mon derrière et y exécutait un
va et vient délicieux.

Pour ne pas rester inactive, j'imitai tous ses mouvements, et plongeant
ma figure entre ses cuisses, travaillai de la langue et des doigts dans
ses plus secrets parages. Elle se tortilla et remua des fesses surtout
lorsque je fus parvenue à introduire un doigt dans le petit trou et que
je le fis entrer et sortir comme elle le faisait elle-même.

J'appréciais grandement le charme de ce jeu lascif si nouveau pour moi.
Je glissais ma langue et mes doigts dans le réduit si luxurieusement
ombragé; je caressais, pelotais sa fente et ses fesses. De son côté,
elle n'était nullement paresseuse à user avec moi de réciprocité et les
savantes manoeuvres de sa langue dans mon conin portèrent ma
surexcitation au paroxysme. Je me démenai peu à peu de la façon la plus
lubrique, j'écrasai ma fente sur ses lèvres et, bientôt, dans une
sensation impossible à décrire, je sentis un jet traverser mes parties
secrètes et j'inondai sa bouche de ma juvénile décharge à l'instant
précis où elle récompensait mes soins de la même façon.

Quelques minutes après, nous nous disposions à dormir, non sans nous
être promis de bientôt recommencer.

Tel fut mon début dans ma vie de pension; je ne vous ennuierai pas à
vous décrire maintes et maintes scènes semblables qui se déroulèrent par
la suite; je vous dirai simplement qu'il en était de même à peu près
chaque nuit; nous changions fréquemment de partenaires et c'est de là
que j'ai pris le goût d'avoir des compagnes de lit, surtout quand elles
ont été au préalable bien stimulées par une bonne fessée.

Miss Flaybum usait envers nous de la plus stricte sévérité et
fréquemment il nous fallait passer sous la verge qu'elle maniait avec
une remarquable virtuosité. Pour ce faire, nous étions, en général,
juchées à califourchon sur le dos d'une vigoureuse servante enchantée de
jouer son rôle.

Avant de fermer cette lettre, je veux vous donner un échantillon de la
façon dont nous étions châtiées à mon époque.

Je ne puis me rappeler exactement pourquoi je subis la fessée en cette
circonstance, mais ce dut être pour une réponse impertinente à Miss
Herbert, l'institutrice anglaise, vieille fille de trente ans, revêche,
qui ne tolérait jamais le moindre manque de respect.

Miss Flaybum prit place sur une sorte de plateforme sur laquelle elle
trônait d'habitude quand elle était dans la salle d'études.

_Miss Herbert._--Madame, Miss Coote, que voici, a été inconvenante avec
moi et m'a traité de vieille bougon.

_Miss Flaybum._--C'est d'une rare inconvenance, Miss Rosa Belinda Coote
(elle donnait toujours aux pénitentes leur nom tout entier), je vais
vous corriger avec la verge; appelez Maria pour la mettre en tenue.

La vigoureuse Maria arrive aussitôt et me conduit dans une sorte de
petit vestiaire consacré à la déesse de la flagellation, si tant est que
cette divinité existe; là, elle me dépouille de tous mes vêtements, sauf
ma chemise et mon pantalon, et me fait revêtir un costume de pénitence
consistant en une cornette blanche et une longue tunique semblable à une
chemise de nuit, serrée au cou et à la taille par une coulisse.

Puis on me ramène devant Miss Flaybum; je rougis profondément en me
voyant le point de mire de mes camarades en ce dégradant costume.

Maria dépose à mes pieds une poignée de verges réunies par un joli
ruban; il me faut la ramasser, l'embrasser avec respect et demander à ma
maîtresse de m'en fouetter vigoureusement. Ceci était terriblement
mortifiant, surtout la première fois, et malgré la familiarité qui
régnait entre nous, dans le dortoir.

Miss Flaybum, se levant avec une grande dignité, fait un geste de la
main et Miss Herbert, assistée par l'institutrice allemande Frau
Bildaur, me fait grimper sur le large dos de Maria et épingle le
vêtement au-dessus de ma taille; puis, avec un plaisir évident, elle
écarte largement la fente de mon pantalon, de façon à bien étaler mes
fesses nues; plus compatissante, la jeune allemande me jette un regard
de sympathie.

_Miss Flaybum._--Je vais vous administrer une douzaine de coups et puis
vous demanderez pardon à Miss Herbert.

Méthodiquement comptés, les coups s'abattent alors vigoureusement
appliqués, et la verge s'enfonce dans mes globes élastiques avec un son
mat. Mes fesses qui ressentent vivement la morsure de l'instrument, sont
bien vite rouges et congestionnées. La vue de mon postérieur qui se
tortille doit être un exemple édifiant pour mes compagnes dont ce peut
être le tour d'un moment à l'autre. Bien que je me démène et pousse les
hauts cris en témoignage de ma souffrance, ce que je ressens n'est
qu'une caresse auprès de ce que j'avais souffert entre les mains de Sir
Eyre ou de Mme Mansell. La partie la plus désagréable de la punition
était la dégradante cérémonie qui la précédait et le ridicule costume
qu'il fallait endosser.

La douzaine bien et dûment reçue, j'eus d'abord à demander pardon à Miss
Herbert, puis à embrasser de nouveau la verge et à remercier Miss
Flaybum de ce qu'elle appelait son indulgente correction. On me permit
alors de me retirer et de reprendre mes vêtements. Je pourrais vous
décrire maintes scènes analogues, mais dans ma prochaine lettre, je vous
raconterai, avec mes adieux à la vie de pension, la vengeance que nous
exerçâmes sur Miss Flaybum et la gouvernante anglaise.

Je reste, chère Nelly, votre affectionnée

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE V


Ma chère Nelly,

Je demeurai presque quatre ans chez Miss Flaybum, avant que mon
éducation fût considérée comme achevée, et, comme vous pouvez le
supposer, j'attendais avec impatience l'époque où je serais affranchie
de la férule de Miss Herbert et de sa patronne. Lady Clara, Laura et Van
Tromp étaient parties. Cécile était devenue mon amie de coeur et
j'aimais si tendrement Mlle Fosse qu'il était convenu avec mes tuteurs
qu'elle viendrait vivre avec moi comme dame de compagnie, car on devait
me faire une rente suffisante pour me monter une installation
personnelle. Outre Cécile et moi, il y avait à l'école neuf ou dix
grandes jeunes filles qui devaient également partir à l'époque de Noël.
La perspective de perdre un tiers de ses élèves à la fois, contrariait
beaucoup Miss Flaybum; aussi donnait-elle plus libre cours que jamais à
ses instincts tyranniques, en nous fouettant pour les plus innocentes
peccadilles et en prenant un plaisir particulier à mettre les plus
grandes à califourchon sur le dos d'une servante, la plupart du temps
par séries de trois ou quatre à la fois. Aussi, notre rancune
s'accumulait-elle et nourrissions-nous des idées de vengeance.

                   *       *       *       *       *

J'étais, par ailleurs, devenue en quelque sorte le chef des élèves, et
avec mes camarades, nous faisions souvent ce que nous appelions des
sacrifices à la verge, surtout aux dépens des plus jeunes élèves que
nous entraînions dans notre dortoir. Elles n'osaient se plaindre à Miss
Flaybum, de crainte de représailles de notre part.

Les derniers jours approchaient, et je devais prendre congé du vieil
établissement dans moins d'une semaine, mais je ne voulais pas le faire
sans avoir tiré vengeance de mes griefs. J'eus à ce sujet plusieurs
entretiens avec Mademoiselle et Cécile; après mûres réflexions, nous
engageâmes toutes les demoiselles qui devaient quitter à se joindre à
nous; en outre, nous mîmes au courant de notre projet une douzaine des
autres qui nous promirent d'être neutres et de jouer le rôle de
spectatrices terrifiées. Dans son heureuse prudence, Miss Flaybum
faisait coucher toutes les servantes, excepté Maria, à l'autre extrémité
de la maison; une grosse porte, barrée de fer, solidement verrouillée,
les eût, à toute éventualité, empêchées d'arriver jusqu'à nous.

Miss Flaybum avait l'habitude de donner une soirée d'adieu aux élèves
qui s'en allaient, la veille de leur départ. Nous résolûmes de corrompre
Maria, pour l'induire à trahir sa patronne et à favoriser nos projets.
Notre plan était de nous emparer de Miss Flaybum, Miss Herbert et Frau
Bildaur, et de bien les fesser, surtout les deux premières. Nous n'eûmes
aucune difficulté du côté de Maria, qui venait précisément de toucher
ses gages. Je lui promis un bon dédommagement et une place dans ma
propre maison; elle accepta avec plaisir, étant, disait-elle, excédée
des accès de colère de nos institutrices. Elle consentit aussi à nous
fournir les objets nécessaires, verges, cordes, et spécialement trois
costumes de punition pour en affubler nos victimes.

La soirée mémorable arriva; les conjurées avaient convenu entre elles
d'irriter Miss Flaybum en abusant de son champagne, dont on faisait, en
pareille occasion, grand étalage, mais qui était parcimonieusement
versé. Maria faisait le service, assistée de deux autres bonnes, et, à
souper, grâce à elle, la plupart de nous prirent environ trois coupes du
vin pétillant, au lieu d'une comme à l'habitude. Au second verre, Miss
Flaybum écarquilla déjà des yeux étonnés, mais quand elle nous vit
abuser une troisième fois de ses libéralités, elle entra en fureur:
«Miss Coote, Miss Deben! s'écria-t-elle en bondissant de sa chaise, que
signifie cela! Comment osez-vous exciter ces jeunes filles à
l'intempérance; la moitié de mes élèves va être en ribote! Maria,
enlevez immédiatement ces bouteilles, vous devez avoir perdu la tête!»

Maria, qui avait prévu l'orage, avait réussi, l'instant d'avant, à
renvoyer les deux autres bonnes et avait verrouillé la porte conduisant
aux chambres des domestiques, non sans les avoir pourvues d'une bonne
provision de rafraîchissements pour endormir leur attention.

Voyant que le champ était libre, je me levai, verre en main, et, après
m'être inclinée avec une déférence affectée devant Miss Flaybum, je
m'écriai: «Attendez un instant, Maria, nous n'avons pas encore fini avec
le champagne. Miss Flaybum, Miss Herbert et vous, Mesdemoiselles, fis-je
en m'adressant aux autres convives, nous allons, plusieurs d'entre nous,
quitter demain cet heureux établissement pour n'y jamais revenir, et, au
nom de celles-ci, je vous demande de vous joindre à nous en buvant à la
santé de notre aimée et vénérée maîtresse d'école.

Miss Flaybum, qui avait repris son siège, écoutait, résignée en
apparence, mais à son agitation, on voyait qu'elle se contenait avec
peine.

Les demoiselles applaudirent bruyamment à mes paroles; les coupes furent
remplies jusqu'aux bords.

Puis, grimpant sur ma chaise et posant un pied sur la table, je
m'écriai: «Nous devons porter la santé d'une si gracieuse et illustre
personne à la mode écossaise, un pied sur la table, puis jeter nos
verres par dessus nos épaules, après les avoir vidés jusqu'à la dernière
goutte. A la santé de Miss Andrey Clémentine Flaybum!!! Hip! Hip!
Hurrah! Hurrah! Hurrah!

Mes alliées suivirent mon exemple et portèrent le toast dans toutes les
règles, et même d'une façon un peu masculine.

--Mon Dieu! Mon Dieu! gémit Miss Flaybum en entendant les verres se
briser sur le parquet; elles sont toutes ivres! Que vais-je devenir,
Miss Herbert! Où ont-elles pu prendre ces manières de taverne?

--Quelle insulte! m'écriai-je. Sommes-nous donc ivres? Cécile,
Mademoiselle Fosse, tolérerez-vous que l'on nous traite comme des
ivrognesses?» Nous entourâmes toutes Miss Flaybum et les deux maîtresses
d'anglais et d'allemand, les deux premières congestionnées de fureur,
Frau Bildaur tremblante de peur.

--Il n'y a pas à plaisanter, continuai-je, nous avons toutes été
insultées. Miss Andrey Clémentine Flaybum, c'est à votre tour,
maintenant; vous allez être bien châtiée de votre insolence et vous nous
ferez les plus plates excuses pour avoir osé insulter des filles de la
plus haute aristocratie, et vous, Miss Dido Herbert, vous serez corrigée
aussi, parce que vous avez approuvé votre patronne. Nous commencerons
par Frau Bildaur, mais je ne serai pas trop sévère pour elle, car elle
n'a pas mauvais coeur. Maria, faites votre devoir, de suite;
déshabillez-les et passez-leur les costumes de pénitence devant toute
l'assemblée.

Tremblante ct pâle de fureur, mais en même temps très inquiète, Miss
Flaybum essaie de faire bonne contenance: «Maria! s'écrie-t-elle,
débarrassez-moi la salle de ces effrontées gamines, ma parole, le vin
les a grisées!»

Mais, sourde à son appel, Maria a d'abord déshabillé Frau Bildaur; la
pauvre créature défaillante de honte et de terreur n'offre pas de
résistance, mais Miss Herbert s'indigne et se débat vigoureusement,
tandis que Miss Flaybum est maintenue sur sa chaise par une
demi-douzaine des plus vigoureuses élèves.

--Ce n'est pas la peine d'équiper cette vieille chipie! m'écriai-je
alors; étendez-la sur la table et retroussez-lui les jupes.

En un clin d'oeil, on débarrasse la moitié de la table du souper en
plaçant tout ce qu'il y a dessus à l'extrémité opposée. La victime se
débat inutilement. Avec l'aide de Cécile et de Mlle Fosse, Maria
l'entraîne résolument vers la table sur laquelle six bras vigoureux la
hissent et l'allongent. Après lui avoir retroussé et solidement épinglé
les jupes au-dessus de la taille, Mademoiselle s'asseoit sur ses épaules
pour l'immobiliser, tandis que deux autres lui saisissent les bras.
Écartant la fente de son pantalon, Cécile expose un derrière plutôt
maigre, en disant: «Il n'est pas très rebondi, ma chère Rosa, mais cela
ne vous empêchera pas de bien la fesser.»

--Arrachez-lui sa culotte, ordonnai-je, je veux qu'elle soit tout à fait
cul nu pour lui payer mes dettes d'un seul coup.

L'ordre est promptement exécuté, en dépit des imprécations de la
victime, qui proteste contre une telle indécence. Suffoquant
d'indignation, elle roulait des yeux hagards à la pensée du mortifiant
traitement qu'on lui ménage.

Lui appliquant alors une légère cinglade sur les fesses: «Je n'ai pas
l'intention de vous faire grand mal, lui dis-je, mais de vous faire
comprendre que vous vous êtes comportée avec nous comme une vieille
sauvage!»

Malgré ces paroles rassurantes, je la frappai peu à peu de plus en plus
fort, si bien que les fesses changèrent vite de couleur: «Allons!
continuai-je, demandez-nous pardon et promettez de vous montrer à
l'avenir plus indulgente pour vos élèves.» Ces derniers mots sont
accompagnés d'une terrible cinglade qui soulève la chair et amène le
sang à fleur de peau.

--C'est abominable, ce que vous faites, Miss Coote! s'écrie la patiente,
jamais je ne vous ai punie aussi brutalement.

--En vérité, Miss Dido, je vous trouve bien impudente de me parler avec
un tel sans façon. Tenez! tenez! je vais vous apprendre à réfléchir
avant de parler; et, sous les vigoureuses cinglades, de petites gouttes
de sang suintent sur la chair marbrée.

--Oh! pitié! hurle Miss Herbert. Je n'ai pas voulu vous offenser! Oh!
ahhh! grâce! grâce! vous me martyrisez!

--Ah! j'en étais bien sûre que je vous materais, Miss Herbert; que
pensez-vous de ma façon de donner la verge? Si je frappais encore un peu
plus fort? Qu'en pensez-vous? Et, sans attendre son avis, je cingle sans
interruption, écorchant les pauvres fesses, arrachant à la victime des
cris de suppliciée: «Hurlez tout à votre aise, je suis ravie de vous
entendre, cela prouve que vous appréciez ma façon de faire. Allez-vous
nous demander pardon, maintenant?

--Oh! oui! oui! pardon! oh! je vous en conjure! arrêtez! grâce! Je ne
serai plus jamais sévère avec mes élèves! oh! par pitié! je sens que je
m'évanouis! Mon sang coule, oh! miss Coote! quelle barbarie!

--Croyez-vous maintenant que nous étions ivres? Ne pensez-vous pas
plutôt qu'il était inconvenant et grossier de nous outrager de la sorte,
au moment même où nous buvions à votre santé? Répondez un peu, Miss
Dido!

--Oh! ah! ah! mon Dieu! Quel martyre! Je ne savais pas ce que je disais!
Excusez-moi! Faites-moi grâce! Pitié! répond la malheureuse en se
tortillant comme une anguille sous les interminables morsures de
l'instrument.

--Vous allez me remercier, et me promettre de vous retirer
tranquillement dans votre chambre. Et que cette leçon vous soit
profitable: vous n'avez pas reçu la moitié de ce que vous méritiez.
Tenez, voici ma signature, lui dis-je alors, en lui octroyant deux
derniers coups entre les cuisses. Allons, mettez-vous à genoux,
embrassez la verge et remerciez-moi.

Sous ce dernier assaut, elle hurle lamentablement: «Oh! c'est horrible!
je me sens mourir, je meurs!»

On la relâche alors, mais il lui faut se mettre à genoux, embrasser la
verge, remercier humblement, et faire les plus plates excuses.
L'assistance se repaît de son humiliation et de ses larmes, avec une
joie non dissimulée, et, lorsqu'elle quitte la salle, dévorant sa honte,
les jeunes filles lui font les cornes et l'accablent de leurs quolibets.

--Maintenant, Miss Andrey Clémentine Flaybum, à votre tour! déclamai-je
alors, et si vous vous avisez de résister, je vous préviens que vous
serez fouettée dix fois plus fort que Miss Herbert.

Suffoquée par la scène précédente, la directrice demande grâce et
supplie qu'on ne la dégrade pas ainsi devant toute l'école, mais nous
nous montrons inflexibles, mes compagnes et moi.

Maria dépouille progressivement sa maîtresse, qui est un joli spécimen
de maturité féminine; elle a de beaux yeux bleus, une abondante
chevelure blonde et paraît approcher de la quarantaine. Au fur et à
mesure que tombent ses vêtements, on aperçoit ses blanches épaules et
ses seins palpitants d'émotion; des larmes d'humiliation coulent sur ses
joues. Elle est bientôt en chemise et en pantalon; celui-ci colle de
façon affriolante sur les masses charnues qu'il recouvre; il est orné de
volants de dentelles; de jolis mollets en émergent, bien dessinés par
des bas de soie couleur chair; des souliers à hauts talons, à boucles
d'argent complètent le costume. Hélas! quel changement d'aspect, lorsque
l'on passe sur le tout l'uniforme de pénitence et la cornette!

--Allons, fais-je alors, elle ne résiste pas, et elle fait bien.
Laissons-la ainsi pour qu'elle assiste à la punition de Frau Bildaur;
c'est vous, chère Cécile, qui allez la fouetter avec une verge neuve,
pendant que je me reposerai.

La joyeuse Cécile, fraîche et potelée, était très amusante à considérer,
faisant siffler la verge aux oreilles de la pauvre Frau. Celle-ci est
hissée sur le dos de Maria, on lui rabat sa culotte, on lui retrousse
ses jupes et on expose sans le moindre voile son beau fessier bien
rebondi.

--Frau Augusta Bildaur, lui dit Cécile, vous allez recevoir douze belles
cinglades, vous embrasserez la verge, vous me remercierez de mon
indulgence et vous en serez quitte ainsi.

Elle compte alors les coups un par un, frappant d'un bras vigoureux; la
surface des fesses devient rose, puis rouge et la peau se couvre de
longs sillons.

La victime endure courageusement son châtiment; elle pince les lèvres
pour ne pas crier; quand sa chair a frémi sous le douzième coup, elle
remercie chaleureusement et embrasse avec ardeur l'instrument de la
fessée. Elle n'a pas l'air autrement humiliée, elle n'a pas versé une
larme, ses yeux brillent d'un éclat sensuel, et elle demande à voix
basse qu'on lui permette d'assister à la fessée qui attend Miss Flaybum.

--Quel dommage, dis-je alors, que nous n'ayons pas de chevalet pour la
ficeler; tant pis, nous nous servirons de la table. Disposez Miss
Flaybum comme vous avez fait pour Miss Herbert.

La victime se rend compte que toute résistance serait inutile et ne
servirait qu'à aggraver sa situation. On la débarrasse de son pantalon
et l'on étale aux yeux émerveillés des demoiselles un magnifique
postérieur plantureusement rebondi, et un ventre blanc, avec un mont de
Vénus pourvu d'une large toison frisée; la pointe d'un mignon clitoris
émerge du sommet de la fente. Elles l'étendent sur la table, bras et
jambes écartés, immobilisés par quelques conjurées et je m'asseois,
comme tout à l'heure sur son dos, pour l'empêcher de bouger.

--Ah! le joli tableau! m'exclamai-je alors; c'est un vrai plaisir de
dompter une aussi jolie personne. Miss Andrey Clémentine Flaybum, vous
êtes coupable d'insolence envers moi et envers toutes ces jeunes
personnes; vous allez commencer par rétracter l'accusation d'ivrognerie
que vous avez portée à notre égard, et d'ailleurs, je me charge de vous
convaincre bien vite que nous possédons tout notre sang-froid.

Commençant à la fouetter lentement, je lui dis? «Est-ce que je fouette
comme une ivrognesse? Est-ce que ma main manque de vigueur, ou n'est-ce
pas plutôt vous qui aviez perdu votre bon sens en parlant ainsi. Est-ce
que je me sers de l'argot de taverne? J'espère que je ne fais pas trop
de mal à vos bonnes grosses fesses, elles commencent à prendre couleur,
mais peut-être rougissent-elles seulement de nos inconvenances?

Comme je m'échauffe progressivement à mon travail, le gros derrière se
soulève à chaque coup et les demoiselles ont grand peine à maîtriser les
jambes et les bras de la victime, sur la figure de laquelle on peut lire
la plus profonde indignation. Elle semble résolue à ne pas crier, tandis
que je m'évertue, par des cinglades adroitement dirigées, à lui faire
manifester sa souffrance.

--Ah! ah! fais-je, en ricanant, elle s'obstine, elle ne veut pas
répondre, elle veut que je frappe plus fort. Maria, apportez-moi une
autre verge, car celle-ci ne va plus durer longtemps. Je commence à
croire que Miss Andrey Clémentine Flaybum est réellement ivre elle-même,
sans quoi elle ferait des excuses, aussi je veux la rappeler à la
sobriété. Que dites-vous de cela et de cela, et de cela?

Et, à chaque mot, je la cingle entre les deux grosses joues de son
fessier, et, placée comme je suis sur elle, je meurtris les lèvres
rebondies de sa fente, qui font une saillie très visible en haut de ses
cuisses, Aussi, ne tarde-t-elle pas à pousser des cris de souffrance:
«Ah ah! oh! c'est de la barbarie! Abominables créatures, comment
osez-vous me traiter ainsi?»

J'éclate de rire à cette apostrophe et je continue: «Bravo! son ébriété
disparaît; encore quelques bons coups de verge et l'effet du champagne
disparaîtra; ce sont toujours les ivrognes qui accusent les autres
d'être ivres. Je scande chaque phrase de si vigoureux coups de verges
que de petites traînées de sang apparaissent à la surface de ses fesses,
coulent le long de ses cuisses et viennent perler sur la toison de sa
fente. Loin d'éveiller notre compassion pour la victime, le tableau de
sa souffrance nous procure de si voluptueuses sensations que j'aperçois
les plus âgées d'entre nous étendues sur le sol cuisses ouvertes et se
faisant jouir dans les positions les plus inconvenantes.

La pauvre femme hurle piteusement: «Pitié! pitié! oh! oh! grâce! Miss
Coote! c'est trop affreux! oh! oh! je m'évanouis, je me meurs!»

Mais, en proie à une crise de férocité, je m'écrie pour toute réponse:
«Non! non! pas de danger que vous mouriez; un gros cul comme le vôtre
peut en supporter bien davantage, vous êtes bien trop obstinée pour que
je vous tienne quitte à si bon marché; la verge vous empêchera de vous
évanouir. Pourquoi? pourquoi? pourquoi? ne vous excusez-vous pas? Et de
vigoureux coups de revers viennent meurtrir la surface délicate de
l'entrecuisses; la pauvre maîtresse d'école suffoque et rugit de
souffrance; mais son orgueil la soutient et elle ne se décide pas à
faire ce que j'exige d'elle.

Fatiguée par ce violent exercice, j'ordonne, comme intermède, d'apporter
du champagne, et je m'écrie: «Mesdemoiselles, cette pauvre femme est si
courageuse qu'il faut que nous buvions à sa santé. Une demi-douzaine de
mes compagnes prennent alors chacune une bouteille, et, à mon signal,
tous les bouchons sautent, dirigés vers le postérieur à vif qui leur
sert de cible. Ce divertissement est salué par un éclat de rire général
et on porte la santé de la «brave bonne femme», plus mortifiée que
jamais de cet outrage inattendu.

Ragaillardie alors, je jette le tronçon de verge dont je me suis servi;
j'en prends une autre et je la brandis en criant: «A la bonne heure,
voilà ce qui s'appelle une verge; maintenant, Miss Andrey Clémentine
Flaybum, voulez-vous nous demander pardon et reconnaître que c'est vous
qui étiez ivre, ou je vous hache le cul? Ah! ah! voilà un gros mot que
vous ne nous auriez jamais permis de prononcer. Peut-être ne
pensiez-vous pas que vous-même, vous aviez un cul quand vous vous
amusiez à nous fesser et à nous humilier?

Cette allocution est accompagnée, bien entendu, d'une grêle de coups,
et, tandis que la verge lourde et souple trace de rouges sillons sur les
fesses déjà en pitoyable état, la victime hurle à fendre l'âme. A bout
de forces, se croyant sur le point de mourir, terrassée par la
souffrance, elle oublie l'indignité de sa situation, son énergique
résolution de ne pas s'abaisser devant ses élèves, et elle demande enfin
grâce.

--Pitié! sanglote-t-elle, ah! ah! grâce! Miss Coote! Épargnez-moi!
J'implore votre miséricorde! Il a fallu que je sois ivre moi-même!
Pardonnez-moi et je ne dirai jamais un mot de ce qui s'est passé, je
vous le jure! mais épargnez ma vie!» Les larmes interrompirent ses
supplications.

--Et vous pardonnerez à tout le monde, et vous nous remercierez de vous
avoir rappelée à la sobriété. Fi! fi donc! Miss Flaybum. Vous être mise
en pareil état!» Un violent coup sur sa fente ponctue ces dernières
paroles et l'empêche de s'évanouir.

--Oui! oui! ahh! rugit-elle, je suis désolée de m'être oubliée à ce
point! Et je vous remercie de m'avoir corrigée avec cette fermeté.
Pitié, maintenant, pitié! Laissez-moi me mettre à genoux et embrasser la
verge.

L'air terriblement piteux, elle s'agenouille alors devant moi, ayant
peine à se tenir, elle embrasse la poignée de verges toute rouge de son
sang.

Sur sa figure baignée de larmes se lisent toutes les affres de
l'humiliation, de l'orgueil abattu, des sévices qu'elle a endurés; sa
figure est presque aussi rouge que ses fesses, car, pour comble
d'abjection, il lui a fallu se mettre à genoux avec tous ses vêtements
encore retroussés.

Quant à moi, je ne sais quelle insatiable fureur me possédait, je me
rendais à peine compte de ce que je faisais. Il me semblait que ma
victime s'en tirait encore à trop bon compte. Je lui criai dans la
figure: «Allons! Miss Andrey Clémentine Flaybum, vous savez maintenant
ce que c'est qu'une bonne fessée. Voyons donc de près comme je l'ai
arrangé, votre gros cul. Tournez-le un peu devant ma figure... là...
très bien. Ma parole, il n'est pas en trop mauvais état! Dans huit
jours, il n'y paraîtra plus. Il saigne un peu et voilà tout! tenez!
tenez! Et, passant mes mains sur ses fesses à vif, je les lui promenai
ensuite sur la figure, en guise d'ultime outrage, et juste au moment où
elle commençait à se ranimer un peu. On lui permit alors de se retirer
dans sa chambre.

Quant à nous, réellement grises de champagne et d'excitation, nous
courûmes dans les chambres les unes des autres, et toute la nuit se
passa dans les plus lascives jouissances et les plus obscènes
divertissements. Jamais je n'oublierai cette dernière nuit passée à
l'école. Nous ne dormîmes pas une minute et l'arrivée du jour mit seule
un terme à nos lubriques ébats.

Miss Flaybum fut invisible le lendemain, et la seule allusion qu'elle
fit jamais à cette mémorable scène de justice distributive fut une somme
élevée pour bris de verrerie sur la note de nos frais de pension.

Ici se termine la première partie de mes aventures. A mon retour de
voyage, je vous raconterai la seconde.

Votre amie affectionnée,

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE VI


Ma chère Nelly,

Au cours de mon dernier voyage en Italie et en Allemagne, je me suis
amusée à noter pour mes prochaines lettres, tous les incidents qui me
revenaient à la mémoire, comme susceptibles de vous intéresser, et
maintenant que me voici encore une fois de retour, je m'amuserai pendant
les longues et tristes soirées, à vous écrire une autre série de
lettres. Et je commence de suite.

Quand je quittai l'école, mes tuteurs me confièrent aux soins de Mlle
Fosse, et nous fûmes bientôt installées dans une de mes maisons, située
dans la banlieue ouest de Londres. Demeuraient avec nous deux, Jane,
l'ancienne servante de mon grand-père, qui nous servait de femme de
chambre, une cuisinière appelée Margaret et deux bonnes, Mary et Polly;
un jeune frère de Jane appelé Charlie, remplissait l'office de groom.

Mes tuteurs jugèrent que jusqu'à ma majorité, je pouvais me dispenser de
cocher et de valet de pied, n'ayant qu'à louer, pour faire mes visites,
mes emplettes ou aller au théâtre, une voiture chaque fois que j'en
aurais besoin. On m'accorda mille livres par an, dont je déduisis
libéralement deux cents livres pour Mlle Fosse, et jamais je ne lui
diminuai cette allocation élevée, car elle fut toujours pour moi une
charmante compagne, se mettant en quatre pour favoriser mes amusements
et me préserver des dangers possibles.

Ma chambre à coucher et celle de Mademoiselle communiquaient ensemble,
de sorte que nous pouvions, la nuit comme le jour, jouir de notre tête à
tête si cela nous faisait plaisir. La cuisinière et Mary occupaient une
chambre en haut de la maison, le page avait un petit cabinet sur le même
palier que nos chambres. Jane et Polly, que nous appelions ainsi pour
les distinguer de l'autre Mary, occupaient une chambre également au même
étage, où se trouvaient d'autres pièces libres pour nos invitées
éventuelles. Il y avait en haut des salles inoccupées, dont une très
spacieuse. Après m'être consultée avec Mademoiselle, je décidai de
l'organiser en salle de punition, car j'avais résolu de maintenir sous
une discipline sévère tout mon personnel. On y fixa des poulies au
plafond, on la meubla d'échelles, de blocs, de crochets, d'un poste à
fouetter, et aussi d'une sorte de pilori, permettant de fixer la
pénitente en exposant seulement ses jambes et ses fesses et en
l'empêchant de voir par qui elle était fouettée.

Mademoiselle et moi, prenions grand plaisir à nos «soirées lubriques»,
comme elle avait baptisé nos séances de flagellation. De temps à autre,
pour les corser, nous faisions venir Jane et nous la fessions dans nos
chambres, ou bien elle aidait l'une de nous à fouetter l'autre, car je
m'étais tout à fait adonnée aux plaisirs du fouet, et j'éprouvais, de
son application, un bonheur tout spécial. Néanmoins, ces petites
débauches n'avaient pas la même saveur que lorsque la victime ignore
l'emploi de la verge et en tâte pour la première fois. Aussi,
désirions-nous ardemment trouver quelque coupable remplissant ces
conditions et que nous puissions sacrifier à notre ardent désir.

Notre jardinier, M. White était un homme de confiance qui avait dépassé
la quarantaine. Sa femme était une fort accorte gaillarde d'environ
trente ans. Ils avaient deux jolies petites filles de neuf et dix ans.
Ils logeaient dans un cottage situé à l'extrémité de notre jardin, qui
était très vaste.

Mme White aimait un peu trop la toilette, et les gages de son mari
n'étant pas suffisants pour lui permettre de se passer ses fantaisies,
elle trouva tout naturel de se procurer l'argent nécessaire en vendant
pour son propre compte, à des voisins, moins bien pourvus que nous, les
fruits et les légumes dont ils pouvaient avoir besoin, et qui,
pensait-elle, eussent été perdus sans cela. Son mari n'y vit pas grand
mal, car, ainsi qu'il nous le dit plus tard, Miss Coote était très bonne
et très généreuse et ne se préoccupait jamais de ce qu'ils prenaient
pour eux-mêmes.

Les deux fillettes, Minnie et Lucy étaient chargées par leurs parents de
porter ces fruits et ces légumes à la porte du fond du jardin. Mais, un
beau jour, de grand matin, Jane les aperçut et vint tout aussitôt me
faire son rapport.

J'avais, depuis longtemps, un désir irrésistible de fesser les deux
mignonnes, mais ne pouvais le faire sans motif; aussi, la découverte de
Jane me causa-t-elle la plus vive satisfaction.

Le lendemain matin, en compagnie de mademoiselle, je fus, par une allée
extérieure, me poster à la sortie du jardin et nous nous plaçâmes de
façon à voir tout ce qui se passerait. Nous fûmes bientôt dédommagées de
notre dérangement, en voyant les petites filles apporter plusieurs
paniers de fruits dans la maisonnette de leur mère.

Ayant bien et dûment constaté le délit, je retournai à la maison et fis
porter au jardinier l'ordre de comparaître devant moi avec sa femme et
ses filles.

En compagnie de Mademoiselle, je les reçus dans le salon. White et sa
femme tenant chacun une fillette par la main, s'enquirent
respectueusement du motif pour lequel je les faisais venir.

--Ne vous en doutez-vous pas un peu, malgré votre air innocent? leur
dis-je, pourquoi donc vos enfants vont-ils tous les matins cueillir des
paniers de fruits dans le jardin?

White rougit très fort et répondit d'un air embarrassé: «Elles en
apportent quelques-uns pour notre dessert, miss.

--Allons, vous ne faites qu'aggraver le vol par le mensonge; est-ce avec
vos gages que votre femme se paye tous les colifichets qu'elle achète?
ripostai-je d'un ton sévère.

--Oh! Sally! fit-il à sa femme, réponds, je ne comprends pas ce que
Mademoiselle veut dire.

Rouge de honte, Mme White fondit en larmes: «Oh! fit-elle, c'est ma
faute! William n'a jamais su que je vendais vos fruits, et les pauvres
petites sont innocentes. Ah! je vous en prie, pardonnez-moi, Miss Coote!

--Vous me croyez donc bien naïve? répondis-je durement, votre mari
n'ignore rien de vos agissements, et quant à vos fillettes, vous les
dressez au vol.

A ces mots, White, sa femme et les deux petites tombèrent à genoux, me
suppliant de leur pardonner et m'affirmant qu'ils n'avaient rien vendu.

--Allons donc! répartis-je, vous valez encore moins que je ne le
pensais, car je sais, moi, qu'il y a déjà longtemps que dure ce manège.
Et maintenant, choisissez: ou que je vous punisse sévèrement, moi-même,
ou que je vous dénonce à la justice, auquel cas votre affaire est
claire.

Tout en demandant grâce, White et sa femme me disent qu'ils préfèrent
être punis par moi comme je le jugerai convenable, mais me supplient
d'épargner les fillettes qui n'ont fait que ce qu'ils leur ordonnaient.

--Vous prenez le parti le plus sage, leur dis-je alors, car, si je puis
avoir quelque indulgence, la justice n'en aurait pas pour des gueux
comme vous. Vous, White, comme vous êtes un homme, je ne sais comment
vous punir, aussi je vous tiens quitte, et j'espère que vous serez
honnête dans l'avenir. Mais votre femme et vos filles seront fouettées
comme elles le méritent. Qu'elles m'attendent dans ce salon, ce soir, à
sept heures, et qu'elles mettent leurs vêtements des dimanches; c'est
compris? Je les guérirai à tout jamais de l'envie de voler ou je ne
m'appelle pas Rosa Coote.

Le pauvre White et sa femme se retirent, l'oreille bien basse.
Lorsqu'ils sont partis, nous nous félicitons joyeusement, Mademoiselle
et moi, d'avoir pu nous procurer de pareilles victimes.

Le soir même, je suis, à l'heure fixée, dans la salle de punitions,
attendant l'arrivée des coupables. Elles font leur entrée, l'air piteux,
quoique coquettement habillées à la dernière mode villageoise, un
bouquet à leur ceinture.

Pour la clarté du récit, je me désignerai par mon nom, comme les autres
acteurs de cette scène piquante, et ainsi que je l'ai déjà fait dans mes
lettres précédentes.

_Miss Coote._--Je suis heureuse pour vous, madame White, que vous m'ayez
laissé le soin de vous punir, car j'espère qu'après cela vous
apprécierez les avantages de l'honnêteté. Mademoiselle Fosse, aidez
Jane, je vous prie, à préparer Minnie pour la verge. Attendez! attachez
d'abord Mme White à l'échelle, sans quoi ses sentiments maternels la
pousseraient à intervenir. Vous préparerez également Lucy. Si elles ne
portent pas de pantalons, il faut en trouver un pour chacune.

_Mme White_, les larmes aux yeux.--Oh! Miss Coote, ma bonne demoiselle!
Ne soyez pas trop sévère pour ces pauvres petites. J'aime mieux être
trois fois plus maltraitée moi-même.

Elle est bientôt fixée par les poignets à l'échelle, mais sans que l'on
ait touché à ses vêtements. Mes deux aides déshabillent alors Minnie et
Lucy et exposent à nos regards leurs formes rondelettes. Mademoiselle
prend Lucy, je me charge de la plus jeune, Minnie. Les pauvres petites
sont pourpres de honte, surtout quand nous les étendons le derrière en
l'air sur nos genoux; elles n'ont évidemment pas l'habitude d'être
examinées ainsi.

_Miss Coote_, à Minnie.--Comme vous rougissez, ma petite! Est-ce de peur
ou de honte? Ah! dame! vous allez être bien fessée! Quel joli petit cul!
Est-ce que votre maman le fouette souvent?

Je lui donne quelques bonnes claques qui amènent le rouge sur les
blanches rondeurs, et font gigoter de façon comique la pauvre petite,
qui n'apprécie nullement ce préambule: «Oh! oh! assez, je vous en prie,
vous me faites trop mal, Miss Coote! Je ne puis pas endurer cela!
crie-t-elle, en commençant à pleurer.

_Mademoiselle._--Ainsi, petites polissonnes, vous alliez vendre le fruit
pour votre mère? Répondez, Lucy.

_Lucy._--C'est papa qui nous le donnait pour le porter chez nous.

_Mademoiselle._--La vieille histoire d'Adam et Ève; l'un a tenté
l'autre. Alors, c'est votre papa le coupable? Votre mère, tout à fait
innocente, hein?

_Miss Coote._--Je crois qu'il ne me sera pas difficile de faire raconter
à Minnie une autre histoire, Mademoiselle Fosse, ce sont de petites
menteuses aussi bien que de petites voleuses. Essayez ma méthode,
Mademoiselle.

De la main ouverte, j'applique une forte claque, bientôt suivie de
plusieurs autres, sur les fesses de Minnie, qui braille et gigote
éperdument. Mademoiselle traite Lucy de la même manière et bientôt, les
fesses claquées sont roses comme des pêches. Les deux fillettes pleurent
et crient à qui mieux mieux, rejetant les torts d'abord sur leur père,
puis sur leur mère, lorsqu'elles voient qu'il ne sert à rien de mentir.

Je dis alors à Jane de nous apporter à chacune une verge légère. Puis,
je lui ordonne d'attacher au poteau de punition les deux petites
victimes et de leur passer un pantalon pour abriter leurs petites fesses
rouges.

Jane exécute l'ordre et les attache côte à côte par les poignets, les
bras tendus au dessus de leur tête, la pointe de leurs pieds atteignant
juste le parquet. Elle étale ensuite deux petits pantalons de très fine
batiste, presque aussi transparente que de la mousseline, de sorte que
la chair rose est visible au travers. Ces pantalons avaient été choisis
par elle, un peu trop petits; ils plaquent sur les formes d'autant mieux
que les juvéniles postérieurs sont très développés pour leur âge. La
fente laisse, par derrière, un espace vide de six pouces de large qui
démasque un exquis morceau de chair rouge des deux côtés de la raie des
fesses. Comme préliminaires des plaisirs que la fessée va me procurer,
je me délecte du manège de Jane qui, pour les préparer à la séance,
dispose la chemise dans le pantalon, leur fait lever les jambes l'une
après l'autre, leur fait prendre des postures variées, et prend
consciencieusement son temps pour faire durer le plus possible cette
délicieuse opération.

Je dis alors à Mademoiselle de m'aider à leur donner le fouet tandis que
je leur ferai la morale.

La mère est si terrifiée de voir ses deux filles attachées pour la
fessée, qu'elle veut se jeter à genoux, bien que ses poignets fixés
au-dessus de sa tête le lui interdisent, «Oh! oh! Miss Coote! Pitié pour
mes pauvres petites!! crie-t-elle alors. Et dire que c'est moi qui leur
vaut cela!» Et la malheureuse essaye de joindre les deux mains comme
elle a voulu se jeter à genoux.

_Miss Coote._--Faites-nous grâce de vos pleurnicheries, vilaine femme!
Nous ne faisons que commencer. Qu'est-ce que vous dites de ça, Minnie,
et vous, Lucy? Recommencerez-vous à me voler mon fruit, petites
coquines? Réchauffez-leur bien les fesses, Mademoiselle, chassez-moi
l'instinct du vol de leur derrière.

Les verges accomplissent leur piquante besogne et cinglent les jolies
rondeurs, dessinant sur la peau de fines marques rouges. Les victimes
poussent des cris aigus; leurs faces sont pourpres; les larmes
ruissellent sur leurs joues; elles supplient qu'on leur pardonne,
promettant de ne plus jamais recommencer, etc, etc.

Mon amie et moi, nous sommes dans le ravissement. La scène nous
électrise, le sang bout dans nos veines; nos instincts sensuels
s'exaspèrent; les cris de douleur sont pour nos oreilles une musique
délicieuse; nous cinglons sans ménagement les pauvres petits culs
jusqu'à ce que le sang perle sur les chairs boursouflées. La vue de la
pauvre mère éplorée est un autre régal pour nous, car, bien qu'elle ne
soit encore que spectatrice, elle tressaille à chaque coup de verge
comme si elle le recevait elle-même; elle crie et sanglote à fendre
l'âme.

_Mademoiselle._--Voyez un peu cette grosse sotte! Tenez, madame White,
c'est maintenant que vous allez pouvoir pleurer!

Ce qui reste des minces pantalons est déchiré et arraché, et nous nous
ruons de nouveau à coups de verges sur les petites victimes pantelantes
et nous ne nous serions pas arrêtées, si Jane ne nous avait fait
remarquer que Minnie était évanouie et que Lucy ne valait guère mieux.

Où les détache, on leur bassine les fesses et la figure avec de l'eau
fraîche, on leur fait respirer des sels et on les ranime. Puis on leur
fait boire, ainsi qu'à leur mère, du champagne additionné d'un énergique
cordial.

Mme White, qui a été aussi délivrée, berce ses filles sur ses genoux;
elle les couvre de caresses et de baisers, se lamente et pleure
nerveusement à la vue de leurs petits culs écorchés: «Pauvres trésors!
crie-t-elle, Ah! Miss Coote! comme vous avez été barbare avec ces
pauvres innocentes!

_Miss Coote._--Je vous conseille de les appeler innocentes, quand c'est
vous-même qui leur avez appris à voler! Attendez un peu, ça va bientôt
être votre tour de vous confesser.

_Mme White_, d'une voix tremblante.--Excusez-moi, je ne sais pas ce que
je dis, mon coeur de mère saigne de voir leurs pauvres derrières.

_Miss Coote._--Lâchez-les! Mary va les panser et elle reviendra nous
aider à ranimer leur maman qui m'a l'air terriblement déprimée.

Un éclat de rire accompagne cette ironique remarque. Jane revient
bientôt et se met en devoir de disposer Mme White pour la correction qui
l'attend.

_Miss Coote._--Écartelez-la bien sur l'échelle; c'est la plus coupable
de la bande, elle a entraîné son mari et elle a obligé ses enfants à
participer au vol.

_Mme White._--Mais je ne pensais pas que vous vouliez garder le trop
plein du jardin, il aurait été perdu!

_Miss Coote._--Alors pourquoi votre mari ne m'a-t-il pas demandé ce
qu'il fallait en faire? N'avez-vous pas employé cet argent à vous
acheter des rubans et des parures?

La pauvre femme, très honteuse, pousse de gros soupirs et n'essaie pas
de se défendre. Jane et Mademoiselle lui enlèvent sa belle robe bleue et
découvrent une jolie paire d'épaules bien blanches, contrastant avec la
rougeur que la scène précédente a semée sur sa figure et sur son cou.
C'est une jolie femme aux cheveux brun fauve, aux yeux noirs; elle a des
bras bien ronds et des mains fraîches qui dénotent qu'elle ne se livre
pas à la maison à des travaux trop pénibles. Ses vêtements ne sont pas
luxueux, mais très propres et coquettement ornés de dentelles à bon
marché. On la dépouille de tout et elle reste comme ses filles, sans
culotte. Elle rougit jusqu'aux oreilles en voyant ses charmes abondants
exposés tout nus à nos regards. Son mont de Vénus, très proéminent, est
ombragé d'une large toison bouclée de la teinte de ses cheveux.

_Miss Coote._--En vérité, Madame White, comment osez-vous venir vous
faire fouetter sans avoir rien pour cacher votre modestie. C'est tout à
fait inconvenant, vous blessez notre pudeur. Comment allons-nous faire?

_Mademoiselle._--Je me doutais de la chose. Je me suis amusée, avant le
dîner, à lui confectionner un véritable tablier de feuilles de figuier.
Voyez comme cela fera bien sur elle et fera ressortir la teinte de sa
chair.

La pauvre femme pleure d'humiliation à nos remarques railleuses et à nos
plaisanteries sur les deux jolis gigots qu'elle possède et la manière
dont nous allons les faire cuire. On lui ajuste adroitement le tablier
autour des reins et on m'apporte une superbe verge de longs brins
fraîchement coupés, élégamment ornementés de rubans de couleur. On la
fait mettre à genoux pour embrasser l'instrument et, répétant les mots
que Jane lui souffle à l'oreille, elle balbutie: «Ma chère... Miss
Coote... Oh! ff... fouettez-moi... je vous en prie... bien... bien
fort... car j'ai été très... indélicate... oui... oh! pardon! pardon! ne
soyez pas trop sévère!

Ces derniers mots, nullement dictés par Jane, lui échappent malgré elle.
Terrorisée d'avance, les larmes ruissellent sur ses joues lorsqu'on la
relève pour l'étendre sur l'échelle très inclinée; les bras et les
jambes sont écartés autant qu'il est possible, on la ficelle
étroitement, si bien qu'elle peut à peine remuer les jambes ou tortiller
les fesses.

_Miss Coote._--Vous n'avez qu'à moitié avoué votre culpabilité, mais
votre cul, bien échauffé, réveillera vos souvenirs.

La verge siffle dans l'air autour de la victime qui frémit dans
l'appréhension du coup.

Soudain, vzz! vzz! vzz! Trois fois l'instrument s'abat sur le gros
derrière où il marque son passage par des raies rouges entrecroisées,
les feuilles vertes volent dans toutes les directions. Rudement touchée,
la victime manifeste sa souffrance par des cris aigus: «Hola! ah! oh! ça
fait trop mal! je n'en peux plus! Épargnez-moi!» Les muscles de son dos
et de ses reins montrent par leur tension la sensation de souffrance
qu'aggrave encore sa position écartelée.

_Miss Coote._--Quoi! vous criez déjà? où donc est votre courage? Vos
filles sont moins douillettes que vous! Au fait, criez si vous voulez,
cela vous empêchera peut-être de sentir mes coups. Je ne fais que
commencer et ne suis pas encore bien en train. Allons! Je continue!

Vzz! vzz! vzz! la verge reprend son office et s'abat lentement et
méthodiquement, pendant deux longues minutes.

_La victime._--Ah! de pareilles souffrances sont-elles possibles! Si
vous devez continuer, j'aime mieux mourir de suite.

_Miss Coote._--Taisez-vous, grosse éhontée! Volerez-vous encore?
Élèverez-vous vos enfants dans l'honnêteté, maintenant? Que dites-vous
de cette distribution de coups de verges? Je suis sûre que cela vous
réchauffera les fesses!

Les coups se succèdent, les brindilles se brisent au contact des fesses,
non sans dégâts pour celles-ci. Mme White hurle sa souffrance aux échos
de la salle: «Ahh! atroce! atroce! Ce sont des fers rouges que vous
m'enfoncez dans la chair! oui! j'avoue! je l'ai mérité! assez! assez!
pitié! jamais je ne recommencerai.»

Impassible, la fouetteuse poursuit son oeuvre; le sang coule de la chair
tuméfiée; la large surface des reins, des fesses, des cuisses, des
hanches, pas le plus petit coin n'est resté indemne. S'enroulant autour
des hanches, les brindilles atteignent le ventre, arrachant des poils à
la sombre toison. Elles visitent l'intérieur des cuisses, et au sommet
de celles-ci, la fente mystérieuse n'est pas davantage épargnée, et sur
ses lèvres rebondies, pointent de fines gouttes de sang!

Des feuilles de figuier déchiquetées et éparpillées, il ne reste que les
fils qui les assemblaient, et qui pendent maintenant sur ses fesses et
ses cuisses se collant à la peau à vif. On dirait l'armature d'un feu
d'artifice tiré.

Calme au début, Miss Coote semble avoir perdu toute mesure. Elle est en
proie à une véritable frénésie et frappe à tort et à travers avec une
énergie furibonde. Elle sermonne la victime, lui enjoint d'envoyer
régulièrement ses filles à l'église le dimanche, d'observer le septième
commandement: «Tu ne déroberas pas le bien de ton prochain!»

Comme on le pense, Mme White n'entend pas la moitié de ces objurgations.
Elle n'a plus la force de crier. Elle balbutie: «Oh! mon Dieu! Je
m'évanouis! Que je meure pardonnée! Tu ne voleras pas! Tu ne voleras
pas! Mon Dieu! Comme je suis punie! Enfin elle s'évanouit et la verge la
mutile encore, alors qu'elle ne peut plus sentir les coups!

Jane et Mademoiselle ont suivi la scène d'un bout à l'autre avec un
plaisir indescriptible.

La malheureuse est débarrassée de ses liens. Les traces profondes des
cordes à ses poignets et à ses chevilles sont un cruel témoignage des
tortures que sa position distendue a dû lui causer. Quant à son
derrière, à ses reins et à ses cuisses, ce n'est plus qu'un vaste champ
de chair à vif, de cloques, de sillons rouges et bleus; les gouttes de
sang ornent d'étoiles rouges la toison qui garnit le bas du ventre et
celle qui encadre le réduit d'amour.

Jane, Mary et Polly épongent la pauvre femme et la soulagent de leur
mieux. On la ranime par des aspersions d'eau froide; puis, lorsqu'elle
peut se tenir debout, on lui fait boire plusieurs verres de champagne et
on la reconduit chez elle.

Le jour suivant, me promenant dans le jardin avec ma chère Mademoiselle,
nous demandâmes à White si sa femme s'était longtemps ressentie de la
fessée. Peu habitué à manier les périphrases et sans s'inquiéter de
savoir s'il ne choquait pas nos chastes oreilles, voici ce qu'il nous
répondit:

--Le diable m'emporte, Mademoiselle, si j'avais jamais eu pareille nuit
auparavant! J'étais au lit et dormais quand elle est rentrée avec les
enfants. Mais elle était si échauffée qu'elle les a laissées se coucher
elles-mêmes et a grimpé sur moi comme vous voyez quelquefois la vache
faire au taureau quand elle en a besoin. Elle ne s'est pas inquiétée si
j'étais fatigué d'avoir pioché toute la journée. La nuit entière, il a
fallu que je lui fasse la bonne chose. Je ne sais pas pourquoi elle
était en chaleur comme ça, car d'habitude, nous réservons cela pour les
jours de repos comme le dimanche. Elle prétendait que ça n'avait jamais
été aussi bon! Et c'est vrai qu'elle ne m'avait pas encore fait jouir
comme ça. Seulement, je veux être pendu si après avoir été arrosée comme
elle l'a été, elle ne me donne pas deux jumeaux et peut-être bien trois
ou quatre!

Je termine ma lettre sur ce pittoresque récit et vous prie de me croire

Votre bien affectionnée,

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE VII


Ma chère amie,

Dans ma dernière lettre je vous ai fait le récit d'un petit larcin et du
résultat qu'il eut. Dans celle-ci, je vous parlerai d'une jolie
demoiselle, voleuse de sa nature et non par occasion. C'est un cas de
kleptomanie, comme l'on dit aujourd'hui. Rien d'étonnant, lorsqu'on
qualifie d'un terme si extravagant ce qui n'est, bel et bien, qu'un vol,
que les gens timorés aient presque réussi à abolir cette bonne vieille
coutume de la verge.

Miss Selina Richards était une cousine de Laura Sandon, mon ancienne
condisciple et première camarade de lit, chez miss Flaybum.

Or, me trouvant en visite chez Laura, j'avais à cette époque dix-huit
ans, elle me signala ce cas en me disant que sa cousine était une
voleuse si incorrigible que sa famille redoutait réellement de la
laisser sortir de la maison de crainte qu'elle ne commît quelques
méfaits; ses parents étaient obligés de l'enfermer dans sa chambre quand
ils avaient des visiteurs, car la jeune voleuse se serait emparé des
bibelots et spécialement des bijoux sur lesquels elle aurait pu faire
main-basse, et vous supposez, Rosa, quel terrible scandale c'eût été
pour sa famille, si on avait eu motif de l'accuser d'une chose
semblable.

_Rosa._--Ils ne l'ont donc jamais punie comme il fallait pour la guérir
de cette abominable manie?

_Laura._--Ils l'enferment dans sa chambre et quelquefois la mettent
toute une semaine au pain sec, mais toutes ces punitions ne font pas
plus d'effet que les réprimandes.

_Rosa._--Ont-ils jamais essayé une bonne fessée?

_Laura._--Je ne crois pas que cela soit jamais venu à l'idée de ses
parents, ils sont d'une sensibilité stupide.

_Rosa._--Ma chère Laura, je n'hésite pas à vous avouer que je serais
ravie de fouetter cette petite voleuse. Depuis que j'ai quitté l'école,
j'ai toujours à l'esprit notre grande séance d'adieu et je me rappelle
avec ravissement le délicieux spectacle des postérieurs rouges, zébrés,
l'humiliation et l'indignation des victimes et, par dessus tout, leur
détresse en se voyant ainsi traitées en public. Nous avons quelques fois
entre nous des séances de fouet comme à l'école et, il y a peu de temps,
j'ai administré une terrible fessée à la femme de notre jardinier et à
ses deux fillettes pour avoir volé mon fruit, ce qui a été une cure
radicale, car elles sont maintenant de la plus stricte probité. Vous
devez bientôt venir me voir, ne pourriez-vous suggérer à votre oncle et
à votre tante de vous confier Selina en leur disant que vous me mettrez
au courant de son déplorable défaut? Ou mieux encore, vous pourriez leur
dire que vous m'en avez déjà parlé et que je propose d'essayer de guérir
la demoiselle si toutefois ils veulent me donner carte blanche pour m'y
prendre comme bon me semblera? Ce sera un vrai régal pour vous, car nous
mettrons à une rude épreuve la pudeur de la demoiselle en la
déshabillant et en l'exposant. Le spectacle de ses jolies formes nous
sera rendu encore plus agréable par la honte que nous lui ferons
éprouver. Les véritables fervents de la verge épient les impressions de
leurs victimes sur leur figure et s'en délectent, et font tout ce qu'ils
peuvent pour aviver cette sensation d'humiliation, de même qu'ils
prolongent la torture par leur adresse à manier la verge et à placer la
victime dans la position la plus pénible pour être fessée.

_Laura._--Mais vous êtes devenu une ogresse de cruauté, Rosa!

_Rosa_ (en l'embrassant).--Vous le deviendrez aussi, quand vous aurez un
peu plus d'expérience. Vous êtes de beaucoup mon aînée, mais à cet
égard, vous êtes plus jeune que moi. Par un judicieux emploi de la
verge, un club de dames pourrait jouir des plus sensuelles voluptés sans
le secours des hommes. J'ai l'intention d'épouser la verge (d'ailleurs
je suis déjà fiancée avec elle) et ainsi je garderai ma fortune et mon
indépendance.

_Laura._--Quel dragon de vertu! Dois-je réellement comprendre que vous
satisfaites votre sensualité en vous passant des hommes?

_Rosa._--Venez et vous verrez; je n'ai que cela à vous dire, ma
gracieuse incrédule. Arrangez-vous simplement pour emmener la jolie
voleuse avec vous et vous n'aurez pas lieu de regretter votre visite.

Laura réussit de tout point auprès des parents de Selina. Ceux-ci
pensèrent que la visite pourrait être réellement profitable à leur fille
et donnèrent volontiers toutes licences quant aux punitions à lui
infliger pour le cas où elle commettrait la moindre indélicatesse.

Quand elles arrivèrent à notre maison, on donna à Selina une petite
chambre pour elle seule, tandis que Laura demanda et obtint d'être ma
compagne de lit. Rien ne fut changé de place ni enfermé; j'étais
parfaitement sûre de l'honnêteté de tout mon entourage et savais que si
miss Selina volait quelque chose elle ne pouvait que cacher son butin
sans avoir l'occasion de s'en servir. Nous étions donc sûres de rien
perdre en fin de compte.

Miss Richards avait reçu une éducation très soignée; d'une façon
générale c'était une jeune personne très intéressante d'allure modeste
et réservée.

Plusieurs jours se passèrent fort agréablement et il semblait que les
doigts de notre jeune invitée eussent perdu leur fâcheuse habitude; je
commençai à craindre que notre victime ne nous échappât; mais sa réserve
n'était que l'effet d'une timidité qui devait disparaître à mesure
qu'elle se familiariserait davantage avec nous.

Quelques objets disparurent, des bijoux spécialement, d'abord une bague
avec un petit brillant, puis une broche avec une opale entourée de
perles, des épingles, des gants et autres menus objets, mais il nous fut
impossible de la surprendre mettant le pied dans ma chambre, malgré une
surveillance minutieuse du matin au soir. Aussi Laura et moi
songeâmes-nous à monter la garde pendant la nuit. Nous avions l'habitude
de ne quitter la chambre de Selina que lorsqu'elle était endormie, avant
de nous retirer dans la nôtre.

Dès la nuit suivante, nous mîmes notre projet à exécution et environ
deux heures après nous être couchées, à un moment où on devait nous
supposer profondément endormies, les charnières de la porte grincèrent
nous indiquant que quelqu'un s'approchait en silence.

Nous n'entendîmes pas marcher, mais nous distinguâmes dans
l'entrebâillement de la porte, la demoiselle avançant la tête pour
s'assurer si le terrain était libre.

Nous ne bougions pas et nos têtes étaient invisibles dans l'ombre des
rideaux du lit, tandis qu'un rayon de lune éclairait partiellement le
reste de la chambre. Aussi silencieuse qu'un Peau-Rouge, la jeune
voleuse rampait littéralement à quatre pattes vers la table de toilette;
arrivée là, sans se redresser, elle promena la main sur le meuble pour
happer ce qui pouvait s'y trouver. Nous ne la distinguions pas, puisque
nous étions couchées, mais nous entendions distinctement le bruit des
objets glissant sur le meuble.

Alors, nous jetâmes nos couvertures en l'air en criant: «Cette fois nous
vous tenons voleuse! Je courus vers la porte pour lui couper la
retraite, tandis que Laura arrêtait gravement notre prisonnière comme un
véritable policeman.

Fermant la porte à clef, nous fîmes immédiatement pencher Selina sur
notre lit, ses pieds restant à terre et lui retroussant sa chemise de
nuit nous lui administrâmes une magistrale fessée qui lui fit pousser
les hauts cris.

--Oh! Oh! Miss Coote, je vous en prie, pardonnez-moi. Laissez-moi
partir, je ne recommencerai plus. Oh! Oh! Ahhh! Je vous le jure!»
criait-elle en se débattant et en tortillant les fesses sous nos
vigoureuses claquades. La pale clarté de la lune nous permit de voir
combien rouge était celle que nous étions en train de fouetter. Enfin,
nous la tachâmes en lui annonçant pour le lendemain une enquête en
règle, et l'avertîmes qu'elle aurait à nous rendre tout ce qu'elle avait
volé, sinon qu'il lui en cuirait.

Je donnai ordre de l'enfermer dans sa chambre toute la matinée, et Jane
servit de geôlier. Après le dîner, vers six heures, elle fit comparaître
la prisonnière devant moi dans la salle de punition.

Pour rendre la séance plus impressionnante, toute la maison était
présente, excepté Charlie, le groom, car je ne jugeai pas décent d'avoir
un témoin masculin. Et l'audience commença:

_Miss Coote._--Selina Richards vous êtes devant moi comme une voleuse
prise en flagrant délit. Avez-vous rendu tout votre butin, petite
vicieuse?

_Selina_ (la figure écarlate et les yeux baissés).--Oh! Oui! Oui! Je le
jure! Demandez à Jane, elle a cherché et elle n'a rien trouvé autre
chose que ce que j'ai restitué. Ah! Miss Coote, je ne sais comment j'ai
pu faire cela. J'ai honte de moi-même et suis consternée de ma conduite.
Oh! que faire, mon Dieu! (Elle éclate en sanglots).

_Jane._--Mademoiselle, rien ne manque, excepté votre bague que je n'ai
pu trouver nulle part.

_Miss Coote._--Allons, coquine! Je sais ce que vous valez; n'essayez pas
de m'apitoyer Par vos simagrées et vos pleurnicheries. Qu'avez-vous fait
de ma bague? Dites?

_Selina_ (suppliante et qui paraît sincèrement repentante et
consternée).--Oh! Je ne l'ai jamais vue, je vous je certifie, Miss
Coote, je ne l'ai pas prise. Vous pouvez me croire; je suis déjà assez
humiliée de ma culpabilité. J'ai pris la bague, mais je l'ai rendue à
Jane avec tout le reste.

_Miss Coote._--Je n'en crois rien et vous allez recevoir la verge
jusqu'à ce que vous confessiez la vérité. Allons, déshabillez cette
petite voleuse, secouez et fouillez tous ses vêtements à mesure qu'on
les enlève, défaites sa coiffure, peut-être a-t-elle caché la bague dans
ses cheveux?

Malgré sa confusion, un sourire de satisfaction éclaira son visage ce
qui, sur le moment, m'étonna quelque peu.

On procéda au déshabillage et je pus remarquer que sa satisfaction
s'accentuait à mesure qu'on la dépouillait. «Vous voyez bien que vous ne
trouvez rien», articula-t-elle, ce qui me convainquit qu'elle avait très
adroitement caché la bague, mais je me creusais en vain la tête pour
deviner la cachette, car Jane m'affirma que la chambre avait été
feuillée de fond en comble, y compris l'intérieur de la literie.

Quand on eut déroulé toutes les boucles de sa chevelure, je lui fis
enlever son pantalon, et elle resta en chemise, toute confuse d'être
ainsi exposée; ses joues naturellement colorées avaient tourné au rouge
cerise. Elle considérait évidemment les recherches comme terminées,
aussi protesta-t-elle lorsque je donnai l'ordre d'enlever le dernier
voile.

--Oh! Oh! je vous en prie, épargnez-moi cette honte, il ne peut rien y
avoir dans ma chemise.

_Miss Coote._--Mais autre part, il peut y avoir quelque chose.

Sa physionomie prit soudain un air de détresse qui me convainquit que je
n'étais plus loin du but; ses cuisses étaient serrées l'une contre
l'autre et elle cachait de ses deux mains son monticule encore imberbe.

_Miss Coote._--Donnez-moi une verge, Jane, je vais la faire danser.

Prenant l'instrument en main, j'en cinglai les doigts de Selina.
«Enlevez vos mains, mademoiselle et sautez un peu!» Un second coup
s'abattit sur les fesses nues; la cuisson fit hurler la jeune fille,
dont les cuisses demeurèrent néanmoins serrées. De bas en haut, je lui
appliquai un troisième coup encore plus sévère: «Ouvrirez-vous enfin vos
cuisses, mademoiselle, et danserez-vous?» Cette fois, l'effet fut
prompt. Poussant un cri terrible, la victime se jeta sur le tapis; mais
il lui fut impossible d'empêcher la chute de la bague qui roula sur le
parquet.

Décrire la confusion, la consternation de la malheureuse serait
impossible. Maintenant que sa culpabilité était si complètement établie,
elle était devenue pourpre, et essayait de cacher sa figure dans ses
mains; ses fesses et l'intérieur de ses cuisses portaient les marques
rouges que le dernier coup de verge y avait laissées.

_Miss Coote._--Regardez-moi cette petite voleuse. Elle pense se cacher
en cachant sa figure, et elle n'a pas plus honte d'étaler ses parties
secrètes que de s'en servir pour cacher ma bague. Voilà une ruse bien
dégoûtante! Jane remettez-lui sa chemise et son pantalon, si elle manque
de décence j'en aurai pour elle, et je tiens à ce que la fessée se passe
décemment et dans les règles.

Jane et Polly la relevèrent et lui passèrent chemise et pantalon. Elle
demeura alors devant moi, toujours pleurant de honte et de souffrance.
Jamais je n'avais vu victime plus délicieuse à contempler. Elle avait la
carnation mate des brunes, sa chevelure presque noire tombait plus bas
que son dos jusqu'à ses genoux, ses globes mignons et bien ronds
pointaient impudemment leurs minuscules boutons au-dessus de sa petite
chemise qui, par en bas lui couvrait à peine les cuisses. Elle était,
tout autour, coquettement ornée de dentelles comme pour attirer
l'attention sur ses cuisses galbées et sur ses mollets, ceux-ci mis en
relief par des bas de soie bleue, de jolies jarretières et d'élégantes
bottines.

Jane lui glissa quelques mots à l'oreille et elle s'agenouilla
humblement devant moi, me disant d'une voix entrecoupée de sanglots:

--Oh! comment puis-je oser vous parler, chère mademoiselle Coote! Je...
Je... suis si honteuse... de moi... Me... Me pardonnerez-vous jamais!
Oh! que dois-je faire! Voulez-vous me... me punir... comme je le
mérite... et me guérir... de... cet affreux penchant? Je vous assure,
Miss Coote, c'est plus fort que moi! mes doigts... mes doigts...
saisissent les objets, même... quand je sais... que je n'en ai pas
besoin.

Puis elle embrassa la verge et éclata en sanglots nerveux.

Selon mes instructions, la victime est allongée sur l'échelle que je
préfère d'habitude au poteau; m'étant munie d'une verge très souple,
faite de légers brins de baleine, qui devaient cingler terriblement sans
causer de sérieux dommages, je me levai et me dirigeai vers l'échelle
pour commencer, mais auparavant, je fis un peu desserrer ses liens et
fis placer sous son ventre un gros traversin de divan, puis on resserra
ses liens de façon à ce que son derrière fut bien en saillie. Le
pantalon fut épinglé et fixé sous ses aisselles. La pauvre Selina ne
savait que trop ce qui l'attendait. Ses larmes s'étaient arrêtées, mais
elle m'implorait piteusement, me suppliait de la pardonner, d'attendre,
de la mettre à l'épreuve, pour voir si elle volerait encore quelque
chose.

_Miss Coote_, riant.--Ma foi! Vous faites une jolie poltronne! J'aurai
cru qu'une voleuse aussi intrépide montrerait plus d'énergie, car je
vous ai jusqu'ici à peine touchée. Vous ne serez pas cinglée plus que
vous ne pouvez l'endurer. Si je ne vous guérissais pas tout de suite de
ce vice, vous recommenceriez à la prochaine occasion.

_Selina._--Mes bras et des jambes sont trop écartés et mon pauvre
derrière me cuit des trois cinglées que vous lui avez administrées. Oh!
Grâce! Pitié! Chère miss Coote.

_Miss Coote._--Je ne m'attarderai pas à écouter de pareils
enfantillages. Vous êtes aussi menteuse que voleuse; miss Selina, le
ferez-vous encore... dites... dites?

Trois coups bien cinglants s'abattent sur la chair exposée; la baleine
siffle dans l'air où la fouetteuse la brandit avant de fouetter pour
mieux faire vibrer les coups.

_Selina._--Ah! Ah! Ahhh! Je n'en puis plus... Vous me lacérez avec des
lanières de fer rouge! Oh! Oh! Jamais plus je ne recommencerai!

Ses fesses sont sillonnées de petites lignes rouges et la terrible
souffrance qu'elle éprouve est encore accrue par la tension de ses
chevilles et de ses poignets, car elle ne peut s'empêcher de sursauter à
chaque coup.

_Miss Coote._--Vous n'avez pas l'air d'apprécier cela, Selina; mais
c'est vraiment pour votre bien. Que diriez-vous si l'on vous cinglait
réellement avec un fer rouge? Vous chanteriez une bien autre chanson.
Mais je perds mon temps: tenez... tenez... tenez... tenez... Vous n'avez
encore reçu que six coups, pourquoi hurlez-vous comme une petite
nigaude?

_Selina_ (poussant un cri aigu et prolongé).--Ahhh... Ahhh... Vous me
tuez... je sens que je meurs. (Son derrière rougit de plus en plus).

_Miss Coote._--Vous recevrez une douzaine de coups de la verge de
baleine.

Et elle compte tranquillement en frappant jusqu'à douze. Alors, elle
s'arrête un moment comme si c'était la fin; fa victime reprend
contenance et pousse un soupir de soulagement. Mais à ce moment miss
Coote lui applique une nouvelle cinglade en s'écriant: «Ah! Ah! Ah! vous
supposiez que c'était fini, n'est-ce pas, ma petite, mais il s'agissait
d'une douzaine de boulanger, je donne toujours treize pour douze, de
crainte d'en oublier un et j'aime à donner le dernier juste quand on
croit que c'est fini.

_Selina._--Je sais que je l'ai bien mérité, mais c'est si pénible.
Laissez-moi, à présent, je vous en supplie, pardonnez-moi, vous pourrez
maintenant avoir confiance en moi. En disant ces paroles, elle frémit
encore des effets du dernier coup.

_Miss Coote._--Vous laisser! Pas si vite que cela, mademoiselle! Dans
quelques minutes vos fesses ne souffriront plus et alors, vous ne ferez
plus que rire de l'incident. C'est au tour maintenant, de la vraie
verge. Examinez-moi celle-ci; c'est du vrai bouleau qui pousse dans mes
propres bois; il trempe depuis deux jours à votre intention dans de
l'eau salée pour être tout prêt et bien piquant le moment venu. Il vous
rappellera votre crime sous des couleurs plus vives et vous laissera des
marques qui vous rafraîchiront la mémoire pendant bien des jours.

_Selina._--Je vous en prie, donnez-moi à boire si je dois encore tant
souffrir, ma langue est desséchée; miss Coote, vous êtes vraiment trop
cruelle; je ne suis pas assez âgée pour endurer une pareille souffrance.

_Miss Coote._--Soyez tranquille, vous aurez un verre de champagne; mais
ne parlez pas de votre jeune âge, il ne fait qu'aggraver votre
culpabilité, car vous avez déployé une abominable précocité, un
dévergondage inimaginable chez une fille jeune comme vous l'êtes.

On lui donne la boisson réconfortante et la verge entre de nouveau en
danse.

_Miss Coote._--Ah ma gaillarde, les marques de vos fesses ne
s'effaceront pas de sitôt, et je veux bien parier que tant qu'elles
subsisteront vous n'aurez pas l'idée de voler. Allons! Encore deux
douzaines, ensuite, nous vous soignerons les fesses et vous mettrons au
lit: Un... deux... trois... quatre. La sévérité des coups s'accentue
progressivement et bientôt le sang suinte des sillons rouges qui
marbrent la chair.

_Selina._--Mère! Mère... Ah! Ahhh! Je meurs! Ah tuez-moi bien vite si
vous ne devez pas avoir de pitié. Elle se débat dans une telle agonie
que ses muscles se contractent et montrent par leur relief l'intensité
de la souffrance.

_Miss Coote_ (ricanant, de plus en plus excitée).--C'est cela, appelez
votre mère, elle viendra bien vite à votre secours. Ah! Ah! elle ne
supposait guère de quelle façon je vous guérirais quand votre papa m'a
laissée carte blanche pour vous punir à mon gré... Cinq... six...
sept...

Elle continue à compter en fouettant la pauvre fille sur les fesses et
les cuisses, traçant à chaque coup de nouveaux sillons dans la chair
gonflée. Les spectateurs sont vivement émotionnés et semblent jouir de
la vue du sang de Selina perlant en fines gouttelettes qui roulent
jusque sur ses bas et même sur le parquet.

La victime n'est pas assez vigoureuse pour supporter longtemps ce
traitement. Sa tête se penche, ses cris et ses gémissements deviennent
de plus en plus faibles, enfin, elle tombe en défaillance et la verge
s'arrête après le vingt-deuxième coup.

Miss Coote, hors d'haleine de s'être ainsi démenée, se laisse tomber sur
un sofa près de son amie Laura qu'elle étreint amoureusement en lui
décrivant les sensations aiguës qu'elle a éprouvées durant l'opération;
les joues empourprées de Laura, ses grands yeux bleus, brillant d'un feu
étrange, montrent qu'elle partage ces sensations. Mlle Fosse et les
servantes étendent Selina sur le parquet et lui aspergent la figure avec
de l'eau, tandis que l'une d'elles l'évente activement. Elles épongent
avec de l'eau salée son postérieur lacéré, sous cette cuisante lotion
elle revient un peu à elle. «Où suis-je?» balbutie-t-elle d'une voix
étouffée. «Oh! je me souviens! Miss Coote m'a haché le derrière! Oh! Oh!
Ah! Il me brûle affreusement.»

On lui ingurgite alors quelques cuillerées de cordial qui la raniment
tout à fait, mais pour mieux sentir les souffrances qu'elle endure.

_Miss Coote._--Et maintenant, pour en finir, Mary, allez dans la cuisine
chercher le pot que vous savez et le sac de plumes.

_Selina_ (affolée).--Oh! N'est-ce donc pas fini? Quelles tortures me
réservez-vous donc encore?

_Miss Coote._--Voici, nous ne vous ferons pas languir, ceci va panser
vos plaies et empêcher les mouches de s'y mettre par la chaleur que nous
avons.

Et tandis que Selina est maintenue debout, Mademoiselle ayant trempé un
pinceau dans le pot de goudron liquide que lui tend Mary, en badigeonne
l'infortunée victime sur le postérieur entier, sur le bas du ventre, à
l'intérieur des cuisses et même dans la raie des fesses sans s'inquiéter
de la barbarie de ce procédé. Selina pousse des hurlements de honte et
de souffrance et s'écrie: «Ah! Cela est pire que tout le reste, vous
m'écorchez, la peau s'arrache!» Et elle se tortille comme un serpent
qu'on écrase.

_Miss Coote_ (ricanant).--Au contraire, ma petite amie, c'est un vrai
pansement que je vous applique. Et quand nous vous aurons enduite de
bonnes plumes bien chaudes, je suis sûre que vous n'aurez jamais éprouvé
tant de bien-être de toute votre vie.

La cérémonie était aussi excitante qu'amusante. Mais comment décrire la
confusion de la pauvre fille, lorsqu'elle se vit roulée sur une couche
de duvet qui s'attacha au goudron dont elle était enduite. «Ah! Ah!
hurla-t-elle, cela ne finira donc pas!»

On en resta pourtant là; néanmoins, elle n'était pas au bout de ses
peines. Chaque jour, pendant près de trois semaines, elle fut obligée de
se trousser et d'exposer à nos regards son postérieur emplumé et subir
notre inspection et nos remarques railleuses. J'ai à peine besoin de
dire que, de ce jour, elle fut radicalement guérie de sa kleptomanie.

Ne pensez-vous pas, ma chère Nelly, qu'on devrait bien essayer ma
méthode avec les kleptomanes de notre temps.

Votre bien affectionnée,

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE VIII


Ma chère Amie,

Il n'entre pas dans mes vues de vous raconter par le menu tous les
petits incidents qu'occasionna la rigueur de ma discipline domestique et
qui mirent maintes et maintes fois la verge en mouvement; je veux
seulement, pour votre amusement, vous relater ceux dont j'ai gardé
particulièrement le souvenir.

La cure de Selina Richards me valut une réputation spéciale dans un
cercle étendu de relations et d'amies. Je refusai toutefois de me
charger de guérir d'autres mauvais sujets. Par contre, je m'occupai de
fonder un club de dames exclusivement réservé aux adeptes de la fessée
disciplinaire. Les réunions avaient lieu dans ma maison, où mes
servantes ayant juré le secret agissaient comme membres en surnombre
sans être toutefois sur un pied d'égalité avec les dames du Club.

Le règlement imposant la plus absolue discrétion à tous les membres, les
postulantes ne pouvaient avoir la moindre idée de ce qui les attendait
lors de leur initiation aux mystères du «Rodney Club», comme nous
l'avions baptisé. Notre but était de faire de nos séances de réception
une occasion de nous délecter à voir l'effroyable humiliation des
initiées en se sentant troussées, dépouillées, et exhibées pour la
fessée devant les membres du Club.

Mes anciennes camarades d'école, Laura Sandon, Louise Van Tromp, Miss
Cécile Deben, Lady Clara Wawering et trois autres dames, outre Mlle
Fosse et moi comme présidente et intendante, furent les premières
adhérentes. Deux d'entre elles étaient mariées, mais nous convînmes
qu'on ne les désignerait que par leur nom de jeunes filles.

Lady Clara fut la première à solliciter l'admission d'une novice; une de
ses soeurs cadettes, qui, disait-elle, avait un peu trop de propension
pour les jeunes gens, comme elle s'était, à diverses reprises, comportée
de façon très inconvenante, il serait fort piquant de la sermonner et de
la fouetter.

On fixa un soir pour son admission et personne ne manqua pour cette
première séance de réception.

Notre grande salle de punition était tendue tout autour de jolies
tapisseries, ornée de nombreuses glaces, brillamment illuminée et
décorée de plantes et de fleurs.

Les dames du Club portaient toutes le même costume, c'est-à-dire un
corset de soie bleue avec lacets rouges, un court jupon de tulle blanc
ne descendant pas plus bas que le genou, de façon à montrer les jambes
gantées de bas de soie et que faisaient encore mieux valoir de hautes
bottines parisiennes. Tout le monde était ainsi court vêtu, les autres
vêtements ayant été enlevés pour permettre toute liberté dans les
mouvements et aussi pour dégager le cou et les seins des dames. Toutes
jeunes, belles et ardentes étaient empourprées d'excitation anticipée;
leur poitrine marmoréenne se soulevait d'émotion et un joli bouquet de
roses coquettement niché entre les deux globes d'amour rehaussait encore
la blancheur lactée de leur peau.

Comme présidente, j'étais assise dans un fauteuil, assistée de chaque
côté par quatre dames. Jane et Mary se tenaient debout derrière moi.

On frappe à la porte. Lady Clara va ouvrir, et introduit sa soeur, Lady
Lucrétia Wawering, âgée d'environ seize ans, brune, bien proportionnée,
de taille un peu au-dessus de la moyenne; elle a de grands yeux pensifs
de gazelle. Elle tient en main un joli bouquet et est vêtue tout de
blanc.

Elle s'avance avec assez d'assurance vers mon siège et me fait une
profonde révérence. Lady Clara dit alors: «Permettez-moi, Madame la
Présidente, et vous, Mesdames, de vous présenter ma soeur, Lady
Lucrétia, qui désire devenir notre collègue.

_La Présidente._--Lady Lucrétia, soyez la bienvenue dans notre
confrérie. Etes-vous décidée à nous jurer le secret et à être initiée
aux mystères de la verge?

_Lady Lucrétia._--Oui, et à me soumettre à tous vos rites et règlements.

_La Présidente._--Alors, déshabillez-vous pour revêtir notre tenue et
vous répondrez sincèrement aux questions que je vais vous poser.

Jane et Mary aident la novice à se déshabiller; elle rougit légèrement
lorsque après que sa robe a été enlevée, on se dispose à faire de même
pour le jupon. Elle se tourne alors vers moi et me dit: «On ne met
sûrement pas les postulantes toutes nues, je suppose que je dois
seulement changer de costume?»

_La Présidente._--Si, parce que vous aurez à tâter de la verge avant de
revêtir notre uniforme.

_Lucrétia_ (devenant pourpre).--Oh! je ne m'attendais sûrement pas à
cela! C'est d'une telle indécence!

_La Présidente._--Dépêchons-nous! De telles remarques sont tout à fait
déplacées! Soeur Lucrétia, vous avez déjà transgressé les règles en
discutant mes ordres souverains et il en cuira à vos fesses.

_Lucrétia_ (en proie à une grande confusion et la voix toute
troublée).--Je vous en prie, laissez-moi m'excuser, je ne supposais pas
que les membres fussent exposés aux châtiments et je pensais qu'elles
s'amusaient à fouetter les enfants indigents que les écoles leur
envoyaient pour être corrigés.

_La Présidente._--Vous vous excuserez sous la verge. Nous avons bien
autre chose à faire ici qu'à fouetter les derrières des enfants
indigents; bien qu'il soit du devoir de tous les membres d'appliquer la
discipline à la maison où dans tout autre endroit où ils exercent leur
autorité.

Lucrétia se tait; mais le pourpre de sa figure et les frémissements
nerveux des coins de sa bouche attestent qu'elle redoute l'approche de
la verge. Elle baisse les yeux d'un air contrit. Lorsqu'elle n'a plus
que son pantalon, sa chemise, ses bas et ses bottines, elle est conduite
vers l'échelle. La présidente et les dames l'accompagnent et
l'entourent.

_La Présidente._--Placez l'échelle presque verticale; ficelez ses
poignets tout en haut et qu'elle ne touche le sol que par la pointe des
pieds. Si elle ose gravir sans permission le premier barreau de
l'échelle, ses fesses apprendront ce qu'il en coûte.

Les larmes aux yeux, la victime, tremblante de honte et d'angoisse, crie
en vain que la position ordonnée doit être trop pénible et demande
grâce. Puis, lorsqu'elle sent sa chemise roulée sous ses aisselles et
son pantalon rabattu en dessous de ses genoux, elle s'écrie: «Pitié!
chère miss Coote, laissez-moi; il n'est pas possible que l'on soit aussi
sévère envers une novice!»

_La Présidente._--Je vous conseille de vous plaindre en vérité. Nous
allons vous initier aux délicieux mystères de notre société, dont vous
serez bientôt une des adeptes les plus enthousiastes.

Elle prend alors des mains de Jane une belle verge nouée avec des rubans
bleu et or et elle en cingle légèrement le derrière nu de la victime en
lui disant: «Maintenant, priez-moi de vous fouetter convenablement et
demandez pardon de votre ridicule résistance.»

_Lucrétia_ (sérieusement effrayée et d'une voix tremblante).--Oh! Est-ce
bien vrai? Est-il possible que je doive être cruellement fouettée?

_La Présidente._--Tenez! En voilà la preuve, entêtée que vous êtes.
C'est trop perdre de temps! Tenez! Tenez! Tenez!

Chaque mot est accompagné de bons coups de verge dont les traces
s'entrecroisent sur la surface des fesses, semant des roses à la place
des lys. Et miss Coote continue: «Dans une minute ou deux, vous jugerez
sans doute qu'il vaut mieux vous soumettre sans simagrées et demander
pardon.»

_La victime._--Ah! Ah! Oh la! Hola! c'est affreux! Oui! Oui! Je regrette
ce que j'ai dit, mais la verge me cingle si fort qu'on ne mesure pas ses
paroles. Oh! je vous en prie, pardonnez-moi... punissez-moi comme je
l'ai mérité, Ah! Ah! Ah! miséricorde.

En prononçant ses mots sans suite, elle se démène et se tortille sous
les piquantes cinglades qui ont déjà marbré de pitoyable façon sa peau
sensible et délicate.

_La Présidente._--Très bien! Voilà comme il faut parler! Mais maintenant
que vous allez être une des nôtres, il faut nous dire si vous avez un
amoureux.

Un coup plus cinglant que les précédents ponctue cette question. La
victime rugit: «Ah! Ahhh! Oh! C'est horrible. On dirait une lame
brûlante qui me déchire la peau. En vérité, je n'ai pas d'amoureux...
s'il est interdit d'en avoir.»

Mais, comme elle pose instinctivement les pieds sur le premier barreau
de l'échelle pour soulager la tension pénible de ses poignets, elle
reçoit en travers des mollets une furieuse cinglade qui la fait hurler
de plus belle.

--Comment osez-vous, Mademoiselle, bouger sans permission, lui crie la
présidente en lui administrant une volée de coups de verges sur les
jambes et sur les fesses, la faisant danser sous cette avalanche comme
un canard sur une plaque brûlante. «Là! Je pense que vous allez
maintenant rester en place! Revenons à ma question», continue miss
Coote, «si vous n'avez pas d'amoureux pour le moment, vous en avez eu
avant?»

_Lucrétia._--Oh! Oh! Mon pauvre derrière! Oh! Oui... Ah! Ah! j'en ai eu
un... mais Oh! Oh! je l'ai quitté il y a six mois! Ah! Pitié! Ne me
fouettez plus si vous voulez que je puisse vous répondre!

_La Présidente_ (sans cesser d'appliquer la verge).--Encore cette
chanson, soeur Lucrétia. Vos jolies fesses rouges apprécient sans doute
cette petite régalade, sans quoi vous ne me provoqueriez pas par vos
ridicules observations. Que dites-vous de cela? Et de cela? N'est-ce pas
que cela cingle comme il faut? Racontez-nous quelque chose sur cet
amoureux, s'il vous plaît!

_Lucrétia._--Mes poignets sont ankylosés et mon derrière... Oh! mon
derrière me cuit, me brûle... Non! Arrêtez... Vous voulez savoir... sur
mon amoureux... eh bien... je l'ai quitté parce qu'il avait été
inconvenant avec moi.»

_La Présidente._--Dites-vous vrai, soeur Lucrétia, c'est un point
capital pour vous. Nous appelons la verge le sceptre de la vérité, car
il n'y a rien de tel pour faire confesser la vérité. Que vous a donc
fait votre amoureux? Criez tant que vous voudrez, si cela vous soulage,
cela nous amusera de vous entendre.

_Lucrétia._--Ah oui! Je crie malgré moi. Vous m'avez si cruellement
fouettée! Et bien, il a voulu prendre des libertés avec moi et a eu
l'audace de fourrer la main sous mes jupons. Voilà tout! Ah! Assez!
Pitié! Vous ne me laissez même pas le temps de respirer!

--Etes-vous certaine que cela est bien vrai, fait alors la présidente en
se reposant un peu.

Lucrétia, croyant être enfin au bout de son épreuve, répond bien vite:
«Tout à fait vrai, chère miss Coote, voilà ce qu'il a osé me faire!»
Elle éprouve alors dans certaines régions intimes une sorte de chaleur
voluptueuse et, sous cette impression, ferme les yeux, tandis qu'un
sourire de sensualité décèle la voluptueuse émotion qu'elle éprouve.

_La Présidente._--Que signifie ce sourire langoureux, soeur Lucrétia. Il
me semble que vos fesses frissonnent d'émotion. Ma question sur votre
amoureux vous a-t-elle rappelé de plaisants souvenirs? Allons,
dites-nous toute la vérité. Vous nous en avez sûrement caché la moitié.

Et elle accompagne ces derniers mots d'une soudaine volée de coups de
verges qui, cette fois amènent le sang à la surface de la chair.

_La victime._--Ah! Ahhh! C'est trop de barbarie! Juste quand je pensais
être au bout de mes épreuves et que j'éprouvais une chaleur exquise à
mon derrière. Non vraiment, je ne pensais plus à mon amant!

En disant ces derniers mots, elle baisse les yeux et rougit comme une
pivoine.

_La Présidente_ (sévèrement).--Ainsi vous persistez dans vos mensonges?
Sachez que nous sommes au courant de ce qui s'est passé entre le jeune
Aubrey et vous. Allons, la vérité et vivement, sinon je découpe des
lanières dans la chair de vos fesses. N'essayez pas de nous tromper.
Nous connaissons les effets de la verge et les douces sensations qu'elle
procure.

Tout en parlant, la présidente fait siffler la verge sur les
malheureuses fesses où elles dessinent de longs sillons entrecroisés.
S'excitant à sa besogne, la fouetteuse semble éprouver à chaque coup
qu'elle applique, une sensation exquise. Les cris et les supplications
de Lucrétia sont une délicieuse musique pour elle et pour les
spectatrices qui ne dissimulent pas leur voluptueuse émotion. La victime
hurle de souffrance, elle se tortille et contorsionne ses fesses et tout
son corps, sans souci de la décence sous la furieuse correction dont on
la gratifie.

Les assistantes ont, tout d'abord, observé la scène avec la plus stricte
attention, mais, peu à peu, leur sang circulant plus fort dans leurs
veines amène à leurs joues une rougeur intense, et, bientôt, sous une
commune impulsion, les huit dames, Jane et Mary comprises, prennent
chacune une longue verge faite de brins souples fraîchement cueillis et
forment un cercle autour de la présidente qui continue à flageller la
victime sur son échelle. Chacune relève ses jupes sous son bras et
s'expose entièrement nue depuis la taille jusqu'aux genoux; c'est un
délicieux bouquet de blanches fesses rebondies, de cuisses nerveuses, de
mollets cambrés rehaussés de bas de soie, de jolies jarretières,
d'élégants souliers à boucles ou de hautes bottines; les ventres
impudemment étalés s'ornementent de toisons aux nuances variées, brun,
roux, châtain ou blond. Et sans tarder, la danse commence. Sur les
fesses blanches et fraîches les verges mettent bientôt une teinte rose,
chacune s'évertue de son mieux à rendre au postérieur placé devant elle
les cinglades que le sien reçoit. Des éclats de rire, des cris perçants,
des exclamations éveillent les échos de la salle, les bras se lèvent et
s'abaissent avec ardeur! Cette scène lascive se prolonge pendant trois
ou quatre minutes. A ce moment, sous la verge de la présidente, la
victime tombe en défaillance; ses cris sont devenus des sanglots, puis
ils s'atténuent peu à peu; elle s'évanouit; sa tête se renverse en
arrière et son derrière n'offre plus qu'une surface à vif d'où le sang
suinte et ruisselle sur la chair blanche des cuisses.

La présidente jette alors sa verge hors de service. «Allons, mesdames,
dit-elle, cessez vos ébats, et aidez-moi à la ranimer. Elle reviendra
bien vite à elle. Vos jolis culs sont ravissants à voir. Je veux faire
partie du prochain cercle que l'on formera.

La victime est détachée de l'échelle. Sous l'action de l'eau fraîche, de
sels médicinaux, et d'un large éventail, elle se ranime peu à peu. Ses
yeux s'entr'ouvrent et elle regarde autour d'elle d'un air égaré: «Où
suis-je, balbutie-t-elle à voix basse, quel joli rêve!» Puis, comme on
lui a fait prendre un vigoureux cordial, elle s'écrie: «Ah oui! Je m'en
souviens! Oh mon pauvre derrière, comme il me fait mal! Elle frotte
alors ses fesses de ses deux mains et voyant qu'elles sont toutes
couvertes de sang, elle sanglote nerveusement: «Quel monstre que cette
miss Coote! Comme elle a l'air de se délecter de mes tortures! Ah! si
jamais je tiens son derrière sous ma verge, elle s'en souviendra.»

Un bruyant éclat de rire accueille cette menace et nous nous délectons
toutes de la honte et de la confusion de la pauvre Lucrétia.

--Allons, soeur Lucrétia, lui dis-je alors du courage! Il ne vous reste
plus à faire que ce que nous appelons l'ascension de l'échelle. Un jour
ou l'autre, vous pourrez prendre sans doute votre revanche. En
attendant, vous allez voir si Louise Van Tromp est aussi sévère que moi,
et vous apprécierez sans doute sa façon de manier la verge sur vos
fesses écorchées. Tenez, Jane, je crois qu'elle est à point pour la
seconde partie de la punition.

--Oh! vous pouvez vous fier à moi pour la faire danser comme il faut,
dit alors Louise Van Tromp; elle n'est pas à la moitié de sa confession.
En disant cela, elle brandit et fait souffler une belle verge neuve aux
oreilles de la victime qui manifeste une véritable terreur.

Tandis que les larmes ruissellent sur ses joues, elle s'écrie d'une voix
coupée de sanglots: «Non! non! assez! C'est horrible! N'aurez-vous pas
pitié de moi? Voyez comme mon derrière est déjà lacéré; je ne veux plus
que vous y touchiez! Non! vous ne me remettrez plus sur cette affreuse
échelle.» Et comme Jane essaie de l'entraîner vers l'instrument, elle se
débat et veut fuir du côté opposé.

Voyant cela, Louise lui applique en travers des épaules un formidable
coup de verge: «Qu'est-ce qui vous prend? voulez-vous vous laisser faire
et vous dépêcher, ou gare à vos épaules?» lui crie-t-elle en examinant
d'un oeil satisfait les longues marques rouges que la verge a tracées
sur les blanches épaules de la victime.

--Aïe! aïe! oui! oui! j'obéis, gémit-elle en tendant à Jane ses deux
poignets qui sont vivement ligotés.

--Très bien, fait Louise, et maintenant, montez les barreaux de
l'échelle, mais un par un seulement, au fur et à mesure que j'appellerai
son numéro, en commençant par le bas, et faites attention de ne pas en
monter deux à la fois, ou il faudrait tout recommencer. Allons, nous y
sommes... Un! Ce mot est accompagné d'un coup furibond sur les fesses de
la pauvre fille.

--Ahhh! hurle-t-elle en sentant la verge s'enfoncer dans la chair à vif;
elle a soin, néanmoins, de ne gravir qu'un échelon.

Louise décrit en l'air des moulinets avec la verge, en disant: «Pas mal,
en vérité, attention, attention.» Et quand elle a ainsi tenu Lucrétia
dans l'angoisse, elle compte «deux» et «trois», ponctuant chaque coup
d'un nouveau coup de l'instrument, en laissant entre eux un intervalle
suffisant pour que la victime en éprouve le torturant effet.

A chaque assaut, Lucrétia répond par un cri perçant et articule
douloureusement: «Ah! c'est atroce! La peau de mon derrière se fend, je
sens que je suis toute déchirée.»

--J'en suis charmée, riposte vivement Louise, en regardant
triomphalement les assistantes. «Allons, continuons... et, après avoir
décrit de nouveaux moulinets, la verge retombe violemment sur les
chairs. «Quatre! cinq!» Chaque coup arrache du sang de la peau meurtrie.
Les spectatrices contemplent la scène avec avidité.

Le pied de Lucrétia a glissé sur un échelon, mais elle se reprend
vivement avant que Louise ait pu noter son erreur. «Encore deux!»
soupire-t-elle, calculant les échelons qui restent à gravir.

--Les cuisses droites, de façon à bien exposer votre cul, lui dit
Louise, en tapotant de la verge le minet que cette position presque
horizontale met en saillie. Puis, «six! sept!» Ces deux derniers coups
sont appliqués encore plus fort, mais la victime n'a pas bronché, et
d'unanimes bravos saluent son énergie. Jane profite de sa position pour
attacher les chevilles de la patiente qui se trouve fixée dans la
position la plus favorable pour une nouvelle flagellation.

--Merci, Jane, vous avez une excellente idée, fait Louise. Eh bien,
soeur Lucrétia, il faut nous raconter tout ce qui s'est passé entre vous
et le jeune Aubrey. Miss Coote ne vous en a pas fait confesser la
moitié.

Et elle caresse les fesses tendues de petits coups de verges. Écorchée
comme est Lucrétia, ces légers coups lui sont néanmoins pénibles, car
une grimace de souffrance crispe ses traits.

--Oh! oh! je vous en supplie! fait-elle, ne recommencez pas! Je vous ai
dit qu'il avait pris des libertés avec moi. Que puis-je vous dire de
plus? Oh! oh! ne me touchez pas, le moindre contact de la verge me fait
un mal affreux.

--Alors, petite obstinée, répond Louise, pourquoi persistez-vous à ne
pas dire toute la vérité? Ne l'avez-vous pas encouragé?

Cette question est accompagnée de petites cinglades qui, bien que
bénignes, en comparaison des précédentes, n'en font pas moins tortiller
le malheureux derrière à vif dans sa fatigante position.

Abreuvée de honte et de confusion, la figure empourprée à l'idée que
tant d'yeux sont braqués sur elle, Lucrétia implore lamentablement:
«Épargnez-moi, pitié! fait-elle. Puisque vous savez tout, n'insistez
pas! Rendez-vous compte de mes souffrances! Songez combien est pénible
une semblable confession! Ahh!! Faut-il que vous soyez barbares pour
vous repaître ainsi de ma honte et de mes tortures.»

--Bah! bah! fait Louise, ce n'est pas si terrible que cela. Il faut bien
souffrir quelque chose pour être des nôtres. Vous assisterez vous-même à
une scène semblable quand nous recevrons une nouvelle novice. Mais vous
me faites perdre mon temps. Allons! Avouez! avouez! avouez! Et trois
nouveaux coups font gigoter le malheureux postérieur.

--Aïe! ah! ah!! Je vais encore m'évanouir! Il me semble qu'on me cingle
la chair avec des fers rouges! fait Lucrétia d'une voix déchirante. Ah!
je vous ai dit qu'il m'a séduite, et... et... je l'avoue, je n'ai pas
résisté comme j'aurais pu. J'avais envie de goûter les douceurs de
l'amour, et tout à l'heure, la verge de votre présidente m'a rappelé ces
exquises sensations. Quand je me suis évanouie, j'ai cru, dans mon rêve,
me retrouver dans les bras de mon amant.

--A la bonne heure fait Louise, en gratifiant encore Lucrétia de
quelques coups de verges. Nous touchons à la vérité. Mais vous
prévariquez encore et essayez d'atténuer votre culpabilité. Voyons,
est-ce lui qui vous a violentée ou vous qui l'avez débauché?

--Arrêtez, arrêtez! laissez-moi parler! fait la néophyte. Je l'ai aperçu
endormi, étendu dans un coin écarté de notre jardin. Il dormait si fort
que je n'ai pas pu l'éveiller, mais je me suis rendu compte ensuite
qu'il feignait seulement de dormir. Remarquant une forte saillie dans sa
culotte, je la touchai du doigt, me demandant ce que c'était. La chose
se mit alors à grossir et à se soulever et elle devint, sous l'étoffe,
raide comme un bâton; mon sang bouillait; je ne sais pas bien comment
cela a pu se faire, mais au moment où il ouvrit les yeux, me regardant
en riant, j'avais dans la main son gros engin tout raide. Il se dressa,
s'élança sur moi et, profitant de mon trouble, il triompha de moi sans
difficultés. Mais pareille chose arrive tôt ou tard à toutes les filles
amoureuses. A présent que je vous ai tout dit, ayez pitié de moi, et
délivrez-moi!

On dénoue alors ses liens, on lui prodigue les plus affectueux baisers
et on la proclame membre du Lady Rodney's Club.

Toute meurtrie, la pauvre fille se lamente sur son postérieur à vif:
«Oh! oh! fait-elle piteusement, je vais être des semaines avant de
pouvoir m'asseoir sans souffrance. Oh! vous pouvez m'embrasser, après
m'avoir traitée avec une pareille barbarie! Si seulement je pouvais vous
amener Aubrey et lui donner une bonne cinglée, il ne l'aurait pas
volée!»

Nous éclatâmes de rire à cette sortie, et lui déclarâmes que nos règles
s'opposaient à l'admission de membres mâles dans notre club.

Vous verrez, dans ma prochaine lettre à quel subterfuge Lucrétia eut
recours pour arriver à ses fins.

Je suis, chère Nelly, votre affectionnée

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE IX


Ma chère amie,

Les novices ne montraient pas beaucoup d'empressement à poser leur
candidature au Lady Rodney's Club. Pourtant, trois semaines après la
séance décrite dans me dernière lettre, Lucrétia vint me voir, très
affairée, pour m'annoncer que Maria Aubrey, la soeur de son amant,
désirait se joindre à nous; elle me demanda de fixer le jour de son
admission.

Comme la postulante n'était pas de mince importance, qu'elle appartenait
à une très aristocratique famille, je ne fis pas d'objections;
j'exprimai ma satisfaction de cette recrue pour notre confrérie, et
fixai à huitaine le jour de son admission.

Quand je fis part de la chose à Lady Clara, lui demandant si elle
connaissait la jeune personne, elle me répondit que non, car celle-ci
avait été pendant plusieurs années dans une pension en Allemagne et
venait seulement de rentrer dans sa famille.

Je ne vis pas Lucrétia jusqu'au jour fixé; elle arriva exactement à sept
heures avec sa protégée; celle-ci était un peu plus grande qu'elle,
assez mince; elle avait de beaux yeux bleus; pour la circonstance, elle
était habillée tout de blanc. C'était, dans l'ensemble, une jolie fille,
à l'aspect tranquille, si ce n'est l'expression singulièrement mobile de
ses yeux qui regardaient partout et semblaient s'intéresser à tout.

Nous étions toutes présentes. J'occupais, comme d'habitude, mon siège de
présidente, entourée des autres dames. Lady Lucrétia, présentant
aussitôt la novice, la prit par la main, la conduisit devant moi, et,
après que toutes deux se furent inclinées, elle dit: «Permettez-moi,
chère Miss Coote, et vous, mesdames, de vous présenter Miss Maria
Aubrey, une de mes bonnes amies, qui désire faire partie de notre
société.»

J'ouvris la séance et voici comment se passa la cérémonie:

_La Présidente._--Miss Maria Aubrey, consentez-vous à vous soumettre à
nos formalités d'initiation et jurez-vous de vous conformer au règlement
institué par l'unanimité de nos membres.

_Maria._--Oui, je désire vivement être admise. On reçoit tellement la
verge en Allemagne que je suis devenue fanatique de son emploi.

_La Présidente._--Nous enregistrons votre adhésion et maintenant, il
faut vous déshabiller et prendre l'uniforme de rigueur que nous vous
avons préparé.

La novice rougit et semble ne plus savoir que dire. Lucrétia paraît
jouir énormément de son embarras. Elle murmure quelque chose à l'oreille
de Clara qui le transmet à Mlle Fosse, qui m'en fait part: Notre novice
n'est pas Maria Aubrey, mais bien son frère Frank, l'amant de Lucrétia,
à qui elle a conseillé de se faire passer pour sa soeur, mais sans lui
dire ce qui allait arriver, de sorte que celui-ci était stupéfait
d'avoir à se déshabiller devant nous.

J'avoue que je fus furieuse en apprenant cette invention de Lucrétia,
mais sur le conseil que me glissa à voix basse Mlle Fosse, je continuai
comme si de rien n'était. Venez, soeur Maria, lui fis-je, commencez à
vous déshabiller. Jane et Mary, assistez mademoiselle.

_Maria._--Oh! non! non! je ne veux pas que l'on me déshabille,
j'ignorais que cela fût obligatoire; donnez-moi les vêtements si vous
voulez, je me retirerai dans une autre pièce pour les mettre, mais pas
devant vous, je ne veux pas.

Et, rougissant de plus en plus, elle repousse les deux servantes qui
s'avançaient vers elle.

_La Présidente._--Vous violez déjà le règlement! Déshabillez-vous de
suite, ou vous allez recevoir la verge sans miséricorde, et nous verrons
si vous l'aimez tant que cela.

_Maria._--Ah! excusez-moi! mais... mais... vous comprendrez facilement
que je n'ose pas me déshabiller devant tant de monde.

Je prends alors une formidable verge, formée d'une bonne poignée de
brins longs et souples, solidement réunis par d'élégants rubans bleus et
rouges. Je fais un signe. Jane et Mary, assistées par quatre ou cinq
dames foncent sur la victime, la poussent vers l'échelle, et, en dépit
de ses secousses désespérées, lui lient chevilles et poignets avec des
cordes qui sont fixées à l'échelle. Miss Maria se trouve ainsi
complètement à notre merci, avant même qu'elle se soit rendu compte de
ce qui lui arrive.

_La Présidente_, s'avançant, verge en main vers la victime: «Ah! ah!
vous êtes, je le vois, une obstinée! Allons, mesdames, dépouillez-la de
suite de son costume, enlevez-lui ses jupons; plus vite nous
commencerons à l'initier, mieux cela vaudra.»

Tout le monde se met à l'ouvrage. Écarlate de honte, la victime crie:
«Ah! oh! je vous en prie, ne me déshabillez pas! J'ai été trompé! Je ne
suis pas du tout une demoiselle! ne me mettez pas nu!» Et des larmes de
mortification coulent le long de ses joues.

_La Présidente_, d'un ton impératif: «Arrêtez! qu'est-ce que vous êtes,
alors? un homme ou une hermaphrodite?»

Un éclat de rire général accueille cette question. Voyant que
l'interpellé reste muet de confusion, tout le monde s'écarte. «Allez,
Miss Coote, allez! donnez à cet impudent gaillard un avant-goût de votre
verge. Il faut qu'il avoue tout et jure de garder le secret ou on le
fouettera jusqu'à ce que mort s'ensuive.

_Le Prisonnier._--Mon Dieu! dans quel guêpier suis-je tombé! Ces
monstres de femmes vont m'assassiner! Ah! lâchez-moi et je jure de ne
jamais rien raconter!

_La Présidente._--Nous avons le temps de causer de cela. Ne croyez pas
vous tirer à si bon compte de votre impudent complot avec Lady Lucrétia!
Chacun de vous va être bien fouetté sous les yeux de l'autre. Vous ne
serez point choqués de voir réciproquement vos fesses; nous savons que
ce n'est pas la première fois que vous vous les montrerez. Jane,
préparez soeur Lucrétia pour la punition. Il verra ainsi ce qui l'attend
lui-même.

_Lucrétia._--Ah! non! j'ai voulu seulement lui faire une petite
plaisanterie. Vous savez que j'avais très envie de le fouetter et je
n'avais pas d'autre moyen de m'y prendre!

_La Présidente._--C'est possible, Miss! Nous aurons égard à cela, et
peut-être vous permettra-t-on de donner vous-même le coup de grâce à ses
fesses. En attendant, Jane, mettez le derrière de miss Lucrétia dans le
pilori à traverses.

Abandonnant le jeune homme étroitement ligoté à l'échelle, les dames se
saisissent de son amante qui juge toute résistance inutile. Quelques
instants après, Frank a le plaisir de contempler son derrière rose et
joufflu et ses cuisses nerveuses émergeant des deux traverses de bois
dans lesquelles elle est fixée de telle sorte que seule la partie
inférieure de sa personne est visible.

_La Présidente._--Mademoiselle Fosse, veuillez administrer à notre
collègue le châtiment qu'elle a mérité pour l'offense grave faite au
club en y introduisant un homme.

_Mlle Fosse_ (armée d'une forte verge fraîchement cueillie).--Je ne
crois pas que cette impudente pécore ait été assez fessée lors de son
admission, sans quoi l'endolorissement de son derrière lui aurait donné
à réfléchir.

Alors, vzz! vzz! vzz! vzz! quatre coups lentement et énergiquement
appliqués ponctuent ces paroles, et Mlle Fosse poursuit: «Comment
trouvez-vous cela? Mon bras est-il plus ou moins vigoureux que celui de
Miss Coote?»

Comme les coups continuent à lui marbrer les fesses avec une vigueur et
une précision remarquables, Lucrétia saute sur une jambe et sur l'autre
et pousse des cris perçants: «Oh! oh! arrêtez! je demande pardon!
dit-elle, je croyais réellement qu'un jeune homme serait une précieuse
recrue pour le club. Oh! ah! pas si fort! vous m'écorchez vive! c'est
atroce!

Ces plaintes n'ont rien d'excessif, car de longues marques rouges
sillonnent les fesses meurtries.

_Mlle Fosse._--Il faut que je me dépêche, car cela prendra un certain
temps pour punir maître Frank. Je pense qu'il se délecte du tableau de
votre châtiment. Est-ce que c'est aussi bon que la dernière fois? Vous
nous ferez savoir quand vous ressentirez ces sensations voluptueuses que
vous avez éprouvées ce jour-là.

Tout en parlant, elle cingle sans trêve Lucrétia sur toute la surface
des fesses étalées; elle fait pénétrer la pointe des verges en dedans
des cuisses écartées et sur le minet à découvert. Et pendant ce temps,
Frank dévore des yeux le postérieur de sa maîtresse; chaque coup qui
vient marbrer les fesses semble se communiquer à lui et le fait
frissonner, il n'a jamais éprouvé pareille sensation; c'est un délicieux
régal pour sa sensualité.

Mlle Fosse continue à s'en donner à coeur joie et applique si fort la
verge que le sang commence bientôt à pointer sur les fesses et les
cuisses de Lucrétia. La pauvre fille se plaint douloureusement et pousse
des cris nerveux: «Oh! oh! je m'évanouis! je succombe!» etc. Ses cuisses
et ses fesses se contorsionnent en même temps de la plus bizarre façon.

Alors la Présidente intervient, verge en mains et dit: «Je suppose que
maître Frank a hâte de goûter à son tour aux délices de la verge.
Épinglez-lui sa chemise aussi décemment que possible, je désire
seulement découvrir son derrière et je ne tiens pas à ce que le devant
soit exposé à notre vue.»

Frank était si absorbé à contempler l'intéressant tableau de Lucrétia
fouettée qu'il ne s'aperçut pas qu'on épinglait sa chemise à ses
épaules. Un formidable coup de verge sur les fesses le rappela soudain
au sentiment de sa propre situation. Il sursauta et se mordit les
lèvres. Les larmes lui montèrent aux yeux et son visage devint
brusquement écarlate. Vigoureusement maniée, la verge retomba
successivement dix fois; les coups résonnèrent sur sa chair, mais aucun
cri ne trahit sa souffrance et la rougeur de sa figure témoigna
seulement de l'intense humiliation qu'il éprouvait.

_La Présidente._--Je vous ferai bien demander pardon, monsieur.
Oserez-vous nous insulter encore en vous glissant parmi nous déguisé en
femme?

Un formidable coup, qui amène le sang aux fesses accompagne cette
question.

Frank, qui aurait honte de crier devant cette assistance féminine,
s'efforce de supporter courageusement l'épreuve; il serre les fesses et
se mord les lèvres jusqu'au sang.

_La Présidente._--Vous êtes têtu! tant mieux! Cela n'en sera que plus
drôle pour nous, mon garçon. Voulez-vous demander pardon et jurer de ne
jamais raconter cette équipée à personne?

La verge s'abat en même temps à toute volée, lacérant la chair.

_Frank._--Ah! ah! au secours! c'est horrible!! Ah! mesdames, ne
m'assassinez pas! Ahh!

_La Présidente_, sans lui laisser un instant de répit et frappant d'un
bras inlassable: Reviendrez-vous encore, mauvais garnement? Allez-vous
nous jurer le secret?

Les cris de Frank, les sanglots de Lucrétia, la vue de ces deux paires
de fesses piteusement accommodées, excitent les assistantes au-delà de
toute expression. Chacune s'empare d'une verge, et la Présidente et
Mademoiselle s'étant retirées, elles apaisent à tour de rôle leur
excitation sur le fessier des deux victimes.

Elles s'aperçoivent bientôt que Lucrétia défaille et paraît insensible à
la souffrance, en proie à une sorte de stupeur léthargique. Elles la
délivrent de ses liens, la réconfortent et la raniment peu à peu.

Quant à Frank, qui, depuis plusieurs minutes, a imploré son pardon et
demande à grands cris de prêter le serment exigé, on reçoit bien son
serment, mais les conjurées éclatent d'un rire sardonique quand il
demande piteusement qu'on le délivre et qu'on lui permette de s'en
aller: «Ha!! ha!» lui fait-on de toutes parts! Il pensait en être déjà
quitte! Il devrait pourtant être content de passer par les mains de
Lucrétia, aussitôt qu'elle sera remise!

_Frank._--Tout ce qui arrive est de sa faute. Je ne serais jamais venu,
si elle ne m'avait assuré d'une chaleureuse réception.

_La Présidente._--Précisément! Vous ne pouvez pas dire que vous n'en
avez pas eu une! Mais elle sera encore plus chaude avant que vous ne
vous en alliez!

Après avoir avalé un cordial énergique, Lucrétia, les yeux brillants,
déclare qu'elle est prête à exécuter ce qu'on attend d'elle. On lui tend
une belle verge et elle se met en position pour fouetter son amant,
selon la méthode de Louise Van Tromp. Elle fait siffler la verge
au-dessus de la tête de Frank et lui crie d'un air indigné: «Alors, vous
osez insinuer que c'est moi qui vous ai engagé à venir ici?»

_Frank._--Oh! Lucrétia! Aurez-vous le coeur de prolonger mes tortures,
maintenant que j'ai juré tout ce qu'on a voulu?

Lucrétia baisse son bras levé, et la verge s'abat avec force sur le
derrière de Frank qui se tortille de façon comique. «Vous maintenez
cette insinuation! crie-t-elle, alors, tenez! tenez! tenez!»

Les coups se succèdent avec une violence croissante. Lucrétia s'excite à
frapper; il semble que le sang bouillonne dans ses veines: «Direz-vous
aussi, continue-t-elle, que ce n'est pas vous qui m'avez séduite? Toutes
ces dames sont fixées sur votre infâme conduite envers moi!

_Frank._--Oh! oh! Cela ne finira donc pas! Ah! que je sois pendu si
j'avoue cela! Voyons, vous savez pourtant bien que c'est vous qui avez
pris dans votre main mon... ma...

_Lucrétia._--Ne nommez pas cet objet répugnant! Et surveillez votre
langue de vipère; si vous m'échauffez la bile, tant pis pour vous!

La verge va des épaules aux fesses que Lucrétia examine après chaque
coup pour voir les nouveaux ravages qu'elle a causés.

Le pauvre Frank, qui a perdu sa perruque en se démenant trop fort, a
l'air un peu plus viril, c'est un très joli garçon, bien membré, mais
son derrière n'est naturellement pas aussi rebondi que celui d'une femme
de sa corpulence.

Excitée, échauffée par la flagellation qu'elle a eu elle-même à subir,
Lucrétia frappe comme une furie: «Voyez! voyez! crie-t-elle, cette
horrible chose que je ne veux pas nommer est toute raide et fait une
énorme bosse sous sa chemise, devant son ventre; c'est impossible de
cacher cette saleté.

Au lieu de la cacher, il semble que Lucrétia cherche à la faire voir,
car, en frappant sans merci, elle s'arrange pour déranger la chemise et
la retrousser si bien que l'assistance aperçoit à tout instant le
formidable engin long de six à sept pouces, qui se dresse au bas du
ventre, émergeant d'une touffe de poils noirs et bouclés. Saisi d'une
sorte de frénésie érotique, le jeune homme roule des yeux blancs, et, à
chaque coup, tortille les fesses et pousse le ventre en avant;
évidemment la honte et la souffrance s'effacent sous l'acuité de ses
sensations voluptueuses. La fouetteuse n'est pas moins troublée que lui.
La vue des fesses écorchées se trémoussant de façon lubrique, accroît
son ardeur: «Ah! crie-t-elle, non seulement il essaie de me rendre plus
inconvenante que lui, mais voyez de quelle façon cynique il s'expose à
nous!»

Pour mieux ponctuer sa remarque, elle cingle d'un coup vif le membre
indécemment dressé et elle recommence à plusieurs reprises sans lui
faire perdre de sa rigidité; mais sous cette cinglade affreusement
piquante, le malheureux Frank rugit: «Oh! mon Dieu! mon membre va
éclater, c'est effroyable et cela me procure une délicieuse sensation.
Ah! ahh! ahh!! c'est trop!» Et il reste les yeux levés au ciel, les
lèvres tremblantes, saisi d'on ne sait quelle troublante émotion.

Lucrétia a suspendu quelques instants la correction; mais soudain, elle
rappelle son amant à la question par deux ou trois terribles cinglées
sur ses fesses à vif: «Ne vous endormez pas, monsieur et causons, s'il
vous plaît! Je pense que vous allez retirer vos honteuses insinuations
contre moi! Avez-vous, oui ou non, profité de mon trouble quand je vous
ai vu étalant votre membre dans le jardin? Mais répondez donc! Une
demi-douzaine de coups de verge suit cette question; le sang commence à
couler des fesses sur les cuisses du malheureux.

Revenu à lui, celui-ci, tout confus de savoir que l'assistance a vu son
membre viril en pleine érection, se tord sous les coups et répond d'une
voix entrecoupée de larmes: «Ah! démon! abominable créature! Elle m'a
prodigué les plus voluptueuses caresses, elle m'a juré un éternel amour
et aujourd'hui, elle se délecte à me martyriser. Ah! Miss Coote!!
mesdames! délivrez-moi de ses griffes! Ayez pitié de moi!

_Lucrétia._--Pas encore! Infâme suborneur! retirez vos honteuses
allégations sur mon compte, ou je vous enlève la peau du derrière!

_Frank._--Comme c'est mal à vous, Lucrétia, de me forcer à dire un
mensonge! Oh! mon Dieu! quoi faire? Ah! que se passe-t-il en moi?

Sous l'averse de cinglades dont sa maîtresse lui lacérait le postérieur,
le jeune homme retrouvait évidemment le trouble lascif qu'il avait déjà
éprouvé.

_Lucrétia._--Vos cris sont délicieux! Je m'en délecte d'autant plus que
nous nous adorons l'un et l'autre. Allez-vous... allez-vous...
allez-vous... avouer que... vous avez... menti? ah! vous me faites
passer auprès de ces dames pour un monstre d'indécence! Etes-vous donc
sourd? Attendez, je vais vous faire entendre.

Et la verge se dirige juste dans la raie des fesses atteignant les
parties les plus sensibles et les plus délicates.

_Frank_ semble sur le point de s'évanouir sous cette nouvelle torture et
s'écrie: «Oh! oh! mon Dieu! tuez-moi tout de suite, je souffre trop!»

_Lucrétia._--Tant pis pour vous. Pourquoi vous obstinez-vous à me
refuser la satisfaction que vous me devez? Pourquoi prétendez-vous que
je veux vous imposer un mensonge, vilain gredin? Je vous ferai mourir
sous la verge si vous ne rétractez pas vos infâmes calomnies.

Et la verge marche toujours, s'abattant dans les recoins les plus
délicats.

_Frank._--Ah! atroce! que faut-il donc que je dise? ah! oui! toutes ces
histoires sur notre compte sont fausses. Nous n'avons jamais rien fait
d'inconvenant ni l'un ni l'autre.

Le malheureux a proféré ces paroles sans savoir ce qu'il dit et dans le
seul but de mettre un terme à son supplice. Mais Lucrétia n'est pas
satisfaite et manifeste son mécontentement par un coup formidable, qui
arrache aux fesses de nouvelles gouttes de sang. «Que nous chantez-vous
là, monsieur? s'écrie-t-elle. Qui vous demande d'aller d'un extrême à
l'autre? Avouez simplement que vous avez abusé de mon trouble et de ma
frayeur. Vous ne savez donc plus ce que vous dites? Ma parole, je ne
comprends pas qu'après vous avoir si bien attiré le sang aux fesses, il
vous monte encore à la tête!

_Frank._--Ah! oui! ah! oui! je me souviens, maintenant! J'ai fourré mes
mains sous vos vêtements alors que vous étiez toute tremblante et que
vous ne pouviez me résister! Voilà la vérité! Laissez-moi, maintenant!
Vous n'avez pas à craindre que j'aille dévoiler moi-même comme j'ai été
maltraité et mortifié?

Ces derniers mots sont dits d'une voix mourante. Lucrétia jette alors sa
verge, qui n'est plus qu'un tronçon; des larmes de compassion perlent
dans le coin de ses grands yeux voluptueux et elle s'écrie: «Mon pauvre
chéri, pourquoi avez-vous été aussi obstiné?»

_La Présidente._--Qu'on le détache, qu'il s'agenouille devant moi et
nous demande pardon du scandale qu'il a causé en s'introduisant parmi
nous, car je vois, mesdames, à l'agitation de vos poitrines, quelle
pénible émotion ce spectacle vous a occasionnée.

Mis en liberté, Frank se prosterne humblement, il déplore d'avoir voulu
s'immiscer dans nos entretiens intimes et jure de nouveau, de garder le
secret. Mais il demande, les larmes aux yeux, que sa terrible initiation
lui serve au moins à quelque chose et qu'on lui permette de faire
désormais partie de notre confrérie.

L'assemblée se montra favorable à sa requête et je découvris bientôt que
Lady Clara était à la tête d'un mouvement ayant pour but l'introduction
de messieurs parmi nous.

Je me hâtai de lever la séance et je ne sus jamais combien de temps le
postérieur de maître Frank mit pour revenir à son état normal. Mais le
lendemain, sur le conseil de Mlle Fosse, je signifiai à toutes mes
collègues la dissolution du Club, car il m'était impossible d'autoriser
dans ma propre maison des séances de flagellation qui, par l'adjonction
de l'élément masculin eussent vite dégénéré en orgies.

Ma prochaine et dernière lettre vous entretiendra de faits qui me sont
plus strictement personnels.

Votre affectionnée,

Rosa BELINDA COOTE.



LETTRE X


Ma chère amie,

J'ai trouvé dans les papiers de grand-père une lettre qui lui avait été
écrite par une dame. Je l'ai jugée assez curieuse pour vous en donner
connaissance.


Cher Monsieur,

Nous vivons à une époque si dissolue que si les jeunes filles ne sont
pas maintenues sous une stricte discipline et punies lorsqu'elles le
méritent, nous ne verrons bientôt plus les femmes de la ville que
paradant dans les rues et les endroits de plaisir, et Dieu sait s'il y
en a déjà assez dans ce cas.

Quand on a usé sans succès des moyens persuasifs, les corrections,
exemptes de cruauté, mais aussi d'indulgence, s'imposent. Aucune, selon
moi, n'est plus appropriée que la fessée.

Les médecins recommandent de donner la verge aux enfants pour des fautes
qui proviennent d'un tempérament lourd et indolent, car rien n'est plus
propre à activer la circulation du sang qu'une bonne application en
pleines fesses d'une verge fraîche et souple.

A cette opinion, j'ajouterai la mienne. Je prétends que la verge produit
d'aussi excellents effets sur les tempéraments brusques et nerveux. Chez
ces sortes d'enfants, l'idée de honte et d'humiliation (si on les
fouette devant d'autres), ajoute énormément à l'impression causée par
les cinglades sur leurs fesses nues, et leur laisse un souvenir d'autant
plus durable que leur intelligence est plus éveillée.

Les parents qui emploient la verge avec discernement sont infiniment
plus respectés et vénérés par leurs enfants que les parents trop
indulgents.

La verge qui ne brise pas les os et ne fait que froisser un peu la chair
ne cause qu'un dommage insignifiant en comparaison des méfaits qu'elle
peut empêcher.

Je sais qu'on l'emploie assez couramment dans les classes aisées; mais
dans celles où elle serait le plus nécessaire, les enfants sont
abandonnés à leurs instincts dépravés, et, faute des châtiments
nécessaires, deviennent trop souvent la honte de leurs parents...

N'est-il pas préférable de fouetter une fille quand elle est encore
jeune (car les mauvaises habitudes se contractent généralement vers
l'âge de douze à quinze ans) que de la voir, quand elle est plus âgée,
enfermée dans une maison de correction pour des délits qu'une bonne
fessée à coups de verges l'aurait empêchée de commettre?

Certains enfants sont si obstinés, et d'une nature si perverse que le
fouet seul peut les amender.

Je connais une jeune veuve de la bonne société qui a trois nièces et
deux neveux à sa charge; tous ont plus de douze ans, excepté sa propre
fille, qui n'en a que sept.

Une des filles est assez sage, mais les deux autres, aussi bien que les
deux garçons, sont turbulentes. Mon amie est à cheval sur la discipline
et réprime par la verge tous les écarts de conduite. Bien que jeune
encore (elle n'a que vingt-quatre ans), elle dresse les enfants comme la
plus expérimentée des maîtresses d'école pourrait le faire.

L'autre jour, la seconde fille, qui a environ quatorze ans, dit à son
frère qu'elle pourrait lui montrer comment se faisaient les enfants. Et
de fait, elle l'instruisit si bien que le gamin, qui n'a que treize ans,
usa, quelques jours après, de privautés fort inconvenantes vis-à-vis
d'une très jolie jeune fille de quinze ans, qui sert de soubrette à mon
amie.

Cette fille se plaignit à sa maîtresse, qui, jugeant sa nièce aussi
coupable, si ce n'est plus, que son neveu, envoya immédiatement acheter
un balai de bouleau neuf, car elle avait décidé de les fouetter de belle
façon.

Elle choisit dans le balai les brins les plus verts et les plus forts,
et se confectionna deux belles verges. Commençant par sa nièce, elle lui
épingla la chemise aux épaules et lui attacha les mains par devant pour
l'empêcher de s'en protéger le postérieur. Elle lui donna alors de la
verge sur les fesses aussi fort qu'elle put, et sans interruption
jusqu'à ce que la fatigue de son bras l'empêchât de continuer.

S'étant reposée quelques minutes, elle s'empara alors du gamin, lui
rabattit la culotte aux talons, et, avec la seconde verge, elle le
fouetta à cul nu pendant dix minutes avec une telle vigueur que le jeune
effronté se trémoussa et rua comme un poulain pendant dix minutes et ne
cessa de hurler pendant toute la correction.

Selon moi, cette dame a agi très sagement; une semblable correction a
certainement été profitable à ces enfants, car il vaut mieux ne pas
fouetter du tout un enfant que le fouetter avec indulgence.

Rendant la semaine dernière, visite à une de mes amies, grande
couturière établie dans la cité, je la trouvai en proie à une violente
fureur.

M'informant de la cause, elle me raconta qu'une de ses apprenties lui
avait volé une grande louche en argent, et que, soupçonnant tout d'abord
sa bonne, elle avait été sur le point de la faire arrêter, lorsqu'elle
avait reçu une lettre d'un honnête juif qui avait mis les choses au
point. L'apprentie était allée proposer la louche au brocanteur qui la
lui avait achetée, mais, supposant qu'elle avait dû la voler, il l'avait
fait suivre et, ayant su où elle entrait, offrait de rendre l'objet.

--Que dites-vous d'une pareille gredinerie? me fit-elle. Je ne corrige
d'habitude mes apprenties qu'avec la verge, mais je viens d'acheter pour
celle-ci un fouet de charretier et je vais lui en donner jusqu'à ce
qu'elle n'ait plus vestige de peau sur le cul!

--Je vous en prie, ne vous servez pas de cet instrument meurtrier, lui
répliquai-je vivement, cela pourrait vous attirer de graves ennuis. On
se souvient encore du cas de Mme Browning, qui, par cruauté, et pour
s'amuser, fit mourir son apprentie sous le fouet.

Ce ne fut qu'avec les plus grandes difficultés que je réussis à lui
faire remplacer le fouet par une bonne verge, et il me fallut longtemps
insister sur la barbarie de la correction infligée avec un aussi
terrible instrument pour vaincre son obstination.

Je suis obligée d'avouer que j'ai vu de mes yeux, dans certaines
familles où les parents sont d'un tempérament violent et irritable à
l'excès, le père et la mère corriger leurs enfants avec la première
chose, fouet ou corde, qui leur tombait sous la main.

Pour être efficace, les châtiments domestiques devraient toujours être
infligés avec sang-froid; toute marque de colère devrait être évitée
comme susceptible d'émousser le respect dû à leurs parents par les
délinquants.

Pour en revenir à mon histoire, une charrette pleine de balais de
bouleau venant à passer en ce moment dans la rue, elle envoya une
servante en acheter deux. Ces balais sortant de chez le fabricant
étaient fabriqués avec des branches encore vertes.

Nous grimpâmes toutes deux l'escalier du bâtiment d'arrière conduisant
aux mansardes, où la fille avait été enfermée. Elle me parut âgée de
quinze ans; elle était excessivement jolie et avait une peau blanche et
fine.

Sur le désir de mon amie, je la dépouillai de tous ses vêtements sauf sa
chemise et on la fit asseoir à même le plancher; les deux balais furent
jetés à terre devant elle et on lui ordonna de choisir elle-même les
plus belles branches et d'en façonner une verge; sa maîtresse guidait
son choix en lui désignant les brins convenant le mieux pour fouetter
son derrière de voleuse, etc. Déjà profondément humiliée par cette
corvée, la présence d'une étrangère ajoutait encore à l'intense
mortification de la jeune fille.

Quand la verge fut confectionnée, nous attachâmes la voleuse au pied du
lit; on lui retroussa sa chemise, et sa patronne se mit à lui appliquer
de toutes ses forces la verge sur le derrière et sur les cuisses.

--Ah! coquine! s'écriait-elle, tout en la fouettant, irez-vous encore me
voler? Dites! dites! dites! dites! je vais vous inculquer l'honnêteté à
coups de verges sur le derrière.

--Oh mon Dieu! ô saints du ciel! oh! maîtresse! maîtresse! criait la
fille en se trémoussant et en se démenant sous les piquantes atteintes
de l'instrument. Ah! pardonnez-moi, je jure de ne plus rien voler
jusqu'à la fin de mes jours. Oh! oui! je le jure!

Mais la maîtresse écumante de rage, continua à la fouetter sans merci
jusqu'à ce que la verge brisée et éparpillée ne fût plus qu'un informe
tronçon et que son bras fatigué lui refusât tout service.

Elle appela alors la servante et lui ordonna de laver les écorchures des
fesses avec de l'eau salée.

Elle a l'intention de la fouetter de la même façon quatre samedis de
suite. Je crois qu'elle a parfaitement raison d'agir ainsi, car cette
correction répétée, fera, à coup sûr, réfléchir la jeune fille et la
guérira à tout jamais de l'envie de voler.

En la quittant, sa patronne lui ordonna de s'amuser à faire pendant la
semaine, avec le restant des balais les quatre autres verges nécessaires
aux quatre fessées promises.

J'ai moi-même trois filles. L'aînée, qui a quatorze ans, avait un
penchant au mensonge, mais je l'en ai guérie par de solides fessées.
J'ai, de la même façon, corrigé la seconde de quelques vilaines
habitudes. Quant à la troisième, qui n'a que douze ans, elle est non
seulement paresseuse et obstinée, mais très espiègle. Jusqu'à ce jour,
je n'ai pas encore entrepris de la réformer, mais je suis résolue à lui
faire dorénavant goûter de la verge sur les fesses nues et tous les
jours si c'est nécessaire jusqu'à ce qu'elle s'amende.

Croyez-moi, cher Sir Eyre, votre dévouée,

Mary WILSOX.


Je reviens, maintenant à l'histoire annoncée à la fin de ma dernière
lettre. Il vous souvient, qu'en vous donnant le détail de ma
domesticité, j'avais mentionné mon groom Charlie, le frère de Jane ma
servante préférée.

C'était un joli garçon de seize ans, le favori de toute la maison; il
était aussi imberbe qu'une fille, avait une voix caressante et était
d'une amabilité remarquable. Bref, il était si séduisant qu'il avait
produit sur moi une impression profonde que je n'avais, cela va sans
dire, laissé deviner à personne, surtout à lui.

Dans ma seconde lettre, je vous ai dit combien j'affectionnais Jane.
Bien souvent, et surtout quand je m'éveillais de très bonne heure par
une belle matinée d'été, je me levais, et, en chemise de nuit, me
glissais inaperçue dans la chambre de Jane pour calmer mon agitation
entre les bras de celle-ci.

Mais un matin que je m'étais levée encore plus tôt que de coutume, en
approchant de la porte qui était entr'ouverte, j'entendis un soupir
étouffé. J'observai prudemment à l'intérieur, et, à ma profonde
stupéfaction, je vis maître Charlie nu comme un ver, sauf sa chemise
retroussée sous ses aisselles, étendu sur Jane également nue; leurs
lèvres étaient confondues, et, dans l'ardeur du rut, les jambes de ma
soubrette étaient croisées sur le dos de son frère.

Mon premier mouvement fut de me retirer silencieusement comme j'étais
venue, mais ce lubrique tableau me cloua au sol et je demeurai témoin
volontaire du lascif engagement. Le membre viril du bel adolescent était
presque aussi fort que celui de M. Aubrey mentionné dans ma dernière
lettre; il était raide comme un bâton et je ne pouvais en détacher mes
yeux. Je le regardais se pousser dans le vagin, en sortir un peu et s'y
plonger avec une fougue toujours croissante; sa soeur l'encourageait et
l'excitait en soulevant voluptueusement la croupe à chacune des
poussées. La porte était presque au pied du lit et comme ils ne se
doutaient guère de ma présence, je n'eus qu'à m'agenouiller pour
observer la scène d'un bout à l'autre, sans être aperçue d'eux.

Je tremblais littéralement d'émotion. C'était la première fois que
j'assistais à pareil spectacle, et le fait que les deux amants étaient
frère et soeur me le rendait plus piquant encore. Ah! comme ils
semblaient s'adorer et jouir l'un de l'autre! Leurs corps étaient comme
soudés. Les lèvres du vagin de Jane semblaient littéralement sucer
l'engin fraternel, elles le happaient, et, lorsqu'il se retirait, elles
faisaient saillie en dehors comme pour l'empêcher de s'échapper. Trop
vite à mon gré, la conclusion arriva, et tous deux se pâmèrent en une
réciproque émission, au moment même où mon propre minet, trop surexcité,
mouillait abondamment mes cuisses de sa virginale émission.

Pourpre, la tête en feu, en proie à une indescriptible émotion, je me
retirai silencieusement, sans avoir été aperçue, bien résolue à punir
maître Charlie de ses amusements incestueux avec sa soeur, et si
possible, de l'accaparer pour ma jouissance personnelle.

La tentation fut irrésistible; plus je voulais lutter contre cette
obsession et la bannir de mes pensées, plus mon agitation augmentait; je
ne pouvais classer de ma mémoire le voluptueux tableau; je brûlais de le
reproduire pour mon propre compte et ce désir me tenaillait trop pour
que ma vertu fût la plus forte.

C'était un dimanche matin, Mlle Fosse allait à Moorfields voir son
confesseur et devait assister à une conférence l'après-midi. Aussi, dès
que j'eus pris mon premier déjeuner, je dis à Jane et aux deux autres
servantes qu'elles pourraient disposer de leur journée jusqu'à sept
heures du soir, après m'avoir préparé un second déjeuner froid. Charlie
resterait seul avec moi pour me servir si j'en avais besoin avec
Margaret la cuisinière.

Quand tout le monde fut parti, sachant que Margaret aimait trop la
société de ses casseroles pour franchir le seuil de sa cuisine, je
sonnai mon page et lui dis de m'apporter un citron, de l'eau glacée, du
sucre, etc. Voyant qu'il avait endossé ses beaux habits pour me servir,
je lui dis: «Charlie, je suis heureuse de voir que vous soignez votre
tenue, bien qu'il n'y ait personne à la maison.

_Charlie_ (d'un ton modeste).--Mais vous, Miss, vous êtes ma maîtresse,
et je tiens à vous prouver toute ma déférence, même si vous êtes seule.

_Moi._--Vraiment, Monsieur! Vous me témoignez un bien grand respect et
vous semblez à peine oser lever les yeux vers moi, comme si j'étais
terrible à regarder; mais j'ai quelques doutes à votre endroit. Allez
donc me chercher, s'il vous plaît, un long paquet ficelé que vous
trouverez sur la table de la bibliothèque.

Il revient bientôt, me tend l'objet et reste devant moi, attendant que
je le congédie ou que je lui donne de nouveaux ordres. J'ouvre le paquet
sous ses yeux et j'en tire une superbe verge que je fais siffler à ses
oreilles. Il devient très rouge et a l'air un peu interdit: «Savez-vous
à quoi cela sert, monsieur? lui dis-je.

_Charlie_ (d'un air confus).--Ah! non! je ne sais pas... à moins que ce
ne soit de cela qu'on se sert pour fouetter les filles dans les écoles?

_Moi._--Et pourquoi pas les garçons, nigaud?

_Charlie._--Ah! Miss Rosa! Vous vous moquez de moi. Pour eux, on se sert
de cannes et de baguettes, mais... mais...

_Moi._--Allons, parlez... ne restez pas le bec ouvert pour ne rien dire,
il n'y a que moi qui puisse vous entendre.

_Charlie._--C'est que... c'est que je m'étais figuré que vous aviez
peut-être l'intention de me fouetter.

_Moi._--Cela indique tout au moins que vous n'avez pas la conscience
très tranquille. Qu'avez-vous donc fait pour mériter le fouet?

_Charlie_ (très embarrassé).--Oh! ce n'était qu'une idée absurde! Je
n'ai pas voulu dire que je le méritais.

_Moi._--C'est une réponse adroite, maître Charlie. Maintenant,
répondez-moi. Suis-je votre seule maîtresse?

Il baissa les yeux à cette question et répondit, en bredouillant un peu:
«Naturellement, Miss, puisque je ne suis qu'à votre service.»

_Moi._--Vraiment, petit polisson! Eh bien! vous ne vous étiez pas trompé
tout à l'heure. Cette verge vous est bien destinée. Devinez un peu ce
que j'ai vu ce matin dans la chambre de Jane?

Du coup, Charlie resta atterré. Il tomba à mes pieds écrasé de honte et
d'angoisse et se cachant le visage dans ses deux mains, s'écria: «Oh!
mon Dieu! Qu'ai-je fait! Pourquoi n'ai-je pas réfléchi que je serais
fatalement découvert? Miss Rosa, soyez compatissante, ne nous dénoncez
pas! Jamais nous ne recommencerons! Punissez-nous n'importe comment,
mais que personne n'apprenne ce que nous avons fait!»

_Moi._--C'est abominable! Je ne sais vraiment si je dois avoir pitié de
vous et vous garder le secret. Savez-vous que vous êtes coupable
d'inceste et que vous méritez la potence?

_Charlie_ (sanglotant amèrement).--Quoi? Pour cela? Je n'étais allé dans
sa chambre, hier soir, que pour l'embrasser. Je me suis étendu sans y
penser, à côté d'elle, et puis... et puis... nos baisers, la chaleur de
nos corps nous ont excités... si bien que j'ai passé la nuit à côté
d'elle et que vous m'avez découvert ce matin.

_Moi._--Il vous en cuira à tous les deux! Je vais vous fouetter, de
façon à vous ôter l'envie de recommencer, mais si jamais je vous y
reprenais, je vous ferais mettre en prison. Maintenant, monsieur,
enlevez votre veste et votre culotte, et tournez votre derrière de mon
côté.

Il avait l'air affreusement humilié en exécutant mes ordres, mais trop
terrifié pour faire la moindre observation, et me tournant le dos, il
fut bientôt en chemise, la culotte aux talons.

_Moi._--Agenouillez-vous sur cette chaise, tournez votre figure vers le
dossier, retroussez votre chemise sous vos bras pour bien présenter
votre cul nu à la verge et si vous ne vous comportez pas courageusement
comme un homme, j'envoie chercher un constable pour vous conduire en
prison.

_Charlie_ (d'une voix brisée).--Oh! miss! je ne pousserai pas un cri, ou
du moins j'essaierai. Fouettez-moi aussi fort que vous voudrez, mais ne
me dénoncez pas!

_Moi._--C'est bon, monsieur! je n'ai pas l'intention de vous épargner,
car votre abominable action ne mérite aucun ménagement.
Recommencerez-vous, infâme garnement, à commettre des incestes avec
votre soeur? Je ne pourrai jamais frapper assez fort pour manifester mon
dégoût.

J'avais commencé par lui appliquer deux coups solides en diagonale sur
ses fesses musclées. Aussitôt un coloris intense s'était manifesté à la
surface de la peau blanche. Je laissai s'écouler une demi-minute après
ce prélude pour le tenir dans l'angoisse, puis, de nouveau, je lui
appliquai la verge de toute la vigueur de mon bras, et cette fois à une
allure précipitée; la chair ne tarda pas à se couvrir de longues raies
rouges entrecroisées, soulevant la peau et l'égratignant de place en
place. Je me plaçais, tantôt à sa droite, tantôt à sa gauche, et
observais à tour de rôle ses fesses et sa figure sur laquelle la sueur
perlait; il serrait les lèvres pour ne pas crier; ses yeux brillaient
étrangement. S'il était ému, je ne l'étais guère moins que lui.

Chaque coup me faisait passer un frisson de la tête aux pieds; l'aspect
de ses fesses, qui commençaient à se perler de petites gouttes de sang,
m'excitait si bien que, loin de se fatiguer, plus mon bras frappait,
plus il frappait fort.

Malgré son énergie, le pauvre Charlie fut enfin obligé d'exhaler sa
souffrance: «Oh! Oh! Ahhh!» cria-t-il. «Je ne peux plus m'empêcher de
crier! Ah! Comme ça fait souffrir! Oh! Mon Dieu, je jure de ne plus
recommencer! Ah! la chair me brûle!»

Je le tins sous la verge pendant environ vingt minutes, il serrait les
fesses, les tordait, se tortillait, se démenait sous les morsures de la
verge comme pour trouver un soulagement, mais ne bougeait pas de place.
De temps en temps, j'étais obligée de m'arrêter pour reprendre haleine
et cela lui donnait quelque répit, mais bien vite ses cris étouffés, ses
grognements de souffrance me ranimaient et je reprenais la danse. L'idée
que je fouettais un grand garçon m'émotionnait beaucoup, plus que si
c'eût été une fille. Par un phénomène bizarre, je jouissais des
souffrances que je lui infligeais et, en même temps, j'étais toute
pénétrée d'un voluptueux penchant pour lui. A la fin, épuisée par tout
le mouvement que je m'étais donné, je tombai sur un sofa et fermai les
yeux. En les rouvrant quelques instants après, je vis Charlie à mes
pieds, embrassant ma main qui n'avait pas encore lâché la verge.

«Oh! miss Rosa, me dit-il, comme vous m'avez arrangé! Et pourtant, je
suis sûr maintenant de faire quelque chose de mal pour que vous me
fouettiez de nouveau. Ça fait souffrir et c'est exquis! Je ne peux pas
dire ce que j'ai ressenti, c'est comme de la souffrance qui fait du
bien!»

_Moi_ (d'une voix alanguie).--Oh! Charlie! quel vilain vous faites. Je
vous défends d'embrasser ma main. Contentez-vous d'embrasser mon pied
pour demander votre pardon.

_Charlie_ (transporté).--Ah! miss Rosa! que vous êtes bonne! Comment
vous remercier? Vous me permettez d'embrasser votre délicieux petit
pied!

Saisissant un de mes pieds, il y pressa ardemment ses lèvres. Son baiser
fut comme une étincelle sur une traînée de poudre, et je crus le sentir
dans mes parties les plus intimes. Je m'enfonçai dans le sofa, lui
abandonnant mes jambes, car déjà ses lèvres étaient passées de mon pied
à mon mollet, je sentis bientôt sa main effrontée se glisser sous le
pantalon, contre la chair de mes cuisses et, plus elle approchait de ma
grotte ombragée, moins j'avais le désir de lui résister; une soif
inextinguible de volupté me tenaillait. Enfin, dans un effort je pus
balbutier; «Oh! Charlie! Que faites-vous là! C'est très indiscret!
Laissez mes jambes tranquilles! Ah! il faut que je vous avoue quelque
chose! C'est moi qui vous ai fouetté, mais c'est vous mon vainqueur! En
vérité, j'ai peur de vous!»

Son visage écarlate était tout près du mien, je me cachai tant bien que
mal la figure dans les mains, au même moment, un de mes pieds toucha la
chose qui dessinait sous sa chemise une grosse protubérance: «Ah!
Qu'avez-vous donc devant vous, Charlie?» m'écriai-je.

--Chère miss, répondit-il, c'est ce que Jane appelle le «bonhomme». Cela
procure un plaisir indescriptible!

_Moi._--Ah! Charlie. Puis-je avoir entière confiance en vous? Ma vie,
mon honneur sont entre vos mains. Ne trahissez pas, pour ma honte, le
secret que ma nature ardente ne peut plus vous dissimuler! Ah! méchant
garnement! C'est la vue de votre manège avec votre soeur qui m'a mise
hors de moi. J'ai voulu passer ma fièvre sur votre derrière, mais,
hélas, cette tâche a trop excité mes instincts sensuels!

Il me fut impossible de continuer!

Aussi bien, le cher garçon couvrait de baisers mes seins et ma figure,
ses mains curieuses prenaient lentement possession de mes charmes les
plus secrets; malgré moi, les miennes faisaient de même sur lui et je
lui rendais avec usure ses brûlants baisers. Nos lèvres étaient trop
occupées pour que nous pussions parler. Bref, l'audace du jeune homme
triompha de mes dernières résistances et nous nageâmes dans un océan de
volupté. Naturellement, j'éprouvai une légère souffrance quand
l'envahisseur déchira ma membrane sous sa fougueuse poussée, mais elle
disparut bien vite sous l'impression d'exquise volupté que j'éprouvai
ensuite.

Il renouvela plusieurs fois ses prouesses, ce qui finit par le fatiguer;
j'eus alors, de nouveau, recours à la verge pour le remettre en état de
me satisfaire; puis, lorsque je craignis de l'épuiser en exigeant de lui
plus que la nature ne lui permettait, j'obtins qu'il me fouettât
lui-même pour prolonger mes voluptueuses sensations. Après les douceurs
du baisage, la fessée est délicieuse si elle est adroitement appliquée!
Mon jeune amant voulait encore me faire jouir, mais je m'y refusai, lui
promettant que je le laisserais venir le soir même dans ma chambre et
qu'il m'aurait à lui toute la nuit. D'ici là il aurait le temps de
reprendre les forces nécessaires...

Cette liaison avec mon page dura trois ou quatre années pendant
lesquelles j'épuisai la coupe de toutes les voluptés; puis je fus
obligée de me séparer de lui en raison de son apparence trop virile et
pour ne pas éveiller la médisance. Un peu plus tard, sur mes conseils,
et avec mon aide, il se maria, entra dans les affaires où il fit son
chemin. Tant qu'il vécut, nous goûtâmes secrètement, de temps à autre,
les douceurs d'une passion toujours vivace.

Vous avez fréquemment voulu savoir pourquoi je ne me suis pas mariée.
Deux choses m'en ont empêchée. La première, mon amour de l'indépendance
et ma répulsion à être soumise à quelqu'un, quelque amour que j'eusse pu
avoir pour lui. Peut-être aurais-je néanmoins passé outre à cette
disposition de mon caractère, mais la seconde raison était péremptoire.
Je ne pouvais donner un second pucelage, et comme je ne voulais pas
aller à l'autel sans cet article indispensable aux filles qui s'enrôlent
sous la bannière de l'hyménée, je me décidai à me passer définitivement
de mari!

Le pauvre Charlie mourut dans toute la force de l'âge, à trente-cinq
ans, et, avant de mourir, il me remit un paquet de lettres ayant trait à
ses aventures amoureuses. En les lisant, je vis qu'il ne m'avait pas été
très fidèle, même quand il était encore à mon service. Mais, paix à sa
mémoire! Je n'ai jamais, malgré cela, regretté de m'être donnée à lui.

Peut-être mettrai-je un jour sous vos yeux le récit de ses aventures, en
attendant je termine avec cette lettre la relation de mes expériences
personnelles.

Croyez-moi,

Votre affectionnée,

Rosa BELINDA COOTE.



*** End of this LibraryBlog Digital Book "Mémoires de Miss Coote - Exploits d'une fouetteuse britannique racontés par elle-même" ***

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